Référence :
David Lodge, La vie en sourdine, traduction Maurice et Yvonne
Couturier, éditions Payot (Payot-Rivages), 458 pages, 2008, édition de
poche, 2010
Je m’étais déjà régalé à la lecture de deux de ses romans Thérapie et Pensées secrètes et je retrouve ici son approche inimitable de la condition humaine à travers des personnages qui deviennent si humains au fil des pages avec leurs petites manies, leurs idées toutes faites, leurs ratés qui parfois empoisonnent leur vie et celle de leurs proches.
Quelques précisions
« La surdité et le personnage de mon père, précise David Lodge, ont pour origine ma propre expérience. » Pour le reste, tout est pure fiction, y compris cette ville du nord et l’université où se déroule l’essentiel du roman. En ce qui concerne le sujet de thèse d’Alex Loom, la seule référence extérieure est un article de E. Osgood sur le langage et le suicide, inclus dans un ouvrage traitant des styles de langage. Mais toutes les remarques concernant les lettres de suicidés sont de pures inventions de l’auteur.
Ceci ne l’a pas empêché de recourir à d’autres publications pour avoir un éclairage ou des informations sur le langage, l’analyse du discours, ou par exemple sur la vie de Goya ou de Beethoven.
La trame du roman
Desmond Bates est un jeune retraité, qui s’ennuie quelque peu dans sa nouvelle vie, d’autant plus qu’il connaît des problèmes auditifs. Ancien prof de linguistique, il passe désormais beaucoup de temps à la lecture quotidienne du Guardian, aux activités culturelles de sa femme qui possède une boutique huppée de décoration et comme soutien de père, assez seul dans son pavillon londonien.
Comme dans d'autres de ses romans, c'est une ville des Midlands, sans doute "Rummidge" ( avatar de Bermingham) qui sert de décor au récit. Desmond Bates, 65 ans, s'est remarié avec Winnifred, qui tient une boutique de décoration d'intérieur. Son père, âgé de 89 ans est un ancien musicien de jazz qui vit à Londres dans la maison de "Brickley" où Bates a passé son enfance, ce qui fait penser à Brockley, le quartier d'enfance de David Lodge..
Scène assez comique lors d’un vernissage ou se déroule un dialogue de sourds (c’est le cas de le dire) entre une étudiante américaine et Desmond qui, ne comprenant pas grand-chose à ce qu’elle lui dit, répond comme il peut.
En tout cas, il a fait illusion puisqu’elle lui demande de l’aider à rédiger sa thèse. Mais il hésite, tiraillé entre sa curiosité et ses obligations envers son père qui mène sa vie à sa guise sans trop s’occuper des autres et sa femme qui l’implique dans ses activités de loisirs culturels.
Avec David Lodge, on navigue toujours entre un humour malicieux et la gravité du propos allant jusqu’au récit d'un voyage à Austwitchz. Il traite le quotidien assez banal d'un jeune retraité avec un mélange de dérision, de tendresse et d'ironie qui rend ses personnages très attachants et si près de nous.
Un livre dérangeant, décapant, dans le style à la fois sérieux et ironique, des personnages si humains, si pitoyables comme sait si bien les peindre David Lodge.
Un livre au cœur battant qui tranche avec la platitude de nos autofictions nationales, livre si émouvant où le pathos est désamorcé par le rire, commentent aussi plusieurs critiques.
Voir aussi
* David Lodge, Thérapie -- Pensées secrètes --
< Christian Broussas – David Lodge 3 - 4 juillet 2019 -© • cjb • © >
Je m’étais déjà régalé à la lecture de deux de ses romans Thérapie et Pensées secrètes et je retrouve ici son approche inimitable de la condition humaine à travers des personnages qui deviennent si humains au fil des pages avec leurs petites manies, leurs idées toutes faites, leurs ratés qui parfois empoisonnent leur vie et celle de leurs proches.
Quelques précisions
« La surdité et le personnage de mon père, précise David Lodge, ont pour origine ma propre expérience. » Pour le reste, tout est pure fiction, y compris cette ville du nord et l’université où se déroule l’essentiel du roman. En ce qui concerne le sujet de thèse d’Alex Loom, la seule référence extérieure est un article de E. Osgood sur le langage et le suicide, inclus dans un ouvrage traitant des styles de langage. Mais toutes les remarques concernant les lettres de suicidés sont de pures inventions de l’auteur.
Ceci ne l’a pas empêché de recourir à d’autres publications pour avoir un éclairage ou des informations sur le langage, l’analyse du discours, ou par exemple sur la vie de Goya ou de Beethoven.
La trame du roman
Desmond Bates est un jeune retraité, qui s’ennuie quelque peu dans sa nouvelle vie, d’autant plus qu’il connaît des problèmes auditifs. Ancien prof de linguistique, il passe désormais beaucoup de temps à la lecture quotidienne du Guardian, aux activités culturelles de sa femme qui possède une boutique huppée de décoration et comme soutien de père, assez seul dans son pavillon londonien.
Comme dans d'autres de ses romans, c'est une ville des Midlands, sans doute "Rummidge" ( avatar de Bermingham) qui sert de décor au récit. Desmond Bates, 65 ans, s'est remarié avec Winnifred, qui tient une boutique de décoration d'intérieur. Son père, âgé de 89 ans est un ancien musicien de jazz qui vit à Londres dans la maison de "Brickley" où Bates a passé son enfance, ce qui fait penser à Brockley, le quartier d'enfance de David Lodge..
Scène assez comique lors d’un vernissage ou se déroule un dialogue de sourds (c’est le cas de le dire) entre une étudiante américaine et Desmond qui, ne comprenant pas grand-chose à ce qu’elle lui dit, répond comme il peut.
En tout cas, il a fait illusion puisqu’elle lui demande de l’aider à rédiger sa thèse. Mais il hésite, tiraillé entre sa curiosité et ses obligations envers son père qui mène sa vie à sa guise sans trop s’occuper des autres et sa femme qui l’implique dans ses activités de loisirs culturels.
Avec David Lodge, on navigue toujours entre un humour malicieux et la gravité du propos allant jusqu’au récit d'un voyage à Austwitchz. Il traite le quotidien assez banal d'un jeune retraité avec un mélange de dérision, de tendresse et d'ironie qui rend ses personnages très attachants et si près de nous.
Un livre dérangeant, décapant, dans le style à la fois sérieux et ironique, des personnages si humains, si pitoyables comme sait si bien les peindre David Lodge.
Un livre au cœur battant qui tranche avec la platitude de nos autofictions nationales, livre si émouvant où le pathos est désamorcé par le rire, commentent aussi plusieurs critiques.
Voir aussi
* David Lodge, Thérapie -- Pensées secrètes --
< Christian Broussas – David Lodge 3 - 4 juillet 2019 -© • cjb • © >
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