Une exposition sur Edgar Degas au Musée d'Orsay, intitulée Degas à l'Opéra pour célébrer le 350e anniversaire de l'Opéra de Paris. On sait combien le peintre aimait ce milieu des danseuses et cet univers qu’est l’Opéra.
Edgar Degas Auto portrait 1854 La danseuse étoile
Tout au long de sa vie, il en a hanté la scène et les coulisses et en a exploré les différents espaces, de la salle à la scène, des loges au foyer et à la salle de danse, s'attachant à ce petit peuple qui y vit, les danseuses, les chanteurs, les musiciens de l'orchestre, les spectateurs, les habitués en habit qui squattent les lieux.
Il y saisit aux pastels ou au fusain, la vie trépidante du Palais Garnier. C’est un monde à lui tout seul qui lui permet de nombreuses expérimentations centrées sur le contraste des éclairages, l’étude minutieuse du mouvement et l’harmonie du geste.
La leçon de danse
Pendant une trentaine d’années (entre 1860 et 1892) Edgar Degas est allé au moins une fois par semaine à l’Opéra, où il était abonné, tout juste à un petit quart d’heure à pied de chez lui.
Deux danseuses
Monument récent, il a été inauguré en 1875, le palais Garnier est considéré comme le centre de la vie mondaine et artistique de la capitale, peu après l’incendie de l’ancienne salle que le peintre a toujours regrettée. On y joue alors des pièces au charme désuet comme Robert le Diable, de Meyerbeer, ou des classiques, Rameau ou Gluck — son compositeur préféré.
Fin d'arabesque Les musiciens de l'orchestre
Dans le tableau du Ballet Robert le Diable (1876), Degas saisit l’instant où des nonnes voilées dansent une sublime farandole, ondoyant comme de belles sirènes au-dessus des musiciens et de leurs instruments. Pour cela, Il utilise des plans superposés, des effets de du clair-obscur et d’optique pour simuler un tableau dans le tableau et une histoire dans l’histoire.
Les pointes, 1875 Danseuses à la barre
L’Opéra apparaît tel que Degas l’a vu au XIXè siècle, à travers ses goûts musicaux et la relation étroite qu’il avait fini par tisser avec cette institution. Ainsi, Degas a peint inlassablement les petits rats, les chanteurs et les musiciens de l’orchestre, également les spectateurs en fracs et les élégantes en robes du soir.
L'attente 1881
C'est là qu'il va s'efforcer de capturer l’essence de l'époque dans ce lieu confiné, car le spectacle se déroule aussi bien sur scène que dans les coulisses. C’est par cette recherche permanente dans cet univers que Degas va traquer ce qu'il veut représenter : les gestes, les postures, les attitudes, la vérité intime qui définissent ses personnages mieux qu'une longue description.
Danseuse à la robe jaune Exercices à la barre
Les fameuses danseuses de Degas, dont le succès a laissé ses autres œuvres en arrière plan, cachent en fait ce qu’on connaît peu et en particulier sa fascination pour l’opéra, un genre qui réunit la musique et la danse. Le musée parisien est parvenu à regrouper des dizaines de ses dessins et tableaux qui illustrent toute la richesse de sa production dans le domaine de la danse.
La danseuse au bouquet
D’abord intéressé par les sites de Boulogne-sur-Seine et la baie de Somme, Il va vite se tourner vers un monde où il retrouve les deux arts qu’il aime entre tous, à travers les danseuses et les musiciens.
Pendant plus de 40 ans, il va s’atteler à représenter le portrait de l'Opéra de Paris au XIXe siècle, à travers des œuvres devenues standard dont les plus connues sont sans doute La loge, La Petite Danseuse de quatorze ans ou le Foyer de la Danse.
La classe de danse, préparation La classe de danse (détail)
Dans cet ordre d’idée, cette exposition a ceci d’original qu’elle présente à la fois le lien passionné que Degas avait avec l’Opéra de Paris, ses inclinations musicales, mais aussi ce qui constituait pour lui une ressource quasiment inépuisable. Elle permet de découvrir, à travers les œuvres présentées, une image de ce qu’était l’Opéra au XIXe siècle.
La classe de danse
Degas sert de révélateur pour fêter comme il se doit les 350 ans de l'Opéra Garnier, lui qui fut l'un des témoins privilégiés de son époque, transcendant par sa peinture des moments arrachés à la fuite du temps. Parallèlement, ont été organisées des visites dans l'exposition, des parcours-spectacles réalisés par le Ballet de l'Opéra National de Paris, des concerts ainsi que des rencontres avec des metteurs en scène.
La classe de danse (gros plan)
Complément
Pour le centenaire de la mort d’Edgar Degas (1834-1917), le musée d'Orsay a organisé une exposition très innovante puisque le vecteur en est un ouvrage assez méconnu de l’écrivain Paul Valéry (1871-1945) intitulé Degas Danse Dessin.
Ce livre, publié aux éditions Vollard en 1937, est né de la grande amitié de quelque vingt ans entre Edgar Degas et Paul Valéry. Il donne une approche poétique de l’homme et de son art tout en étant aussi une méditation sur la création.
Trois danseuses 1873 Danseuse se baissant
Les thèmes majeurs sont développés dans son ouvrage par association d’extraits du texte de Valéry avec des œuvres graphiques, des peintures et des sculptures de Degas. Les dessins de Degas sont le pendant des carnets de Valéry, ils montrent leur importance pour les deux artistes, et représentent le fait qu’ils constituent l’essence de leur art.
Ce va et vient entre texte et images illustre bien la pratique du dessin de la part de Degas, son appétence pour les univers de la danse et de l'équitation que Valéry pense être dues à sa recherche sur le trait et le mouvement.
La petite danseuse de 14 ans L'école de danse 1880
Voir aussi
* Expo Evian, Les derniers impressionnistes --
* La collection Bührle au musée Maillol --
* Les impressionnistes à Londres --
* Michel Peyramaure, La petite danseuse de Degas, éditions Bartillat, 2006 --
<< Christian Broussas – Expo, Degas - 29/09/2019 - © • cjb • © >>
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