Référence : Catherine Virlouvet, Joël Cornette, Claire Sotinel, Rome, la fin d'un empire : De Caracalla à Théodoric 212-fin du Ve siècle, éditions Belin, collection Mondes anciens,  688 pages, 2019

« Il faut surtout s’étonner que l’empire romain ait duré si longtemps. » Claire Sotinel [1]

      Joël Cornette

Avec ce volume paraît dans la collection « Histoire des mondes anciens » dirigée par Joël Cornette,  le dernier des trois volumes de la série centrée sur l’Empire romain (sous la direction de Catherine Virlouvet). [2] Un beau volume de quelque 688 pages très bien illustrées et fort bien documentées sur  une période riche en événements mais pas forcément bien connue.

     
Statue de la tétrarchie                          La chute de Rome


Le titre de cet ouvrage, de Caracalla à Théodoric fait référence à l’empereur romain qui en 212 conféra la citoyenneté romaine à tous les habitants libres (non esclaves) de l’Empire, décision d’importance qui couronne une longue évolution et conduit à un empire qui, tout en restant unifié, a une culture de plus en plus diversifiée.

    
Catherine Virlouvet                                  Claire Sotinel

À cette date, on est encore dans les beaux jours de l’Empire romain avant la décadence qui s’annonce, après la fin récente de la dernière grande dynastie des Antonins qui se termine par le règne calamiteux de l’empereur Commode. Suit alors une période sombre de guerre civile marquée par le meurtre de Pertinax et la guerre entre les principaux chefs militaires qui verra la victoire de l’un d’entre eux Septime Sévère, le père de Caracalla.

        
Ce renouveau grâce à de nouvelles dynasties ne se reproduira pas en 476 quand le dernier empereur d’occident sera renversé par Odoacre qui sera lui-même vaincu par Théodoric,  un autre Ostrogoth. En 527, l’Empire romain d’occident n’existe plus malgré une tentative d’unification de l’empereur Justinien.

           
                                   Pièce à l'effigie de Théodose le Grand


Cependant, le déclin sera progressif et marquée par des périodes de renouveau qui montrent que le corps et les institutions romaines étaient solides et capables de sursauts périodiques. De fortes personnalités prolongeront encore longtemps la vie de l'Empire

      
Ouvrages sur le Bas-empire

Elles s'efforceront d'initier des réformes comme Dioclétien (286-305) et la Tétrarchie, Constantin (306-337), l'extension du christianisme (concile de Nicée) et Julien l'Apostat (361-63), Théodose (379-395) et le partage de l'Empire. La décadence s'accélère alors avec les règnes chaotiques de son fils Honorius (395-423) et son neveu Valentinien III assassiné en 455. [3]

          

Cette longue période qui s’étend de 212 à 527, si elle voit l’Empire romain et l’ordre romain qu’elle induit, réduit à sa partie orientale (ou  Empire byzantin), a aussi été le théâtre du brassage de populations barbares et provinciales et de l’extension du christianisme. 
Des changements fondamentaux dans cette antiquité tardive, qui n’impliquent pas forcément un déclin de la civilisation européenne.


L'empire romain à la mort de Théodose en 395


Notes et références
[1]
Voir son interview dans Breizh-Info --
[2] Claire Sotinel est Professeur d'histoire ancienne et directrice du CRHEC à la faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines de l'université Paris-Est Créteil.

Catherine Virlouvet est Professeur d'histoire ancienne à l'université d’Aix-Marseille
[3] Voir la synthèse intitulée Histoire du Bas-empire --


Voir aussi
* Yves Perrin, De la cité à l’Empire, Histoire de Rome, 496 pages, juin 2004 ---------------------------------------------------------------------------------
<< Christian Broussas – Chute de Rome - 16/11/2019 © • cjb • © >>
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