Référence : Antonio Iturbe, La bibliothécaire d’Auschwitz, éditions Flammarion
« Lire des livres a toujours fait partie de ma vie » Dita Kraus
Dita Polachova-Kraus en 1942
Destinée commune à beaucoup de juifs de cette époque funeste. Dita Polachova a quatorze ans quand son destin va basculer avec l'arrivée des nazis.
Avec ses parents, elle est arrachée au ghetto de Terezín, à Prague pour être transférée au camp de concentration de Theresienstadt où tant bien que mal elle poursuit sa scolarité, pratiquant même l'opéra et la peinture.
En décembre 1943, toute la famille est transférée à Birkenau, au sein du sinistre camp d'Auschwitz qui est tout à la fois camp de concentration et d'extermination. Comme tous ceux qui sont parqués dans cet enfer, elle essaie malgré tout de survivre, de se débrouiller dans ce monde improbable. Son père va y succomber en 1944, dans des conditions qu'on peut imaginer : « Quiconque n'a pas été à Auschwitz ne peut pas le décrire. En fait, aucun mot n'existe pour désigner ces atrocités », dit-elle quelque quatre-vingts ans après, à presque 90 ans.
Mais sa vie va prendre un nouveau tournant quand Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de lui confier les huit volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler à leurs gardiens. Dita se souvient par exemple de La Brève histoire du monde de H.G. Wells ou d'auteurs comme Sigmund Freud et le tchèque Karel Čapek.
Elle
s'empresse d'accepter même si elle est consciente des risques qu'elle
prend. C'est son trésor en même temps qu'une responsabilité qui la
motive et lui donne une raison supplémentaire de se battre.
C'est ainsi qu'elle devient "la bibliothécaire d'Auschwitz".
Outre ces huit ouvrages, Dita Kraus
s'occupe des enfants du camp organise des rencontres avec des déportés
pour qui puissent leur transmettre leur savoir et leur faire oublier un
peu leurs conditions de vie. « Lire des livres a toujours
fait partie de ma vie, dit-elle dans un interview... Même si de nombreux
livres m'ont influencé tout au long de ma vie, ceux d'Auschwitz n'auraient malheureusement pas pu nous éviter la mort, car nous étions tous condamnés à la chambre à gaz. »
Elle verra plusieurs de ses amis et sa mère mourir du typhus en 1945 lors de la libération du camp. Ce jour-là, se souvient-elle, se réjouir n'était guère de mise « tant nous étions entourés de corps ». Son histoire est d'abord un témoignage mpour que chacun prenne conscience « que c'est ce que l'homme peut faire à son semblable. »
Libérée par les anglais en 1945, Dita survécut au typhus et retourna vivre à Prague. Elle y rencontra Otto Kraus son futur mari qui au camp fut éducateur au bloc des enfants. En 1949, ils s’installèrent en Israël, à Netanya où ils devinrent tous deux professeurs d’anglais.
Voir aussi mes fichiers :
* Éric Branca, Les entretiens oubliés d'Hitler -- Laure Joanin, Les sept de Spandau --
* Rosella Postorino La goûteuse d'Hitler - Dorothy Thomson, J'ai vu Hitler -
* Fanny Chassain-Pichon De Wagner à Hitler --
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<< Christian Broussas ♦ Dita Kraus ♦ © CJB ° 06/07/ 2020 >>
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