jeudi 2 juillet 2020

Yves Lafontaine, La bataille de Sedan, mai 1940

Référence : Yves Lafontaine, La bataille de Sedan, 10-14 mai 1940, Editions de Fallois, 248 pages, juin 2020

« Les forêts des Ardennes sont impénétrables…» Philippe Pétain, mars 1934

La bataille de Sedan comme si on y était. Racontée par un général, avec la parfaite rigueur d’un féru de stratégie qui nous dit tout les détails de l’affaire... ou plutôt d’une défaite lourde de conséquences.
Décidément, Sedan ne vaudra jamais rien à l’armée française. À méditer pour la prochaine fois !

                  
                                                       Sedan en mai 1940

Cette bataille qui s’est déroulée dans les Ardennes, et a commencé le 10 mai par la percée de Sedan, représente le premier pas vers la défaite qui aboutira à l’armistice du 22 juin 1940. Revenir sur cette époque troublée, c’est réexaminer les détails d’un événement dont on a surtout retenu quelques clichés qui ont la vie dure, c’est analyser l’état des forces et apprécier les points forts et les faiblesses des forces en présence.

L’auteur, général lui-même et dont le grand-père y a commandé une division à Sedan, s’est appuyé sur les sources et les témoignages disponibles, pointe les erreurs du  haut commandement et montre que les unités engagées ont combattu vaillamment.

        
Blindés allemands dans les Ardennes en mai 1940

Il nous place au cœur de la bataille, aussi bien aux avant-postes comme Fabrice del Dongo à Waterloo qu’auprès du commandement, dans la configuration de la géographie ardennaise. On voit bien, à travers l’engagement des unités de la 55e division d’infanterie de son père, le général Henri Lafontaine (du 10e corps d’armée du général Grandsard), que malgré la volonté des soldats, l’équipement bien inférieur à celui dont dispose l’ennemi. Par exemple, le groupe de reconnaissance se déplace à cheval et ses trains de combat sont hippomobiles.

                    
Guderian à Bouillon le 12 mai 1940     Pont flottant allemand sur la Meuse 12 mai 1940

La 55e a une mission bien définie : défendre la position entre la Meuse et les crêtes du début des Ardennes et plus particulièrement l’axe Sedan Chemery-sur-Bar. Sa zone d’action se situe entre la Meuse au nord, la vallée de l’Ennemane à l’est, les contreforts de la ber à l’ouest et la ligne Le Mesnil-Sapogne.

                        
Eric Teyssier L'an 40    Stephan Martens La guerre de 40    

Yves Lafontaine nous offre un état des lieux précis de la situation militaire, les généraux et colonels souvent marqués par leur expérience de la Grande Guerre. Puis la guerre elle-même, des Allemands entrainés à la guerre avec des chars, la percée, l’échec de la contre-attaque, la victoire allemande et les faiblesses françaises.


L'évolution du front du 13 au 28 mai 1940

Les Allemands ont reconnus l’ardeur des Français au combat malgré la courte vue des chefs militaires français et leur style de commandement vieilli. Il est aussi très intéressant de lire par exemple l’analyse du lieutenant-colonel Hermann Balck ou celle de l’officier et historien Karl-Heinz Frieser sur les causes stratégiques de la défaite française.

   Tranchée française en mai 1940

Voir aussi
* Pierre Stéphany, La guerre perdue de 1940, 10 mai-25 juin, éditions Ixelles, mai 2013
* Yves Charpy, Une défaite annoncée, 10-11 mai 1940, éditions Sutton, 404 pages, 09/2018
* Rémy Porte, 1940, vérités et légendes, éditions Perrin, juin 2020 --
* Général Beaufre, Le drame de 1940, éditions Perrin, 368 pages, juin 2020
* Mes fichiers sur :
   Les causes de la défaite de 1940, De Gaulle et les Grands --
* Mon site Autour de l'Histoire --

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