lundi 7 septembre 2020

Cécile Coulon

          
Cécile Coulon en 2018 et 2017

La jeune auteure auvergnate apparaît d'abord comme très précoce. Dès ses 16 ans, elle publie son premier roman "Le Voleur de vie", aux éditions Revoir puis très vite reçoit le prix Mauvais genres puis le Prix de la ville de Rivesaltes. Dans le même temps, en 2016 elle prépare une thèse sur Le Sport et le corps dans la littérature française contemporaine. L'année suivante paraît Trois saisons d'orage qui obtient le prix des libraires.

Délaissant pour un temps le roman, elle publie un recueil de poésie Les Ronces qui obtient le prix Guillaume-Apollinaire et le prix de "La Révélation de la poésie de la Société des gens de lettres". Se tournant vers le théâtre, elle co écrit une courte pièce "On se remet de tout". Tout récemment en 2019, elle obtient le prix littéraire du Monde avec Une bête au paradis, roman qui dépeint la vie d'une orpheline recueillie par sa grand-mère paysanne.

       

Cécile Coulon campe des personnages forts, auxquels la vie fait rarement des cadeaux. Dans "Le cœur du pélican", Anthime, alias le Pélican, va connaître la fragilité de la gloire du sportif et la souffrance que ça implique. Un destin tout à la fois simple et extraordinaire d'un homme qui va chercher à rebondir après son échec.

Le rire du grand blessé, C’est plutôt Défense et illustration de la littérature, dans la droite ligne de George Orwell, d'Aldous Huxley ou de Ray Bradbury.
Au départ, rien ne disposait le susnommé 1075 à s’intéresser à la littérature. Au contraire, il faisait partie des analphabètes dans un pays où seules sont autorisées des lectures publiques encadrées qui instrumentalisent le livre et la lecture.
Mais il va vivre une rencontre improbable avec une enseignante. C’est ainsi que naît le désir et le besoin de comprendre qui le conduisent à une remise en cause radicale.



Dans "Une bête au paradis", on retrouve le thème de l'opposition entre la ville et la campagne, qu'elle affectionne. Le paradis, c'est une ferme isolée au bout de nulle part où vit Blanche avec sa grand-mère. Elle rencontre l'amour avec Alexandre mais quand celui-ci par ambition veut rejoindre la ville, elle refusera de le suivre.

    

À propos de ce roman, Cécile Coulon dit dans une interview : « Je construis mon intrigue en pensant à un lieu. J’essaie de faire en sorte qu’il devienne un personnage à part entière. Dans ce roman, j’ai planté le décor et on n’en sortira jamais. Le principe du paradis est qu’il n’y a pas de porte de sortie. Ici aussi on aurait pu dire : "Bienvenue. Abandonnez tout espoir, vous qui entrez ici ». On ne peut pas sortir de cette ferme ».

Dans "Les grandes villes n'existent pas", Cécile Coulon dit qu'elle a souvent entendu cette remarque dans sa jeunesse : « Quelle horreur d’être jeune dans ce coin ! ». Un coin de terres agricoles loin des banlieues dortoirs. Le village, c'est d'abord le stade, l’école, l’unique boutique et l’église où Cécile a grandi heureuse en ignorant tout de la grande ville.
D'où ce thème majeur dans ses romans. Elle disait d'ailleurs début 2020 dans une interview au Monde : Cécile Coulon, écrivaine : « Je tords le cou à l’idée qu’il faudrait quitter son lieu de naissance pour réussir. »

   

Œuvres principales
* Le voleur de vie, éditions Revoir, 2007
* Le roi n'a pas sommeil, éditions Viviane Hamy, 2012
* Trois saisons d'orage, éditions Viviane Hamy, collection Littérature française contemporaine, 2017
* Une bête au paradis, éditions de l'Iconoclaste, 2019, prix littéraire du Monde

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<< Christian Broussas • Cécile Coulon © CJB  ° 25/08/ 2020 >>
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