lundi 19 octobre 2020

Salman Rushdie, Quichotte

Salman Rushdie dans les pas de Cervantès

Référence : Salman Rushdie, "Quichotte", de traduit de l’anglais par Gérard Meudal, éditions Actes Sud, 430 pages, 2020

     

Bien sûr, depuis 1989 tout le monde connaît Salman Rushdie, rien ne vaut un bon scandale pour avoir du succès. Sauf que l’écrivain ne l’a jamais recherché et que cette histoire a pourri sa vie pendant plusieurs années.
Ceci étant dit, ça n’a pas empêché Salman Rushdie, indien récemment naturalisé américain, de poursuivre sa quête à travers son œuvre, avec son œil acéré et satirique.

   
Rushdie : Furie - Deux ans, huit mois et vingt-huit jours - La maison Golden -

  Il nous propose cette fois le quatrième volume de sa série new-yorkaise après Furie en 2001 puis « Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits », sur le thème des "Mille et Une nuits" à Manhattan, et « La maison Golden ».

          
Rushdie et l'Inde                Rushdie et le terrorisme ; Notre stupide aveuglement

En 2018, j’avais rendu compte de ce dernier roman La maison Golden qui se déroule pendant la présidence de Barack Obama, où il dit que « les gens ont la nostalgie de choses qui n’ont pas existé ! »

Après Jorge Luis Borges qui écrivit une nouvelle intitulée "Pierre Ménard, auteur du Quichotte" publiée dans son recueil Fictions, qui raconte la vie et l'œuvre d'un écrivain imaginaire Pierre Ménard, Français des années 1930 qui veut réécrire à l'identique le premier livre de Don Quichotte, Salman Rushdie s'attaque à son tour au mythe du héros du Cervantès.

           

Cette quadrilogie raconte aussi vingt ans de la ville de New-York marqués la naissance de l’ère numérique et l’évolution d’une ville accueillante vers une ville devenue méfiante envers les afflux d’immigrés , phénomène que dénonce un certain Donald Trump, cet ex-petit new-yorkais du quartier de Queens fréquentant maintenant Central Park.

Ce dernier opus nous met en présence d’un Don Quichotte moderne qui pourfendrait d’autres moulins, mais on y rencontre aussi des personnages qui en rappellent d’autres, comme un petit garçon dont le nez s’allonge quand il ment ou des rhinocéros qu’on trouve chez Eugène Ionesco.  Loin de l’Espagne d’il y a cinq cent ans, ce Quichotte actuel se battrait sans doute contre d’autres moulins. 


Musulmans brûlant l’effigie de Rushdie New-Delhi 1999
La mort aux trousses : son expérience de la fatwa

Maintenant, son cheval s’est transformé en une vieille Chevrolet guère reluisante et Quichotte en voyageur de commerce itinérant qui a un fils qui s’appelle… Sancho Pança, un fils imaginaire… qui, Comme Pinocchio, va devenir réel. On bascule ainsi dans le réalisme magique cher à Rushdie

           
Rushdie avec Bernard-Henri Lévy                                     Quichotte

 Il va aussi comme le héros de Cervantès, enlever la femme dont il est tombé amoureux, une présentatrice de talk-show qu’il veut sauver malgré elle de ce monde frelaté où elle vit et où nous vivons, un monde où gravitent tout un tas d’extrémistes sous forme de rhinocéros.
Un monde qui est, dit-il, celui du « Tout Peut Arriver ».

 
Les versets sataniques           

Sur Salman Rushdie, voir :
Document utilisé pour la rédaction de l’article * Quichotte -- La maison Golden --
Document utilisé pour la rédaction de l’article * Salman Rushdie et Joseph Anton --

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