mardi 17 novembre 2020

Le dramaturge américain Israël Horovitz

       
Avec sa fille en 2012

Figure du « off Broadway » [1], ami de Jean Genet et de Samuel Beckett, Israël Horovitz (1939-2020) a beaucoup été influencé par le dramaturge Arthur Miller. Eugène Ionesco l’avait surnommé « notre doux voyou américain » et avait dit de lui : « Il est à la fois réaliste et sentimental. Je vous laisse donc imaginer à quel point il peut être féroce. »


"Lebensraum" à Avignon en 2014                       

Il est surtout connu pour avoir écrit une dizaine de pièces de théâtre au succès international comme « Le premier », « L’indien cherche le Bronx » ou encore « Quelque part dans cette vie ».

 En France, son audience a été particulièrement importante avec des pièces interprétées par Gérard Depardieu, Pierre Arditi ou Line Renaud, comme le succès « Très chère Mathilde », joué à guichets fermés au théâtre Marigny en 2009 et rediffusée sur France 5 en 2020 à l’occasion du décès du dramaturge.

         
"Très chère Mathilde" avec Line Renaud et Samuel Labarthe

Cette pièce met face à face un américain paumé Mathias Gold qui vient à Paris pour prendre possession d’un hôtel du Marais que lui a légué son père, et Mathilde, 92 ans, qui l'a vendu en viager au père de Mathias et y vit avec sa fille Chloé.
Deux étrangers qui n’en sont pas, ce que Mathias va découvrir peu à peu. Elle accepte de l’héberger et lui montre des photos qui dévoilent leurs liens. Mathias et Chloé s’aperçoivent qu’ils ont été les laisser-pour-contre de l’histoire d’amour de leurs parents. C’est finalement ce psychodrame qu’ils vivent mal qui va les rapprocher.

     
Sa pièce "Opus Cœur" avec Marcel Maréchal et Nathalie Newman au théâtre Hébertot

Côté cinéma, plusieurs de ses pièces ont été portées à l’écran par Al Pacino ou encore Diane Keaton. Il a également écrit une trentaine de scénarios dont « Des fraises et du sang », prix du Jury au Festival de Cannes en 1970 ou « My old lady » en 2015 avec Kristin Scott Thomas, tourné à Paris où il a longtemps vécu.

         
Sa pièce "Le Premier"  au théâtre des déchargeurs

Ce qui le caractérise est un mélange de réalisme aussi bien dans son style que dans les thèmes qu’il développe, allié au recours à des techniques comme la parabole, la fable et le mythe.  

Israël Horovitz aimait beaucoup la France où il a longtemps vécu. En 2011, il a publié une autobiographie intitulée « Un New-Yorkais à Paris » et disait volontiers qu'il voulait se faire enterrer en France. Mais la vie en a décidé autrement et il est mort d'un cancer à New-York en novembre 2020.

         
"Paradis et autres poèmes"              Ionesco et Horovitz

Notes et références
[1] Spectacles joués à Broadway mais ne répondant pas aux critères réservés au théâtre de Broadway, basés sur des productions et des mises en scènes prestigieuses, le niveau des techniciens et des artistes.

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<< Ch. Broussas, Israël Horovitz 14/11/2020 © • cjb • © >>
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