« Ici, plus qu’ailleurs peut-être, l’essentiel est caché. » Jean-Guy Soumy (à propos de la Creuse)
Jean Guy Soumy est né en 1952 dans le village de Masbaraud-Mérignat situé dans le département de la Creuse. Après la trilogie "Les moissons délaissées" qui le fait connaître, où il conte l'histoire de creusois venus travailler à Paris sur le projert Hausmann pendant le Second empire,
il a publié une vingtaine de romans dont l’un a été adapté en téléfilm
et un autre a obtenu le Prix des Libraires en 1998 pour "La belle Rochelaise", espèce de "road movie" de deux amis qui, avec la belle antillaise Ester, gagneront finalement l'Afrique.
Il se dit « voyageur immobile » et il est membre de L'École de Brive, même s’il a également publié des romans historiques et psychologiques. Avec trois autres confrères dont Claude Michelet, il crée en 2008 La Nouvelle École de Brive pour renouer avec une littérature qui est aussi celle du terroir. Ses romans sont souvent emprunts de ses racines creusoises, les liens qu’il a tissés avec les êtres et les lieux. Il dit aussi que son environnement et son être intime se complètent.
Son terrain de prédilection, c'est la forêt creusoise où plus que tout, il adore se promener, aller y chercher l’inspiration, s’y perdre pour mieux se dépayser et considère que « la forêt est le cœur de notre civilisation. »
En 2003, il publie "La tempête", histoire d'un couple New Yorkais qui débarque en France en pleine tempête du siècle, celle qui frappa le pays en 1999 et qui ravagea une partie des forêts françaises.
Dans Le voyageur des bois d’en haut, à seize ans, Camille part pour Lyon
avec d'autres camarades creusois pour participer à la construction
d'immeubles, activité alors en plein essor. Quittant sa mère pour mieux
fuir la misère, il s'en va à pied en pensant à son père disparu il y a 4
ans dans la mémorable crue du Rhône de 1856.
A Lyon,
il travaille dur, des onze heures par jour, portant de lourdes charges
sur des échelles pour servir maçons et tailleurs de pierre. Il fait
comme avait fait son père avant lui et cherche à reconstituer son
histoire, sur des chemins improbables qui le mèneront vers la frontière
italienne.
En 2021, il publie aux Presses de la Cité Le regard de Jeanne,
histoire d’une jeune orpheline vers la fin du XIXe siècle, luttant
contre la vie miséreuse qui devait être son lot. Son roman se passe
cette fois dans la vallée de la Dordogne où, « face à l'Auvergne, les terres limousines basculent vers la Dordogne ».
Jeanne, qui n’a reçu aucune instruction, est placée à 17 ans placée dans une ferme de la Corrèze. Elle réussit à échapper à un viol dans une bergerie et décide de s'enfuir. À Port-Dieu, [1] elle trouve du travail dans une auberge et rencontre un photographe ambulant qui s’en va vers d’autres villages pour son travail.
Jeanne
a été fort troublée par cet homme qu’elle n’a cependant guère vu et
elle décide de partir sur ses traces. Elle apprendra qu’il s’appelle Monsieur Florimont et qu’il tient une boutique dans le centre-ville de Clermont-Ferrand, rue Halle-aux-Toiles…
Il
va l'initier aux techniques de la photographie alors naissante mais
sans doute que leur relation sera freinée par l'homosexualité de Florimont et Jeanne décidera de voler de ses propres ailes.
Le regard de Jeanne,
c'est celui qu'elle porte sur le sujet de sa photo, sa façon de le
cadrer, de le mettre en scène mais aussi celui qu'elle porte sur sa vie
et sur elle-même.
Notes et références
[1]
Le village de Port-Dieu, sur la commune de Confolent-Port-Dieu
(Corrèze), à la limite des départements de la Corrèze et de la Dordogne,
a été noyé dans le barrage de Bord-les-Orgues.
Voir aussi
* Jean Anglade, le centenaire -- Colette Laussac --
** Michel Peyramaure, Les salamandres et Les chiens sauvages --
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<< Christian Broussas ••• J.G. Soumy © CJB °°° 03/02/2022 >>
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