Référence : Christian Signol, Tout l’amour de nos père, éditions Albin Michel, 449 pages, octobre 2013
Christian Signol au bord de la Dordogne
Christian Signol est surtout connu pour son triptyque intitulé La Rivière Espérance, publié chez Robert Laffont entre 1990 et 1993 et constitué du tome 1 au titre éponyme, du tome 2 intitulé Le Royaume du fleuve et du tome 3 intitulé L'Âme de la vallée. Son adaptation télévisée en 9 épisodes réalisée par Josée Dayan a eu elle aussi un succès considérable qui a suscité d'autres adaptations comme La promesse des sources sous le titre La Clé des champs (1998) ou dernièrement Les enfants des justes.
« Tout l’amour de nos pères ne nous consolera jamais de les avoir perdus. »
Cette saga familiale de la famille Marsac et de son domaine « Le Grand Castel » situé le long de la Dordogne vers Bergerac, se déroule à travers le témoignage de quatre générations. C'est Pierre Marsac le premier à écrire son journal, que reprendront ses descendants Albine, Aurélien et Ludivine.
Ses membres racontent leur existence quotidienne depuis la Révolution jusqu’à la guerre d’Algérie, de juillet 1792 jusqu'à l'après mai 68, en passant par les différents régimes politiques des XIXe et XXe siècles.
« J’écris l’histoire des familles françaises. » Christian Signol
Ils racontent surtout leurs difficultés pour vivre sur ces terres pourtant assez riches. La nature capricieuse va anéantir les belles vignes qu’ils avaient mis des années à faire prospérer. Mais le phylloxéra va balayer tout leur travail et il faudra des années pour pouvoir replanter et de nouveau vivre du travail de la vigne.
La famille va aussi payer un lourd tribu aux guerres, en particulier celles du Second Empire, l’un d’eux mourra à Solférino, et les deux guerres mondiales. En ce qui concerne les deux fils d’Aurélien, Martin sera tué lors de la première bataille de Marne et Antoine sera gazé et mutilé peu de temps après du côté d’Ypres. En contrepoint à la guerre, plusieurs de ses membres deviendront médecins, marchant sur les traces de Pierre leur aïeul, sillonnant les communes alentour quand ils ne sont pas à leur cabinet ouvert dans des locaux du château.
Ce sera l'occasion de nous faire pénétrer dans l'univers paysan de l'époque, les conditions de vie très difficiles, les superstitions, une certaine prévention contre la médecine et l'hôpital en particulier, les lents progrès de la médecine où les praticiens sont souvent démunis pour vraiment soigner les malades.
Christian Signol dans le Lot en 2018
Chaque génération verra disparaître l’un de ses membres. Pierre, le créateur de la saga, cet enfant adopté qui va perdre une jambe à Austerlitz et toucher un pécule versé par le comte Daru qui lui permettra d’acheter le domaine du « Grand Castel ».
Au-delà
des temps de bonheur et de malheur de cette famille, de ses
tribulations tout au cours de l'Histoire, subsiste cette permanence de
la nature, les paysages périgourdins modelés par l'homme, bercés par les
caresses du vent qui agite les frondaisons ou le miroitement des eaux
de la Dordogne et des autres rivières.
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