Expo Vermeer Rijksmuseum Amsterdam
« Il est une énigme dans une époque où rien ne lui ressemble, ni ne l'explique. » Marcel Proust
En 2017, j'avais déjà rendu compte dans un fichier intitulé Expo Vermeer au Louvre de la belle exposition sur Vermeer qui avait justement été organisée au Louvre sur le thème Vermeer et la peinture de genre. Cette fois, c'est à Amsterdam que se tient cette nouvelle exposition consacrée à Vermeer.
L'entremetteuse, autoportrait 1656 Vue de Delf 1659
Pour la première fois, le Rijksmuseum nous offre une foison de tableaux de ce mystérieux Johannes Vermeer,
un ensemble incomparable pour se rincer l’œil, un tour de force pour
réunir autant d’œuvres venues du monde entier tant il est vrai qu’on
trouve ses œuvres éparpillées dans tous les grands musées du monde.
Alors, il faut en profiter sans vergogne car une elle exposition n’est
pas prête de se reproduire.
Ses tableaux les plus connus :
La jeune fille à la perle 1665 La dentellière 1670
Assez peu connu jusqu'au milieu du XIXe siècle, ce grand peintre baroque néerlandais, Johannes ou Jan Van der Meer, dit Vermeer de Delft est né le 31 octobre 1632 et décédé en 1675.
La laitière 1660 Femme en bleu lisant une lettre
Vermeer
est maintenant considéré comme l'un des plus grands maîtres de la
peinture. En rupture avec son époque, il a peint beaucoup de sujets
intimes centrés sur une activité quotidienne. Le Rijksmuseum possède trois scènes domestiques particulièrement représentatives de sa manière de peindre.
« Pour la première fois dans l'histoire de l'art, le sujet du tableau devient chez Vermeer l'objet de la vision. » André Malraux
Jeunes femmes en bleu : 1662-65
Femme à la balance 1663 Femme à l'aiguière
Il s'astreint à reproduire le banal dans sa ville natale de Delft.
Une rangée de maisons sans véritable attrait, une tâche ménagère ou une
femme avec une lettre lui suffisaient pour faire ressortir l’intérêt
d’une scène, pour mettre en valeur ce qui a priori ne présentait guère
d’intérêt. Avec le regard intime qu’il jette sur son sujet, on s’imagine
sans difficulté immergés dans son univers dans des moments vieux de
quelque 350 ans.
Femme à la guitare 1672 Diane et se compagnes 1654
Son cadrage est très particulier. Par exemple, les côtés des maisons dans La Ruelle
sont brusquement coupés. Au public de s’imaginer le reste de la
composition.
La dame au virginal 1671 La dame au collier de perles 1664
Il choisit avec soin l’emplacement des éléments qu’il va
peindre, donnant des compositions bien équilibrées : aussi bien les
personnages que les meubles ou la nourriture.
L’astronome 1668 Le géographe 1669
Ses tableaux montrent bien le sens aigu de la lumière qu’il possédait.
Il réussit à traduire la réalité dans ses moindres détails comme ces
ombres qui courent sur un mur. Autre exemple : La lettre semble
absorber la lumière ambiante pour qu’elle attire le regard.
Jeune femme assoupie 1657 Le Christ chez Marthe et Marie 1655
Il réussit également à donner de la profondeur à ses œuvres, en particulier dans ce qu’on peut distinguer au-delà des portes et des fenêtres et aussi de ce qu’on ne voit pas et qu’on est obligé d'imaginer.
Jeune femme écrivant 1666 Jeune femme jouant du virginal 1674
La brillance de ses couleurs, le fait qu’elles n’aient guère terni avec le temps, tiennent d’abord au fait qu’il ne lésinait pas sur la qualité des produits utilisés, par exemple sa peinture bleue provenait d’un pigment de lapis-lazuli moulu, une pierre afghane semi-précieuse rare et chère. Toujours dans l’exemple de La Lettre, le bleu des vêtements de la lectrice est aussi présent dans les chaises, le bouton sous la carte sur le mur et jusque dans les ombres.
L’art de la peinture 1667 Le concert 1664
Son originalité provient aussi d’éléments peu importants, infimes même, qui ne retiennent guère l’attention même après avoir visionné plusieurs fois le tableau mais finissent par attirer l’œil. Ce que peut être des détails dans des carreaux, dans un coin ou un clou sur un mur blanc...
La ruelle à Delf 1658 Sainte Praxède 1655
Vermeer
est considéré comme le peintre le plus scrupuleux, ne comptant pas son
temps pour réaliser un tableau. Il a avec un soin méticuleux construit
ses œuvres à partir de couches de peinture à l'huile savamment
appliquées. Cette façon de faire explique sa production modeste et on ne
connaît que 35 tableaux qui lui sont attribués.
La lettre d’amour 1669 Jeune fille au verre de vin 1660
Le mystère qui se dégage de ses toiles est essentiellement rendu par les jeux de lumière qui entrent en latéral et font resplendir les différentes couleurs, focalisant sur les personnages. L’essentiel est initié par un ensemble de lignes obliques –figures des carrelages, fuite des murs de côté, éléments de mobilier- qui renvoient à un fond basé sur une géométrie d’horizontales et de verticales de type tableaux ou cartes.
Femme à la flûte 1668 Dame au chapeau rouge 1666
Voir aussi
* Expo Vermeer au Louvre -- Le Caravage -- Le Tintoret --
* Jérôme Bosch --