« J’ai appris à garder mon flegme à travers le contact avec les animaux. »
Hélène Grimaud est évidemment surtout connue comme pianiste, interprète remarquable de musiciens comme Rachmaninov, Schumann ou Brahms. [1] Dans une interview, elle a dit qu'il était « son compositeur de prédilection. Avec lui, j'entretiens une relation fusionnelle. » Dans son dernier album intitulé "Le messager", elle fait communiquer les univers musicaux de Mozard et du compositeur ukrainien Valentin Silvestrov. [2]
J'ai déjà présenté Hélène Grimaud écrivaine dans mon texte intitulé De Chopin à Water, mis en ligne en janvier 2016 et mon propos est ici de reprendre ses trois ouvrages parus entre 2003, 2005 et 2013 et d'y inclure le petit dernier publié en octobre 2023.
Avec Françoise Hardy
1- Variations sauvages, paru
chez Robert Laffont en 2003 est une œuvre largement autobiographique.
Nous la suivons au cours de son enfance, son adolescente puis le début
de sa vie d’adulte, On peut dire qu’elle est plutôt rétive, quelle sait
ce qu’elle veut et conduit sa carrière à sa guise. Le livre a été très
bien accueilli, un critique écrivant même que c’est « une passionnante autobiographie, beaucoup plus romanesque que la plupart des romans de l'année. »
Elle dit elle-même que ce livre est « Un petit traité d'insoumission à l'usage de tous les enfants terribles. »
2- Leçons particulières, également paru chez Robert Laffont en 2005, est plutôt du genre essai, une interrogation sur le sens de sa vie.
D’abord, ce temps qu’elle ne maîtrise pas car elle enchaîne les
concerts et les déplacements et recherche inlassablement la perfection. Ensuite,
la signification sur ce qu’elle fait, la place et la signification
profonde de la musique ou de l’aspiration au bonheur.
Hélène Grimaud en concert
Ses doutes existentiels s'expriment à travers un triple voyage : voyage en Italie pour les beautés du pays, voyage initiatique à travers les rencontres qu'elle a pu faire, voyage intérieur sur sa vie, sa carrière, la quête de sa vérité. Elle cherche une osmose entre la musique, la défense des loups et de l’environnement, unir ses passions pour donner un sens à sa vie.
Hélène Grimaud joue Schumann et Brahms
3- Retour à Salem, paru chez Albin Michel en 2013
Récit curieux qui commence un soir à Hambourg où Hélène Grimaud
découvre un étrange manuscrit hétéroclite qui l'intrigue, en
particulier les partitions de musique. Elle va dès lors tenter de
reconstituer le rébus contenu dans les différents textes du document.
Elle va être confrontée à un univers fantastique autour de la légende de Beowulf, fait de pluies acides et d'étranges créatures. Elle se retrouve dans le Grand Nord,
la neige, avec ses chers loups qui la hantent toujours. Heureusement,
la musicienne peut s'appuyer sur des concertos et la musique de Brahms...
Hélène Grimaud et sa louve
Elle dira d'ailleurs que c'est le deuxième Concerto pour piano de Brahms qu'elle travaillait à l'époque, qui lui avait inspiré ce livre. Cette espèce d'autofiction permet d'abord à Hélène Grimaud
de mieux cerner ses interrogations sur l'avenir des loups et d'une
façon plus large sur la place de la musique et de la Nature, sur celle
de l'homme dans le monde.
« La musique est l'art le plus primitif, le plus essentiel qui soit. » Hélène Grimaud
4- Renaître, paru chez Albin Michel en 2023
« La musique, ça sert à quoi ? » lui demande une gamine à la sortie d'un concert. Pour Hélène Grimaud, c'est le point de départ d'une réflexion, d'un questionnement : Pour
quoi faire tous ces musiciens grâce auxquels nous continuons à entendre
un son qui traverse les siècles ? Tous ces artistes qui ne produisent
ni ne fabriquent rien dans un monde pourtant dévolu à la matière, à la
technique, un monde où, justement, la parole ni le dialogue ne sont
plus vraiment le diapason de nos échanges.
Écrit sous forme d'interviews avec son éditeur Stéphane Barsacq,
ce livre évoque son besoin d'unité et de cohérence entre ses
aspirations et ses différentes activités, son approche holistique comme
un besoin vital.
Notes et références
[1] Voir sa préface au livre de Stéphane Barsacq, "Johannès Brahms" paru chez Acte Sud en 2008
[2] Son évolution musicale a certains points communs avec celle de l'estonien Arvo Pärt qu'Hélène Grimaud a aussi interprété.
Voir aussi mes fiches :
* Hélène Grimaud, De Chopin à Water -- De Water à Memory -- Grimaud joue Brahms --
* Hélène Grimaud, Perspectives -- Musique en photos --
* Grimaud, La médiatrice -- Interview France-inter --
<< Christian Broussas •• H Grimaud 23 •• © CJB °°° 15/11/2023 >>
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