Sigrid Undset, L'âge heureux

 Référence : Sigrid Undset, L'âge heureux suivi de Simonsen, éditions Stock, réédition 1989, éditions du Sagittaire, Simon Kra, 1926, collection de la Revue Européenne, 213 pages

         

« Un mariage ne se recolle pas  comme de la porcelaine, une fois qu’il est brisé. »

Sigrid Undset (1882-1949) commence par un coup d'éclat en publiant en 1907 une nouvelle réaliste qui choque ses contemporains : "J’ai été infidèle à mon mari". Elle voyagea beaucoup, rencontrant à Rome son futur mari, le peintre norvégien Anders Castus Svarstad. Ils se marient en 1912, en Belgique puis reviennent à Rome. En 1919, enceinte d'un troisième enfant, elle s’installe seule en Norvège à Lillehammer. Luttant contre les nazis pendant la guerre, elle sera obligée de partir en Suède puis aux Etats-Unis où elle fera de nombreuses conférences. Elle reviendra ensuite à Lillehammer où elle est enterrée.

L'âge heureux

A quoi rêvent les jeunes filles à dix-huit ans ? Du grand amour bien sûr, et aussi de devenir riches et célèbres. Et Uni et ses amies ne dérogent pas à la règle. Mais on est au début du XXème siècle, dans une société où les jeunes filles éprouvent d'infinies difficultés à  s'épanouir loin du carcan familial et hors du mariage. La société n'est pas prête à accepter des comportements déviants par rapport aux normes en vigueur.

              

Pourtant, la jeune orpheline Uni aurait bien voulu pouvoir vivre en toute liberté sa passion pour le théâtre. Comment pourrait-elle mener toutes ses activités de front,
subvenir à ses besoins, concilier son travail d'employé  de bureau avec celui de gouvernante tout en suivant des cours d'art dramatique ? Comment aussi s'épanouir en tant que femme tout en vivant son amour avec celui qu'elle aime ?
Des espoirs entre rêves et désillusions.

           

Derrière la vie d'Uni, on découvre tous les préjugés, les interdictions que rencontrent les jeunes filles d'alors et que dénonce Sigrid Undset. Dans ce roman, la jeune Uni lutte d'Uni pour trouver sa place dans la société norvégienne, malgré le poids des conventions pesant sur des femmes qui intériorisent cette forme de violence qu'elles voient comme le sens du devoir.

       
                                         Sigrid Undset, timbre et  statue

On retrouve cette même approche dans la seconde nouvelle où le héros Anton Simonsen, homme vieillissant et misérable, depuis la mort de sa femme enchaîne les emplois précaires. Il a peur de ne pouvoir choyer sa nouvelle famille pendant la période de l'Avent, même s'il sait qu'il sera rapidement licencié.

Il sait aussi le poids des conventions qui pèsent sur ses épaules et qui hypothèquent ses chances de bonheur, qu'il pensera constamment à la femme et à l'enfant qu'il a laissés derrière lui.

               

À travers ces deux situations, Sigrid Undset nous peint l’évolution d’une société qui se dirige vers l'émancipation de la condition féminine, la maîtrise de son destin, les libertés individuelles et collectives.
Une étude sociologique sublimée par l’importance de la nature et de la musique.

    Thornton Wilder et Sigrid Undset

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