Même s'il est moins utilisé que par le passé, le gui reste un symbole majeur de décoration d’une table de fête d'un réveillon, sous lequel traditionnellement on s'embrasse pour se porter chance.
"Au gui l’an neuf !" C’est ainsi que les druides célébraient le passage au solstice d’hiver en coupant du gui, une plante pourtant désignée comme « parasite, » originaire des régions tempérées d’Europe.
Pourtant, c'est une plante toxique pour l’homme et invasive sur la
végétation environnante mais elle a vite été adoptée par le peuple des Celtes qui l’appelaient « rameau d’or
» et l’accrochaient aux maisons afin de les préserver du mauvais sort
et des maladies. Pour avoir des chances d'agir, elle devait être
cueillie le sixième jour de la lune qui correspondait
au début du mois gaulois, pour préserver toutes ses vertus. En
particulier, de posséder le pouvoir de fécondité et aussi d’annuler les
effets d’un poison. Gui sur un chêne de Limonest
Le gui, une plante persistante
Le gui est toujours resté associé au jour de l’an
car non seulement il abonde à cette période de l'année mais il porte
également de belles boules blanches légèrement translucides qui en font
tout le charme. La tradition s'est poursuivie par la suite à travers les
siècles. Beaucoup de textes historiques attestent qu’il existait aussi
une coutume médiévale qui consistait à suspendre du gui
aux poutres des plafonds pour assurer la prospérité de la maison et de
tous ses occupants, comme par exemple la culture, les animaux, la
descendance…
D'autre part, on croyait que deux ennemis se rencontrant sous du gui devaient obligatoirement observer une trêve.
Que ce soit une tradition issue de superstitions ou plus simplement une
plante d'ornement pour décorer la maison à l'époque des fêtes, la
pratique s'est largement perpétuée jusqu'à aujourd'hui. On peut toujours
en voir trôner quelques branches comme couronne au-dessus d’une porte,
en signe de paix, de santé et de bonheur pour l'avenir.
Le gui, promesse de bonheur
La tradition du baiser est encore plus ancienne, née du rituel du mariage lors des fêtes grecques des Saturnales liées au solstice d’hiver. On retrouve cette pratique en Angleterre
au XVIIIème siècle. D’après une légende populaire de ce pays, si une
jeune femme célibataire acceptait un baiser alors qu’elle se trouvait
sous une boule de gui décorée et accrochée à une porte,
elle était alors promise à un mariage au cours de l’année. Aujourd’hui,
la symbolique demeure de s’embrasser sous le gui à l'an nouveau ou d'échanger des bises entre amis dans la nuit de la Sain-Sylvestre pour réaliser ses vœux.
Couronne de gui
Caractéristiques de la plante
Le gui
a la particularité de ne pas toucher le sol. Pour l'admirer, il faut
donc lever la tête vers le haut de certains arbres fruitiers mais aussi
du peuplier, des aubépines, de certains érables, plus rarement du chêne
et du sapin. Pour les forestiers, il représente un véritable fléau mais
les grives et les fauvettes à béret en
font leurs délices et répandent les graines digérées qui germent et
produisent de jeunes plants qui se greffent sur d'autres arbres.
Il
s'agit donc d'un parasite (ou hémiparasite) produisant sa propre
chlorophylle et ses propres sucres. Mais ils finissent par épuiser les
arbres sur lesquels ils se sont implantés.
Pour
que la graine germe et se colle à un arbre, il faut que la température
extérieure atteigne 10 °C, la plante peut se développer grâce à un
suçoir qui traverse l’écorce et atteint la sève pour se nourrir. Le gui porte de petits fruits ronds, blancs et visqueux, d’où son nom latin Viscum album.
Vue latérale d'un rameau femelle
Voir également
* Fêtes et commémo --
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