Soixante ans déjà...
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Tu traînais ton spleen à la Rimbaud
Cherchant la perfection, le beau
En jets modelés sans fioritures
À la plume acérée de griffures.
Derrière tes masques, cher Roger,
Où donc se cache ta vérité ?
Quelle dent dure parfois tu avais
Dans ta lutte sans concessions
Contre tous les faiseurs de navets,
Flinguant la littérature de salon,
Peaufinant un style à ton image,
Pas vraiment fait pour remplir des pages,
Précis et sec comme un coup de trique,
Pas fait pour plaire ou faire du fric.
Parfois, un printemps blanc, léger,
« Bleu-blanc comme au comble de l'été. »
Ô Roger, en ces jours derniers,
Quelle fut donc ta part de vérité ?
Pourquoi brille une lueur d'enfant
Dans tes yeux acérés de milan,
Derrière tes masques, cher Roger,
Où donc se cache ta vérité ?
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Que de réminiscences surgies
Des arcanes de ta courte vie !
Des nuits grises d'un temps de cendre
À Lisina si belle et si tendre,
Des nuits fauves, des temps de combat,
Aux fêtes blafardes et aux coups bas,
Derrière tes masques, cher Roger,
Où donc se cache ta vérité ?
L'as-tu emportée à tout jamais
Un certain jour d'un beau mois de mai,
À jamais enfouie sous la pierre
Là-bas dans le petit cimetière,
Énigme perdue dans les frimas
Hiémaux, sous le ciel de Meillonnas.
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<< * Ch. Broussas • Roger 2025 © CJB ° * >>
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