mardi 12 novembre 2024

Roger Vailland 2025

 Soixante ans déjà...

Tu traînais ton spleen à la Rimbaud
Cherchant la perfection, le beau
En jets modelés sans fioritures

À la plume acérée de griffures.
Derrière tes masques, cher Roger,
Où donc se cache ta vérité ?

Quelle dent dure parfois tu avais
Dans ta lutte sans concessions
Contre tous les faiseurs de navets,
Flinguant la littérature de salon,

Peaufinant un style à ton image,
Pas vraiment fait pour remplir des pages,
Précis et sec comme un coup de trique,
Pas fait pour plaire ou faire du fric.


Parfois, un printemps blanc, léger,

« Bleu-blanc comme au comble de l'été. »
Ô Roger, en ces jours derniers,
Quelle fut donc ta part de vérité ?


Pourquoi brille une lueur d'enfant
Dans tes yeux acérés de milan,

Derrière tes masques, cher Roger,
Où donc se cache ta vérité ?

 

Que de réminiscences surgies
Des arcanes de ta courte vie !
Des nuits grises d'un temps de cendre

À Lisina si belle et si tendre,

Des nuits fauves, des temps de combat,
Aux fêtes blafardes et aux coups bas
,
Derrière tes masques, cher Roger,
Où donc se cache ta vérité ?

L'as-tu emportée à tout jamais
Un certain jour d'un beau mois de mai,

À jamais enfouie sous la pierre
Là-bas dans le petit cimetière,

Énigme perdue dans les frimas
Hiémaux, sous le ciel de Meillonnas.

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<< * Ch. Broussas • Roger 2025 © CJB  ° * >>
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