Pour sept prix Nobel d'économie, la France devrait adopter un impôt sur les ultra-riches, « particulièrement prospères. »
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Pour Paul Krugman en 2008, George Akerlof et Joseph Stiglitz en 2001, Esther Duflo et Abhijit Banerjee en 2019, Daron Acemoglu et Simon Johnson en 2024, « les ultrariches sont particulièrement prospères en France. » Ces hyper riches ont un patrimoine équivalent à 14 % du PIB de la planète et les Français près de 30 % du PIB hexagonal.
Des recherches pionnières menées en partenariat avec les administrations fiscales de plusieurs pays le démontrent : ces ultrariches paient entre 0 % et 0,6 % de leur patrimoine en impôt individuel sur le revenu. Environ 0,6 % dans un pays comme les États-Unis et 0,1 % dans un pays comme la France, expliquent-ils. Des taux très nettement inférieurs à ceux des classes moyennes et des cadres supérieurs.
Cet impôt pourrait consister en un minimum sur les patrimoines des plus riches français sur le modèle de la « taxe Zucman » [1],
que le parlement a déjà écartée en juin. L'appel des prix Nobel
d'économie a donc pour objet de relancer le débat sur ce sujet . Il est
aussi l'occasion de savoir sur quoi repose cette "impunité" supposée des
hyper-riches accusés d'expatrier leurs avoirs pour échapper au fisc.
Le gouvernement estime qu'un tel dispositif risque de faire fuir les
quelques 2 000 contribuables concernés et pense qu'il taxerait « tout le patrimoine, y compris l'outil de travail. »
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Mais « taxer les patrimoines à partir d'un impôt plancher exprimé
en pourcentage est une technique intéressante qui s'attaque à toutes
les formes d'optimisation, quelle qu'en soit la nature »,
poursuivent ces économistes. Il est ciblé, car il touche principalement,
parmi les contribuables les plus fortunés, ceux qui ont recours à
l'optimisation fiscale.
Selon la proposition, il s'agirait d'un « impôt plancher sur la fortune (IPF) pour les 0,01 %
des contribuables les plus riches, possédant plus de 100 millions
d’euros, afin de s’assurer qu’ils paient au moins 2 % de leur fortune en
impôts. » Une telle disposition pourrait avoir un rendement évalué à quelque 25 milliards pour le budget de l’État.
Selon le dernier classement annuel Forbes France, il
y a dans notre pays 52 milliardaires. Parmi ces derniers, dominent les
patrons ou héritiers de grands groupes. Sans surprise, on trouve d'abord
l'industrie du luxe, LVMH et Bernard Arnault, les frères Wertheimer propriétaires de Chanel SA ou le fondateur de Kering, François Pinault.
On y trouve également l'héritière de L'Oréal Françoise Bettencourt Meyers en seconde position ou encore le patron du géant de l'agroalimentaire Lactalis Emmanuel Besnier.
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[1] Note sur la taxe Zucman
Elle visait à instaurer un impôt minimum de 2 % pour les foyers français
dont le patrimoine dépasse 100 millions d’euros, en partant du constat
qu’en France, les ultrariches payent moins d’impôts que la majorité des
Français.
Son but était aussi de lutter contre l’optimisation fiscale et les inégalités de patrimoine.
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<< Christian Broussas - Hyper riches - © CJB 07/07/2025 >>
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