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dimanche 22 juin 2025

Pour Perryne et Nicolas

Que dire de la charmante Perryne / Que j'ai connue comme aujourd'hui Charline ?
Les souvenirs communs affleurent / Des souvenirs si chers à mon cœur,
Les plus lointains avec son père et sa mère / D'autres moins précis, de naguère
La mer, la pêche aux crabes à Carnon, / Roissiat et les balades avec les garçons,
Nos rituels culinaires du vendredi / Quand on se retrouvait à la "cafette" vers midi,
Les Noëls sympas au travail de papy / Les carottes au lard de mamy.

Que dire de ce charmant Nicolas / Qui entre Gex et Divonne vient et va,
Une conduite… heu, pas toujours exemplaire, / Peut-être bien un petit peu tête en l’air
Mais en tous cas le préféré de Mamy / Qui nous susurre qu’il est si mimi,
Il faut bien reconnaître qu’il sait y faire / Et qu’en plus il a beaucoup de savoir-faire.
Il lui porte gentiment tous ses cartons / « Ah, vraiment, dit-elle, ce qu’il est mignon »,
Bref, il a conquis toute la famille / Comme il a séduit notre petite-fille.

    

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<< Christian Broussas - Pacs NP -   © CJB  ° 22/06/2025 >>
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mardi 25 mars 2025

Poésies 2025

SOMMAIRE

1- Le temps passé - Évocation – 2- Tu n’as rien perdu (Te souviens-tu ?) – 3- Quand je vois – 4- Les copains d’accord – 5- Les bribes (JC) – 6- Toi mon copain - 7- Ô ma belle plume 8- Quelle importance - 9- Réjouis-toi -

1- Le temps passé - Évocation -

Trempe, oui trempe encore dans mes larmes
Ta plume pour évoquer notre drame
Encore une fois, tant que je pourrai
Continuer à tenir mon stylet,
Évoquer ce funeste anniversaire,
Dire, redire et ne jamais se taire,
Invoquer le ciel, clamer l’indicible,
Dire l’injustice, l’inadmissible
Quand le temps comme une  loi du Talion,
Interdit alors toute rémission.

Trempe, oui trempe encore dans mes larmes
Ô toi mon beau tabellion et clame
De mon désir toute l’inanité,
Y penser peut rendre un peu plus léger,
Le temps semble s’étirer, se polir
Dans les sombres chemins du souvenir.
Comment ainsi évoquer l’avenir
Et avoir toujours l’envie de sourire
Quand rien ne sera plus comme avant,
Mais quand ton souvenir est si vivant.


<< Le temps passé - Quatre ans déjà - 10*10 >>
 

2- Tu n’as rien perdu (Te souviens-tu ?)

De ce temps-là, t’en souviens-tu encore,
De la jeunesse, de nos plaisirs d’alors,
Et depuis ce foutu temps qui nous sépare
voudrait nous faire faire le grand écart ?

C’était au temps si lointain de l’insouciance
Avec ce naturel propre à l’innocence,
Des rêveurs au-dessus du monde réel
s’imaginant sans doute être éternels. 

Je te conterai tout de la vie d’ici,
Joies et peines depuis que tu es parti,
Des chassés-croisés et des vas-et-viens,
Vraiment crois-moi, beaucoup de bruit pour rien.

Rassure-toi, tu n’as pas manqué grand-chose,
Ni petites manœuvres ni grandes causes,
Sans doute que tu aurais été déçu
De tout ceci : déjà vu, déjà vécu.

Tout n’est en fait qu’un long recommencement,
En fait, simple frémissement du moment,
Vraiment, tu n’as rien perdu d’essentiel,
On en parlera mieux devant l’éternel.


<< Tu n'a rien perdu (Te souviens-tu ?) (JC) - 11*11 - >>

3- Quand je vois –

Quand je vois ce qui se passe,
Quand je sais fort bien que tout lasse
Que de la vie on sent le poids
Et que l’on a perdu la foi,

Simplement, je ferme les yeux,
Je vois ton image, nous deux,
Je voudrais que s’ouvrent les cieux
Et je me sens un peu mieux.

Je conserve les yeux fermés
Sur ton corps, sur l’être aimé,
Je distingue tes yeux de braise
Et ta douce joue que je baise.

Je pense parfois au passé
Aux belles occasions manquées,
Au final, de quoi suis-je sûr,
On vit souvent de ses blessures.
 
Je me laisse aller sur la route
Si sinueuse de mes doutes
Il faut assurer, continuer,
C’est pense-on la loi du genre.

Aujourd’hui, le ciel s’éclaircit,
Tous les lourds nuages de pluie
Et de nostalgie s’évaporent,
Et j’entends résonner mon cœur.
Quand tu es là, tout s’évanouit,
Au-delà des jours et des nuits,
Tout s’apaise, le temps s’étire
Et auprès de toi, je respire.

<< Quand je vois - 8*8 - >>

4- Les copains d’accord -

C’était hier et c’est déjà demain,
Le soir n’est pas loin du matin
Tout s’étire trop souvent, se rétracte
Dans des souvenirs aussi disparates
Lorsque le passé se heurte au présent
Et se réfracte dans les heurts du temps.

On sait qu’il faudra bien entrer dans le rang,
Se laisser emporter dans les plis des vents,
Contre eux, zéphyr ou Mistral, on ne peut rien,
Ou vraiment si peu contre ce qui survient,
À ce qu’on subit, à toutes les attaques
Quand tous les souvenirs se font plus opaques.

Oui, c’était hier et c’est déjà demain,
On peut soutenir sans être un grand devin
Qu’il est toujours là le temps des copains, d’accord,
Qu’on peut vraiment compter sur les copains d’abord,
Tous ceux qui seront toujours là pour nous aimer
Et pourquoi pas aussi ceux qui nous ont quittés.


<< Les copains d'accord - 10*10 + 11*11 + 12*12 - >>

5- Les Bribes - À Jean-Claude

Oh, pourquoi continuer à compter
Nos belles années peu à peu égrenées,
Bribes de mémoire qui se délitent
et se perdent  en une improbable fuite.

Une, deux, trois… autant de temps, d’années
Qui scandent sans fin un temps suranné,
et qui s’évertuent encore et toujours
À courir après la fuite des jours.

Autant de bribes, de vieux souvenirs
Qui semblent ne jamais vouloir finir,
Comptées sur un implacable boulier
Qui nous impose sa tension rythmée.

Vois derrière le tain du miroir
L’image rémanente de l’espoir,
L’ombre brouillée de l’envers du décor
Qui à chaque fois nous remuent le cœur.


Que ce chant que j’espère  mélodieux
S’élève lentement  jusqu’aux cieux,
Pour mieux éclore et s’ouvrir à nos âmes,
Pour mieux évoquer l’inique drame.

Le temps qui nous attend est assassin,
Qui guette sans cesse et revient matin,
Sapant nos désirs comme un ennemi,
Nous privant à jamais de nos amis.


<< Les bribes - A Jean-Claude - 10*10
- >>

6- Toi, mon copain –

Toi, mon copain, mon pote, mon ami
Tout va, tout s’enfuit, rien n’est à vie,
Tu ne le sais que trop bien, c’est ainsi
Car si loin de nous,  tu es parti.

Ô toi, mon camarade, mon poteau,
Souvenirs de jeunesse,  mon Toto,
Nous étions alors sans grande malice,
Rien d’artificiel ou de factice,
Simplement nous étions comme des rois
Dans notre quartier, tout allait de soi,
Sans arrière-pensées, sans chichis,
Sans lois entre nous, sans s’être choisis.

Quelque chose comme un cadeau du ciel,
Quelque chose de quasi naturelle,
qui évoque ce qu’on nomme amitié…
Qui implique une vraie complicité,
Ô mais les mots m’échappent maintenant
pour dire combien tu nous manques tant.

Ô toi, mon camarade, mon poteau,
Que partager avec mes pauvres mots,
La vie un jour nous avait séparés
Un moment avant de nous rapprocher,
Mais voilà, tu es parti bien trop tôt,
Je ne sais pas où, quelque part là-haut.


<< Toi mon copain - 10*10
- >>

7- Ô ma belle plume !

Ô ma belle plume, belle compagne,
Depuis si longtemps elle m’accompagne
Fidèle depuis tant et tant d’années
Qu’avec amour, j’ai souvent effilée,
Trempe, trempe tes mots dans l’encre noire
Des petits signes sacrés de l’espoir,
Décris des hommes les affres de l’âme,
Leurs ressorts secrets avec tous leurs drames.

Sortir des chemins de la connaissance
N’en prendre que le meilleur, son essence…
Cours sur le papier ma belle plume,
Enjolive tous les mots que j’allume,
Frappe très fort comme sur une enclume,
Écris, lèche de la vie son écume,
Tranche net d’une "écriture-couteau"
Tout en profondeur dans le fil des mots.

Ce sont, me direz-vous, de simples mots
Qui au grand jamais ne s’inscrivent en faux
Mais parfois des mots gravés dans la pierre
Tour à tour graves, profonds ou sincères
Mais toujours là, ultimes références
Pour ferrailler contre l’indifférence.

Bien sûr, elle ne pourrait se mesurer
Aux monstres glacés des armées casquées,
Défier les canons des lois de la guerre
rivaliser dans un grand bras de fer
Et résister à la force brutale,
À l’agression des monstres de métal.

Ô ma belle plume, quel beau rempart
Qui me guide (éclaire) comme les feux d’un phare
Face à la bêtise universelle comme
Aux errements, à la folie des hommes
Car elle est très loin d’être démunie,
Se gravant peu à peu dans les esprits.


<< Ô ma belle plume - 10*10
- >>

8- Quelle importance !

Quelle importance nous donnons au temps,
À l’attraction des "neiges d’antan".
Que sont relatifs ces détours de vie
Qui ne seront pas toujours infinis,
Un temps rythmant nos peines et nos amours,
Repoussant au loin la fuite des jours.

La vie nous offre de précieux moments
Sans que l’on se doute qu’elle nous ment
Car ils peuvent nous sembler éternels
Et une existence tout en dentèles
Mais ils ne sont qu’utopies et mensonges,
Parenthèses évanescentes de songes.
Toujours, elle reprend ce qu’elle donne,
Tous les plaisirs qu’elle a offerts aux hommes.
 
Qu’en est-il donc de cette éternité
Qui se perd au loin dans les nuées,
N’est-ce pas un miroir aux alouettes
Que rien sur cette terre n’arrête,
Quand s’estompent  ainsi nos derniers
désirs et s’enfuit notre volonté.


<< Quelle importance ! - 10*10
- >>

9- Réjouis-toi –

J’ai l’impression que tu es bien caché
Peut-être bien dans la brèche d’un rocher
Peut-être dans cette étoile qui scintille,
Ce coin de lumière qui, au soleil, brille,
Peut-être aussi dans le bruissement du vent,
Bien à l’abri dans l’épaisseur du temps
Qui se fond dans une lune qui luit
Dans les ombres latentes de la nuit.

C’est un doux sourire qui s’ouvre à la vie
Quand enfin la mélancolie nous fuit,
Libérée de nos peurs et de nos rancœurs,
Pleins de souvenirs tapis au fond du cœur.
Ô toi l’ami, tu es bien là parmi nous
Oui, et nous penserons à toi jusqu’au bout.

Ô toi, ne pleure plus l’ami disparu
Quand sans défenses vers toi il est venu,
T’offrant sa confiance, le cœur à nu,
Et surtout, ne pleure pas celui qu’il fut,
Les larmes n’ont jamais rien résolu
Mais réjouis-toi de l’avoir bien connu.


<< Réjouis-toi - 11*11
- >>

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<< Christian Broussas Poésies 2025 © CJB ° 26/04/2025  >>
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jeudi 20 mars 2025

Quand viendra l'heure

 Quand un jour viendra enfin l’heure
Où l’on se sentira moins forts
Sans plus beaucoup d’émoi au cœur,
Sans vraiment éprouver la peur,


La vie, ultime coup du sort,
S’acharne à détruire les corps
Et nous emporte sans remords
Aucun, dans un autre décor.


Quand alors tout sera fini,
Le temps rejoindra l’infini,
Gommant toute réalité,
Effaçant ce qu’on a aimé.


Quand demain pour nous ne sera plus,
L’âme allégée, comme mise à nu
Flottera dans un monde inconnu
Si loin d’ici, de tout ce qui fut.


Alors, le néant prendra tout son sens
Dans le bleu azur d’un ciel immense
Pour aller rejoindre le grand mystère
Qu’on puisse imaginer sur cette terre. 

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<< Christian Broussas • L'heure   © CJB  ° 02/04/2025 >>
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samedi 28 décembre 2024

Faut serrer les rangs

               "Dans l'vent"

C’est ainsi, faut serrer les rangs,
Et supporter des tas de gens,
Tu vois, t’es pas vraiment dans l’vent,
Tu viens des neiges d’antan,
Tu vois, t’es pas vraiment dans l’vent
Va bien falloir choisir ton camp.


Si tu n’es pas vraiment in
Essaie de la jouer fine,
Pour faire un grand travelling,
Te retrouver sur le ring;
Enfin faire quelque chose,
La vie n'est pas toujours rose,
Sans jamais prendre la pause
L’important c’est que tu oses.


T’occupe pas des gens,
Assieds-toi sur un banc
Prends pas de coup de sang,
C’était pas mieux avant,
Sûr que c’était pas mieux
Mais tout ça est si vieux.


Rester entre nous c’est le pied,
Ici, on sait bien à qui se fier,
Quand on se retrouve tous ensemble
C’est quand même bien mieux il me semble.
Rappelle-toi, faut serrer les rangs
Si tu désires être dans le vent.


Surtout, fais comme tu le sens
Tu vois, faut être dans le vent
Toujours, toujours par tous les temps
Même si tu es sur le flanc,
Alors, te sens pas obligé
De sacrifier ta liberté,
Nul besoin de montrer les dents
Pour être dans le sens du vent. 

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<< Christian Broussas • Serrer les rangs  © CJB  ° 27/12/2024  >>
                                  <<<  métrique : 8*7*6*9*8  >>>

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mardi 10 décembre 2024

La chanson, La rivière

Ce genre, qui a connu un succès intemporel et s'est répandu dans le monde jusqu'à nos jours, , a été mis à l’honneur par des poètes comme Charles d’Orléans, avec d’autres types de poèmes comme le rondeau, le rondel ou la ballade. Ces poèmes de forme fixe étaient souvent mis en musique pour être joués par ménestrels et troubadours. La forme de la chanson, sans être vraiment codifiée mais telle qu’elle apparaît au XIIIème siècle était la suivante, comme on peut le vérifier dans l’exemple ci-dessous intitulé La rivière.

Voici ses principales caractéristiques :

- des vers décasyllabiques ;
- Un ensemble de 12 vers divisés en 3 strophes : les quatrains 1 et 3 sont  en rimes embrassées, le 2 étant en rimes alternées ;
- Les deux premiers vers sont repris à la fin des deux quatrains suivants, créant un refrain, donc  repris de quatrain en quatrain.  


La rivière
Cours, cours sur les cailloux et les galets,
Bondit soudain en eaux tumultueuses

Ou apaise-nous comme une berceuse
Quand ton eau se mue en minces filets.


Jette au monde tes coruscants reflets,
Joue encore avec ton onde gracieuse,
Cours, cours sur les cailloux et les galets
Bondit soudain en eaux tumultueuses


Aux irisations du plus bel effet
où s’ébattent de charmantes nageuses ;
Cours, cours sur les cailloux et les galets,
Bondit soudain en eaux tumultueuses.

* La Poétique, exemples --
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<< Christian Broussas • La chanson poésie © CJB  ° 23/09/2024  >>
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jeudi 5 décembre 2024

Que peut l'amitié...

« Tout feu s'éteint, puisqu'il peut s'allumer. »
L'ami d'enfance - Marceline Desbordes-Valmore

Ô mon ami, fasse que ma prière
T'apporte quelques rais de lumière,

Déchire un peu le voile de la nuit,
Te rappelle ce qu'était notre vie.

Tous les crédos, les recours à la foi
Ne pourront effacer tous les pourquoi,
Combler en nous ce vide de l'absence
Ni parvenir à lui donner un sens.

Que peut l'amitié contre le destin,
Le sort cruel qui fut alors le tien,
Que peuvent les rappels de la mémoire

À tous les songes creux d'un vain espoir ?

Que peut faire toute ma compassion
Contre la pression de la raison,
Mes yeux sans pleurs désormais, des yeux vides
Qui cherchent encore ton regard livide ?

Je voudrais te dire en toute conscience
Que la vie doit bien avoir un sens
Mais mon  cœur a beaucoup trop de chagrin
pour que j'y aperçoive un lendemain.

Que peut l'amitié contre le froid de la tombe
Et le sentiment fugace que tout succombe ?
Que signifie cette lueur, ce fol espoir
Quand peu à peu s'éteint la lumière du soir ?

Ô mon ami, je voudrais ces vers éternels
Gravés dans le marbre d'un amour fraternel,
Mais déjà dans mon cœur ton image faiblit
Et le tenace travail du temps s'accomplit.

  

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<< Ch. Broussas • Que peut l'amitié © CJB  ° 05/12/ 2024  >>
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jeudi 21 novembre 2024

Le colvert

 Pierrot et le colvert – comptine –

Pierrot était un garçon désobéissant
Ne tenant pas en place, un vrai garnement
Qui courait la campagne, débusquant les nids,
Traquant sans relâche corbeaux, merles et pies.
Toujours après faire enrager le voisinage,
Très en avance pour un enfant de son âge.


Toujours aux aguets pour ourdir un nouveau coup,
Respirant la santé avec ses bonnes joues,
Il chantait quand ça le prenait, faisait le fou
Appelant sa voisine Lily « viens, on joue. »
"Un jour, il va bien cesser de faire enrager
Le monde, pensait-on, et finir par changer".
« Ô, c’est bien de son âge », rétorquaient les autres,
Plus magnanimes, prêts à pardonner ses fautes.


 Mais sa mère bien sûr n’était point de cet avis,
Même si de son fils, elle n'était pas ravie.
« Que vais-je pouvoir en faire de mon Pierrot ?
Mon dieu, soupirait-elle parfois, c’en est trop !
»
Il entraînait parfois Lily dans ses bêtises
Qui entraînait à son tour la petite Lise.

Un jour qu’à son habitude, il se promenait
Dans la campagne alentour longeant des genêts,
Il avisa, à l’écart d’un bois,  une mare
Où trônait serein un magnifique canard,
Un de ces colverts altiers, du plus bel effet
Se mirant sans façon dans l’eau et ses reflets.
À demi caché derrière un acacia
Il ramassa des petits cailloux qu’il lança
avec grande précision sur le bel oiseau
Qui s’enfuit comme il put dans les roseaux.

Touché à une aile, apeuré, le volatile
Se tenait les ailes repliées, immobile,
Se faisant tout petit pour se faire oublier,
En ne sachant vraiment plus à quoi se fier
Tressaillant et redoutant le moindre son,
Le moindre crissement lui donnait des frissons.

Mais Jean-Yves le petit copain de Lily,
Malin et agile, un enfant du pays
Connu pour être un amoureux de la Nature
Vraiment soucieux de préserver le futur,
Le surveillait à couvert dans de hauts ajoncs
Pour pouvoir lui donner une bonne leçon.

Avançant à pas de loup le long du  plan d’eau,
Évitant les moindres clapotements des flots
Il se glissa sans bruit sous un petit pont.
Accroupi pour ne pas éveiller les soupçons,
Il s’arrêtait parfois, tous ses sens en alerte
Puis repartait en rampant dans des plantes vertes.


Il se glissa derrière le jeune Pierrot,
Content de lui, de son bel exploit, tout fiérot,
Attendant patiemment le moment favorable

Pour réitérer sa prouesse blâmable
Et à l'instant où il voulut recommencer,
D’un coup, il parvint à le déséquilibrer
Brusquement, d’un geste vif, fort bien calculé,
Et à le faire basculer dans l’eau glacée.


Pierrot se débattit, se mettant à hurler
« Venez à mon secours, je ne sais pas nager ! »
Et Jean-Yves avec son âme compatissante,
Jugeant que la leçon était bien suffisante,
le tira hors de l’eau à l’aide d’une gaffe
Et Pierrot détala sans demander son reste,
Bien conscient d’être une petite peste,
Aussi honteux que s’il avait pris une baffe.

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<<
Ch.Broussas Le colvert 21/11/2023 >>
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vendredi 15 novembre 2024

Lien d'amitié

  

« De celui qui n’est plus, le cœur ne sait rien, sinon qu’il se répète : "Il était et Il n’est plus". […] À la tristesse ineffable succède l’idée que ceux qui meurent n’ont pas vécu en vain… et qu’il faut aimer la vie à l’excès dans autrui. »
Renaître, Hélène Grimaud
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Face à la tristesse qu'on ressent
Succède un sentiment plus puissant...

C'est comme une pensée récurrente
Qui me trotte en tête et qui me hante
Sans que je ne l'eusse pressenti
Me laissant pour un temps interdit.

Mais que sont ces quelques souvenirs
Qui m'arrachent une espèce de sourire
Et déchirent d'un coup nos silences
Me renvoyant à l'adolescence,
Aux jours heureux de l'insouciance,
Et à tous nos jeux sans importance.


Ce qu'on sait, on ne l'a pas appris,
Ça fait partie de nous, de nos vies,
Sans doute que ce doit être ainsi,
Un lien intemporel, mon AMI.
 

Que vienne alors un baume apaisant
Les plus douloureux de nos tourments !


 

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<< Ch.Broussas Lien d'amitié VI -
23/10/2024 >>
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lundi 28 octobre 2024

Vertu du silence

 

Non je n'ai rien à vous dire,
N'ayant pas le 
cœur à sourire.
Non-dit, langage du silence
loin de n'être qu'une licence
Je le répète pour finir,
Non je n'ai rien à vous dire.


Je n'en tire pas vraiment gloire
de taire ainsi peines et espoirs
Et d'occulter tout sentiment
Né peut-être chemin faisant.

Non je n'ai rien à vous dire,
N'ayant pas le 
cœur à sourire.


Que faut-il donc en vérité
de tout ceci vraiment penser,
Des idées écloses un beau jour
Qui disparaîtront à leur tour.
Non je n'ai rien à vous dire,
N'ayant pas le 
cœur à sourire.

Tout n'est-il pas finalement
Que des fragments de firmament,
"Petits riens et je ne sais quoi"
Qui nous sont autant de pourquoi.
Non je n'ai rien à vous dire,
N'ayant pas le 
cœur à sourire.

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<< * C. Broussas • Silence © CJB  ° * >>
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dimanche 28 juillet 2024

Le pantoum nuageux

Le pantoum, ou pantoun, est un poème de forme fixe dérivé du pantun malais, "pantoun qu'on dit aussi enchaîné", par son mécanisme de reprise des vers de strophe à strophe.
J'ai découvert cette forme de poème à travers Les Orientales de Victor Hugo qui se disait séduit par la répétition de certains vers et aussi par le balancement entre les vers descriptifs et les vers expressifs d'un même quatrain.


Voilà un petit exemple de mon cru : Pantoum nuageux


Des nuages dansent devant mes yeux
Dans les reflets chatoyants du matin :
Aujourd'hui, je me sens plutôt joyeux,
Le  
cœur
dans les nuages, très serein.

Dans les reflets chatoyants du matin,
Couché dans cet espace préservé,
Le 
cœur dans les nuages, très serein,
Je suis de loin leurs formes contournées.


Couché dans cet espace préservé
Et goûtant sans fard ces moments précieux,
Je suis de loin leurs formes contournées
...
Des nuages dansent devant mes yeux.

En France c'est Théodore de Banville en 1872 qui dans son Petit traité de poésie française, fait connaître cette forme de poème, suivi par les
parnassiens pour ensuite se répandre en Europe.

Structure du poème :
Du point de vue de la forme :
Le poème se présente comme une suite de quatrains écrits en vers de 8 ou 10 syllabes et complété par deux types de reprises :
- le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe sont repris comme premier et troisième vers de la strophe suivante,
-le tout dernier vers du poème reprend le premier.

La reprise du premier vers impose un nombre de quatrains pair. Le nombre de quatrains a varié selon les auteurs et les époques.

Du point de vue du fond :
Le poème est bâti sur deux motifs différents :
- un premier motif, contenu dans les deux premiers vers de chaque strophe, est plutôt descriptif.
- un second motif, contenu dans les deux derniers vers de chaque strophe, est plus personnel.

On parle alors "d'entrecroisement thématique", introduits par demi-quatrains. La technique de reprise du premier vers, appartenant au premier thème, en dernier vers, appartenant au deuxième thème, permet de lier les deux thèmes.

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