Prix Goncourt de la poésie en 1985, prix Guillaume-Apollinaire en 1995
« Une paix honorable ou du moins un armistice acceptable avec le monde et lui-même, sans se résigner à l'iniquité de la vie, ni s'aveugler sur ses propres manques. » Claude Roy
Curieux destin que celui de cet homme issu de la grande bourgeoisie, né à Paris mais passant sa jeunesse à Jarnac en Charente, il se liera d'amitié avec François Mitterrand mais reviendra à Paris en 1935 pour y poursuivre ses études. Il s'installe à l'internat des frères maristes, avec ceux qui deviendront des "habitués" du 104 rue de Vaugirard, Pierre de Bénouville, André Bettencourt, et y retrouve... François Mitterrand.
Alors très orienté à droite, il fréquente des mouvements comme La Cagoule, participe à La Nouvelle revue française et Je suis partout avec Thierry Maulnier et Robert Brasillach. C'est la guerre et la Résistance qui le rapprocheront de la gauche et il ira même jusqu'à adhérer au Parti Communiste en 1943. Comme poète, il connaît un succès d'estime avec des œuvres telles que Clair comme le jour en1943 ou Élégie des lieux communs en 1952. « J'ai très tôt eu envie de me tirer au clair en devenant écrivain.» confie-t-il dans une interview un peu avant sa mort en 1995. [1]
A la libération, il devient correspondant de guerre pendant la campagne d'Allemagne, travaillant pour les quotidiens Combat et Libération. Il parcourt l'Allemagne en compagnie de son ami l'écrivain Roger Vailland, racontant l'avance les armées alliées jusqu'à la chute du Reich. [2] En 1956, après l'invasion russes en Hongrie, il déclare dans un manifeste avec son ami Roger Vailland : « N’oubliez pas la recherche des plaisirs et du bonheur personnel, camarades, c’est aussi pour cela que nous sommes communistes. » En 1958, il se remarie avec la comédienne et dramaturge Loleh Bellon (1925-1999), qui lui porte « un amour de diamant », même divorcée de l'écrivain Jorge Semprun.
Dans "Nous", le deuxième tome de son autobiographie, Claude Roy témoigne des destins individuels télescopés par la trajectoire de l'Histoire, l'impacte du stalinisme sur les consciences, qui va aussi influencer la sienne jusqu'à la répression hongroise de 1956 qui précipitera sa rupture avec le PCF, solidaire de ceux qui avaient trouvé dans ce dessein une raison de vivre. Un peu plus tard, ce seront l'Amérique et la Chine don il deviendra un analyste reconnu.
Comme écrivain, il sera des plus éclectiques, polygraphe même, embrassant tous les genres, se définissant lui-même comme « ceux qui touchent à tout parce que tout les touche, mais qui savent aussi que tout se touche, se tient ».
A la mort de son amie Ida Pozner en 1995, Claude Roy dira en son hommage : « On ne choisit au départ ni sa place sur la terre, ni le temps de son siècle. .»
Avec sa femme Loleh Bellon
Notes et références
[1] Interview de Pascal Frey pour le magazine Lire, février 1995
[2] Voir son témoignage sur la situation de L'Allemagne de l'immédiate après-guerre dans "Nous", deuxième tome de son autobiographieLes 3 tomes de son autobiographie
Bibliographie :
Claude Roy, "Nous", autobiographie, éditions Gallimard, 576 pages, isbn 2-0703-7247-2
Claude Roy, un poète, Éditions Folio Junior, 1985
Claude Roy, À la lisière du temps, Éditions Gallimard, NRF, 1985
Claude Roy, À la lisière du temps, Éditions Gallimard, NRF, 1985
« Depuis que je n'attends rien, il arrive à chaque instant ce que je n'attendais pas.» Claude Roy
Compléments
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