vendredi 15 novembre 2013

L'écrivain Jean Grenier à Simiane

Jean Grenier             Description de cette image, également commentée ci-après          
L'écrivain et poète Jean Grenier   

Jean Grenier et ses différents séjours à Simiane                             
 
Á croire que les Alpes du sud attirent les bretons puisque séjournèrent à Briançon Max Jacob et Jean Denoël de Saint-Brieuc, ami intime de Cocteau et de Gaston Gallimard [1] qui rencontrait souvent Jean Giono qui venait en vacances dans le hameau tout proche des Queyrelles. Jean Grenier, originaire de Saint-Brieuc, s’était marié en 1928 à une jeune fille de Sisteron. [2]
 
Extraordinaire coïncidence pour un homme qui passe pour avoir été le ‘mentor’ d’Albert Camus [3], le mariage fut célébré à Lourmarin, le village où Camus s’établira à la fin de sa vie et où il est enterré. Á cette occasion, son ami Henri Bosco composa une "Cantate pour les noces de Jean Grenier". Dès lors, il fera très souvent des séjours dans le village de Simiane où il reçoit Albert Camus et sa famille [4] ou son ami Louis Guilloux, autre écrivain breton.
Il n’oubliait pas Max Jacob, participant aux côtés de Jean Denoël [5] à des cérémonies commémoratives comme le 4 mars 1962 à Saint-Benoît-sur-Loire où il note : « Max demandait au nouveau venus : "Croyez-vous en Dieu ? " Sinon, il entreprenait de les convertir. »
 
Á Simiane, il en profite pour compléter ses Carnets. Il y note des événements locaux, « Manque d’eau à Simiane : eau seulement de 7 à 9 heures » en août 1967 ou des points d’histoire locale comme en septembre 1969 : « Simiane-la-Rotonde est faite sur le modèle du Saint-Sépulcre. L’usage pour les croisés de retour était de faire un fac-similé du tombeau du Christ et de la vénérer dans une crypte… » Lors d’une visite à Jean Giono, il décrit ainsi son cabinet de travail « percé de trois fenêtres, l’une donnant au nord sur le Mont d’Or, l’autre à l’est vers la Durance, l’autre au sud vers Manosque, avec un palmier dans l’encadrement. »
 
Il note aussi son état d’esprit, ses propres réactions comme dans ce texte du 27 août 1965 : « Tout n’est indifférent en principe, rien en réalité. C’est parce que rien ne l’est en réalité que je fais un principe de l’indifférence. » Victime d’un problème cardiaque, Jean Grenier s’éteint en mars 1971. Son ami Henri Bosco le relate dans son "Diaire" du 8 mars 1971 : « J’apprends ce soir la mort de Jean Grenier avec un vrai chagrin. J’admirais en lui une intelligence souvent ironique, un cœur secret, un don de poésie discret mais profond… »
 
  JPEG - 8.5 ko    Jean Grenier et Albert Camus

Notes et références

  1. Il fut aussi l’exécuteur testamentaire des écrivains Roger Martin du Gard, André Gide et Jean Cocteau
  2. Sa famille possédait à Sisteron l’ancien couvent des Capucins
  3. Jean Grenier sera son professeur de philosophie au lycée d’Alger et ils entretinrent par la suite une longue correspondance reprise dans un ouvrage "Correspondance Jean Grenier-Albert Camus" parue chez Gallimard
  4. Avant d’acquérir sa maison de Lourmarin, Albert Camus ira souvent en vacances dans la région du Luberon ou chez son ami René Char à L’Isle-sur-la-Sorgue
  5. Jean Denoël avait créé avec sa riche amie Florence Gould le prix littéraire Max Jacob

Bibliographie et références

Autres fiches à consulter

- Albert Camus à Briançon, Albert Camus en Bretagne
- Louis Nucéra dans les Alpes du sud, - Georges Brassens à Sète
   
 <<<< Christian Broussas - Camus, Rondeau - 13 janvier 2013 <<< © cjb © • >>>>>
 

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