mardi 18 février 2014

Edmond Rostand à Cambo

 EDMOND ROSTAND ET LE PAYS BASQUE

           
Edmond Rostand                                      Rosemonde Rostand 

 
C'est avec les droits d'auteur de ses deux pièces Cyrano de Bergerac joué à partir de 1897 et L'Aiglon, joué par Sarah Bernhardt en 1900, qui obtinrent un immense succès, qu’Edmond Rostand fit construire sa maison d'Arnaga à Cambo-les-Bains dans le Pays basque. Alors en pleine gloire et marié à la poétesse Rosemonde Gérard, son médecin le docteur Grancher lui apprit qu'il était atteint de tuberculose et lui recommanda de quitter la capitale pour s'installer dans la station thermale de Cambo-les-bains.

En 1902, Edmond Rostand (1868-1918) acquiert dix sept hectares sur la colline dominant la vallée de l'Arnaga pour y construire une maison dans le style néo-basque avec des étages en encorbellement et pans de bois ainsi qu'un toit asymétrique, sous la direction de l'architecte Joseph-Albert Tournaire. La construction sera terminée trois en ans plus tard, en 1906. Les décors sont à l'image de la demeure, dus à des artistes comme les peintres Gaston Latouche, Hélène Dufau, Georges Delaw et Jean Veber, le sculpteur Raoul Verlet et le ferronnier Vian. Rostand créa lui-même les extérieurs, les détails du jardin, dessina et décora les 40 pièces de l'habitation en variant les styles : anglais pour le hall, chinois pour le fumoir, Empire et Louis XVI.

   La maison Arnaga à Cambo

Le parc de 3 hectares comprend des jardins à la française, des pavillons et des bassins ainsi qu'une orangerie et derrière la maison, un jardin à l'anglaise. L'ensemble fait partie du conservatoire des Jardins et Paysages, avec le label 'jardin remarquable'.

 
                  Les jardins à la française et à l'anglaise

Dès sa construction, elle fut dotée de l'électricité, d'un calorifère à air chaud et du téléphone. Quand il recevait des amis, parmi lesquels Sarah Bernhardt, Pierre Loti ou Anna de Noailles, du haut du pavillon à pergola, il les accueillait souvent en déclamant des vers. Il y vécut avec sa famille de 1906 à sa mort en 1918 puis la ville de Cambo la racheta en 1961 pour y créer en 1958 le musée Rostand. Elle est classée monument historique depuis 1995.

Au-dessus de la porte d'entrée, on peut lire ces mots :
" Toi qui viens partager notre lumière blonde
Et t'asseoir au festin des horizons changeants,
   N'entre qu'avec ton cœur, n'apporte rien du monde
   Et ne raconte pas ce que disent les gens.
"

              
vues de l'intérieur

Edmond Rostand est un homme qui doute de son talent, écrivant alors beaucoup mais n'achevant rien. C'est à l'Arnaga qu'il commence à écrire sa dernière grande œuvre Chantecler, histoire où tous les personnages sont des animaux, avec ce coq qui croit faire lever le soleil par son chant. Il peine à la terminer mais, jouée en 1910 par Lucien Guitry, elle n'obtiendra qu'un maigre succès. Rostand regagne alors Arnaga d'où il ne ressortira guère. Son dernier voyage à Paris en 1918 pour fêter la fin de la guerre, lui sera fatal puisqu'il y contractera la grippe espagnole, sans doute lors des répétitions de L'Aiglon, reprise pour célébrer la victoire.
Il meurt le 2 décembre 1918, âgé de cinquante ans.

Références bibliographiques
- André Triaud, "Edmond Rostand et Arnaga", association des Amis d'Arnaga, 1968
- André Triaud, "Les Rostand en images", association des Amis d'Arnaga, 1985
- Jacques Lorcey, voir le tome 2 : "Cambo - Arnaga - Chantecler (1900-1918)", Éditions Séguier, coll. Empreinte, 2004

- Collectif, Histoires littéraires no 38, 2010 ; O. Goetz : Le Rêve de Rostand, B. Degott, A. Vuillemin : Le Coq et son Verger, H. Laplace-Claverie : Chantecler au miroir de L'Oiseau bleu, "M. Culot : Arnaga, un Versailles basque", L. Bourau-Glisia : Les Adaptations de Cyrano de Bergerac en musique, B. Degott, A. Vuillemin : Poèmes de guerre, O. Barrot : Qu'est-ce que le cinéma a retenu de Rostand ?

<<< Christian Broussas - Rostand - Feyzin, 09/09/ 2011 << © • cjb • © >>>

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire