Référence : Érik Orsenna, "La fabrique des mots", illustrations Camille Chevrillon, éditions Stock, 144 pages, 2013, ISBN 978-2-2340-7420-0
Dans la veine de ses précédents ouvrages, "La grammaire est une chanson douce" [1] et "Les chevaliers du subjonctif", [2] " Érik Orsenna nous parle des mots, du langage, et nous entraîne cette fois avec mademoiselle Laurencin et ses élèves dans un jeu de piste des mots et sur la trace du méchant dictateur des Caraïbes qui voudrait en faire un nouvel autodafé.
On y trouve un despote bavard qui trouve son peuple tro bavard, le Capitan, vieux navigateur qui collectionne les dictionnaires, une manie comme une autre, deux soeurs fort actives, amatrices de grec et de latin, et même un trafiquant d'oiseaux rares, un bistrot où on se réconcilie au lieu de divorcer...
Le langage de l'archipel sur lequel vit mademoiselle Laurencin et ses élèves est en effet menacé par le sinistre président-dictateur Nécrole qui a pris la lubie de supprimer tous les mots inutiles... c'est-à-dire pratiquement tous à l'exception de douze termes : naître, manger, boire, pisser, déféquer, dormir, se marier, divorcer, travailler, vieillir, mourir et ... acclamer, jusqu'à ce que la magnifique bibliothèque de l'archipel soit ravagée par un incendie.
Les mots vont alors se révolter, encouragés par mademoiselle Laurencin qui emmène ses élèves jusqu'à la Fabrique des mots. Sous le manteau, on se met à faire des collections de mots et à s'en échanger. Les mots ne veulent plus remplir leur fonction, ils se mettent en grève; c'est désormais l'épreuve de force avec l'affreux Nécrole.
Dans une interview, Érik Orsenna a constaté dit-il, que "tous les dictateurs ont eu des problèmes avec les noms, les mots... parce que les mots expriment la diversité du monde et l'autonomie de la personne. Le mot est le moteur du jugement. Si on tue le mot, on tue le jugement, et on fait tout gober."
Notes et références
[1] "La grammaire est une chanson douce", éditions Stock, 2001, isbn 2-234-05403-6
[2] "Les chevaliers du subjonctif", éditions Stock, 2003, isbn 2-234-05698-5
Voir aussi
* Madame Bâ
* "La révolte des acccents", éditions Stock, 2007, isbn 978-2-234-05789-0
* "Et si on dansait ?, éditions Stock, 2009, isbn 978-2-234-06058-6
* Erik Orsenna et son oeuvre
Voir aussi mes fiches sur Éric Orsenna
* Erik Orsenna et son oeuvre : article de synthèse comprenant L'exposition coloniale, L'entreprise des Indes, Voyage au pays du coton et Sur la route du papier
* Madame Bâ -- Mali ô Mali --
* L'avenir de l'eau , Princesse Histamine, La fabrique des mots
* Sur la route du papier --
* Les chevaliers du subjonctif --
<<<<< Christian Broussas – Courmangoux, 4 mai 2013 - <><><> © • cjb • © >>>>>
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