Référence : Tonino Benacquista, "Nos gloires secrètes", éditions Gallimard, collection Blanche, 226 pages, avril 2013, ISBN 978-2-0701-2276-9
Tonino Benacquista
Repères biographiques
Fils d’émigrés italiens originaires de Broccostella, il passe sa jeunesse à Vitry-sur-Seine. Il va rapidement interrompu ses études de littérature et de cinéma, à la recherche de lui-même, faisant de petits boulots qu'il utilisera comme matière pour ses premiers romans, travaillant successivement de nuit aux Wagon-lits (La Maldonne des sleepings, 1989), [2] dans une galerie d'art contemporain (Trois carrés rouges sur fond noir, 1990) ou espèce de parasite mondain (Les Morsures de l'aube, 1992).
Il se fait connaître grâce à La Commedia des ratés en 1991 puis travaille pour le cinéma avec Place Vendôme en 1998 pour Nicole Garcia, La Débandade en 1999 pour Claude Berri, Le Cœur à l’ouvrage en 2000our Laurent Dussaux, Les Faux-fuyants adaptation d'un roman de Françoise Sagan ou Les Morsures de l'aube pour en 2001 pour Antoine de Caunes.
Nos gloires secrètes
Part d'ombre et part de lumière intrinsèque à chaque individu, le constat n'a rien d'original, mâtiné de Docteur Jekyll et de Mister Hyde amis pour Tonino Benacquista, chacune correspond à la grisaille de la vie quotidienne opposée aux gloires secrètes, à l'exaltation de la vie intérieure. Une part d'ombre de peu d'intérêt par rapport à leur vie intime qui ne peut s'exprimer, souvent brimée par des secrets voulus, ceux qui sont tellement une part de soi qu'il faut les cacher ou des secrets inavouables enfouis au plus profond de soi.
On y rencontre ainsi au fil des six nouvelles qui composent l'ensemble du recueil, un meurtrier anonyme, un poète vengeur, un vieux parfumeur amoureux une dernière fois, un antiquaire à l'air maniéré, un enfant autiste et un milliardaire misanthrope qui cherche le bonheur.
Dans "Meurtre dans la rue des cascades", un homme avoue qu'il fut jadis traqué par la police, à la une des journaux mais on n'a jamais vu son visage... mais il est maintenant bien décidé à tout dévoiler. Il y a aussi ce célèbre et riche auteur-compositeur de "L'origine des fonds" qui doit sa carrière à trois gosses pris de rage et de destruction ou le jeune Justin, qui donne tous les signes de la normalité corporelle mais qui peut sombrer dans un état de sidération psychique proche de l'autisme.
A propos de la première nouvelle Meurtres dans la rue des cascades, [3] qui est la plus longue, peu importe dit-il dans une interview, la longueur de la nouvelle, j'ai des plans très précis de l'histoire que je vais raconter. Je sais... s'il faut que ce soit très fluide ou très intériorisé; Je sais tout ça à l'avance.
Le lien entre ces six nouvelles, c'est le titre, Nos gloires secrètes, c'est un oxymore. C'est paradoxal et contradictoire, précise-t-il. Il se méfie des apparences, des raccourcis qui suscitent des jugements à l'emporte-pièce qui simplifient par trop des individus mystérieux et complexes la plupart du temps. [4]
Notes et références
[1] Interview réalisé par François Alquier – 08/04/2013
[2] Adapté au cinéma sous le titre Couchettes express avec Jacques Gamblin dans le rôle principal
[3] Avec entre autres Le parfum des femmes et Patience d'ange
[4] « Les gens sont toujours plus mystérieux, plus riches et surprenants qu’on ne l’imagine quand on les voit au premier regard ». (Interview op cité)
<< Christian Broussas – T. Benacquista - 15 mai 2013 << • © cjb © • >>
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