mardi 18 mars 2014

Metz et le Centre Pompidou



A l’occasion de son inauguration en 2010, un journal titrait « Le centre Pompidou-Metz, un musée hyperfonctionnel. » Au départ de Paris il faut une heure vingt de TGV et quelques minutes de marche pour atteindre le parvis du récent musée  du Centre Pompidou-Metz qui rappelle dans ses dimensions et son inclinaison la piazza Beaubourg. Et là, dans les jardins du nord, de l'agence Nicolas Michelin, et le jardin du sud planté de bouleaux de Pascal Cribier, s’élève l’harmonieuse silhouette d’un bâtiment de plus de 10 000 m².

Le Centre Pompidou-Metz est la première décentralisation d’un établissement public culturel national, le Centre Pompidou, érigé en établissement public de coopération culturelle, et belle preuve de coopération entre l’Etat, le Centre Pompidou et l’ensemble de  la Région Lorraine. En évoquant son coût, on a dit qu’il était un «anti-Guggenheim de Bilbao  » qui a coûté plus du double pour une surface d'exposition équivalente de 5 000 m², car ici, le rapport est de 1m² d'exposition pour 1 m² d'espace logistique.

 
C’est un centre d’art dédié à l’art actuel qui a pour projet culturel l’organisation d’expositions temporaires et la programmation de spectacles vivants, de séances de cinéma et de conférences dans deux salles dédiées, le Studio et l’Auditorium Wendel. Des ateliers permanents complètent ces prestations, qui servent à l’initiation artistique des enfants et des adolescents, complétés de temps forts pour accompagner la créativité des jeunes publics. Sont mises en place une visite guidée dans les galeries tous les jeudis et samedis ainsi que des événements les jeudis centrés sur une conférence- spectacle et aussi en soirée un « concert documentaire ».

Madame Claude Pompidou, épouse de l’ancien président de la république, a posé la première pierre le 7 novembre 2006. Le projet s’inscrit aussi dans l’urbanisation du quartier de l’Amphithéâtre, dédié aux affaires, au commerce et à l’habitation, à l’emplacement de friches ferroviaires. L’architecture de l’édifice est inspirée d’un chapeau chinois traditionnel que l’architecte Shigeru Ban aurait acheté à la Maison de la Chine dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris. La structure, dessinée par Shigeru Ban et Jean de Gastines, rappelle aussi les structures « à compas » de Jean Prouvé.

L’ensemble est constitué d’une structure en béton armé, d’un pylône métallique avec des anneaux métalliques autour des galeries reprenant la structure bois et  une charpente en bois qui passe pour être la partie la plus originale du projet architecturale. Prenant appui sur deux containers, quatre poteaux "en V" inversé soutiennent à leur point de jonction deux pans de toitures symétriques.

 

La spécificité de son ossature tient à sa charpente en bois, tressage de dix-huit kilomètres de poutres en lamellé-collé, protégée par une fine membrane textile blanche de 8 000 m² en Téflon et fibre de verre. Cette structure qui a la forme d’un grand hexagone a suscité beaucoup de qualificatifs comme « le champignon des prés », « la maison de Schtroumpfs » ou « la lanterne magique » de nuit quand il est illuminé. Sa forme globale de grand hexagone, pour laquelle Shigeru Ban confie s'être inspiré d'un chapeau chinois en bambou tressé et papier huilé, son confrère Jean de Gastines y voit aussi « un grand mouchoir posé sur les volumes. »

Le bâtiment est largement ouvert sur l’extérieur, la tour métallique contient les ascenseurs vitrés et ouverts sur l'extérieur grâce à ses façades rétractables, les galeries d'expositions posées les unes sur les autres comme de grands tiroirs vitrés à chaque extrémité, avec un décalage de 45° offrent un grand panorama sur la ville, la cathédrale et les environs.

  



Expo sur l'année 1917 ; sculpture et Picasso

 


Seul bémol à ce tableau : l’absence de collections permanentes qui empêchent le musée d’avoir une vocation de point d’appui continu et de donner une pérennité financière. La ministre de la Culture, élue de la région, avait traduit cette préoccupation en disant que l'absence de collections permanentes au Centre Pompidou-Metz créait « une certaine déception chez les visiteurs qui viennent dans une période sans expositions temporaires. »

 

Voir aussi
* Le musée Le Louvres-Lens                             * La villa d'Este à Tivoli
* Versailles, le RER                                            * Versailles, la petite écure du roi
* La laiterie Marie-Antoinette à Rambouillet
                     <<<< Christian Broussas – Metz Pompidou • © cjb © • >>>>

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire