Michel
Onfray à Caen et Argentan
Michel Onfray, philosophe normand et normand philosophe
Michel Onfray, philosophe normand et normand philosophe
Le vendredi
23 décembre 2011 par Christian Broussas.
Michel Onfray, un homme centré sur son terroir, né le 1er janvier 1959 à Chambois dans le département de l’Orne et vivant le plus souvent entre Caen et Argentan. Normand et fier de l’être, pourrait-on ajouter, attaché indéfectiblement à sa ‘terre d’écrivain’ qui refuse le carriérisme parisien. Un rebelle aussi, revendiquant se spécificités à travers sa propre vision de son rôle de philosophe dans le monde contemporain, se revendiquant l’héritier d’une tradition libertaire remontant au philosophe grec Diogène apostrophant Alexandre le Grand qui lui cachait ‘son’ soleil, symbole pour Onfray de l’acte rebelle et jubilatoire.
Michel
Onfray dans l'Orne
Né dans un milieu particulièrement défavorisé, d’un père ouvrier agricole et d’une mère femme de ménage, il est placé dès l’âge de dix ans et pendant presque cinq ans, dans le pensionnat catholique de Giel dans l’Orne dont il fut « l’habitant de cette fournaise vicieuse » écrit-il dans la préface de son ouvrage "La puissance d’exister". « Mon père était propriétaire de sa force de travail mais de rien d’autre. C’était un prolétaire des champs » dit-il dans une interview en avril 2011. « Quand on est dans mon cas, poursuit-il, on ne sait pas qu’on peut aller à l’université, faire des études. On a envie d’un travail, vite. »
Né dans un milieu particulièrement défavorisé, d’un père ouvrier agricole et d’une mère femme de ménage, il est placé dès l’âge de dix ans et pendant presque cinq ans, dans le pensionnat catholique de Giel dans l’Orne dont il fut « l’habitant de cette fournaise vicieuse » écrit-il dans la préface de son ouvrage "La puissance d’exister". « Mon père était propriétaire de sa force de travail mais de rien d’autre. C’était un prolétaire des champs » dit-il dans une interview en avril 2011. « Quand on est dans mon cas, poursuit-il, on ne sait pas qu’on peut aller à l’université, faire des études. On a envie d’un travail, vite. »
L'université
du goût à Argentan (actuellement à Caen)
Sans doute pour exorciser ses sombres années d’enfance, il choisit en 1986 de soutenir une thèse sur « Les implications éthiques et politiques des pensées négatives de Schopenauer et de Spengler » au Centre politique et juridique de l’université de Caen. Aux thèses de Spengler sur le progrès comme mythe occidental et de Schopenauer prônant un ascétisme comme négation de tout désir, il oppose un optimisme foncier reposant sur un hédonisme militant. Il restera pendant quinze ans au lycée technique Sainte-Ursule de Caen pour y enseigner la philosophie mais il se sent à l’étroit dans ce cadre sclérosant imposé par l’Education nationale.
Rupture en 2002, quand, sidéré par la percée du Front National aux élections présidentielles, il décide de quitter son poste d’enseignant au lycée de Sainte-Ursule à Caen pour fonder l’Université populaire de Caen tentative novatrice d’éducation collective libertaire et gratuite, de mettre la philosophie à la portée de tous.
En 2004, il en écrit le manifeste qu’il intitule "La communauté philosophique. " Je me suis dit, confie-t-il dans son interview, « plutôt que de râler, agissons, faisons, construisons. Quand il y a de la bêtise, il faut combattre avec la culture, le savoir. » Son objectif est de ‘dépoussiérer’ l’approche et l’enseignement de la philosophie, de lui donner du sens, de l’ouvrir aux autres disciplines des sciences humaines car dit-il, « un philosophe pense en fonction des outils de savoir dont il dispose, sinon il pense en dehors de la réalité. »
Il va donner une nouvelle impulsion à ses théories hédonistes en créant à Argentan l’université populaire du goût dont il a dit pour présenter son projet : « Ce vin que j’ai plaisir à boire, cette cuisine que j’ai plaisir à manger, je voudrais la partager avec vois. Je voudrais que vous aussi puissiez y accéder… L’éducation sensorielle est une dimension philosophique incarnée… S’il y a du plaisir, partageons-le… rendons-le possible collectivement. »
Il développe cette idée dans trois de ses ouvrages, écrits en ce sens, Le ventre des philosophes, La raison gourmande, et Les formes du temps. Il dit avoir conservé le souvenir du goût des légumes du jardin de son père qu’il cultive toujours « dans le petit jardin qui borde la rivière de mon village natal. » Dans Le ventre des philosophes, il écrit que « Toute cuisine révèle un corps en même temps qu’un style, sinon un monde : l [...]. L’orphelinat me valut d’apprendre sous d’autres auspices qu’il n’y a pas d’alimentation neutre. »
« Socrate du XXIe siècle », comme on a pu parfois l’appeler, il se veut esprit libre, anticonformiste, s’interrogeant sur le sens de la vie et bousculant les certitudes de nos sociétés.
L'université populaire de Caen
Repères bibliographiques
Repères bibliographiques
" Gastrosophie
"
Le Ventre des philosophes. Critique de la raison diététique, Grasset, 1989
La Raison gourmande. Philosophie du goût, Grasset, 1995
Le Ventre des philosophes. Critique de la raison diététique, Grasset, 1989
La Raison gourmande. Philosophie du goût, Grasset, 1995
" Hédonisme
"
Traité d’athéologie. Physique de la métaphysique, Grasset, 2005
Manifeste hédoniste, éditions Autrement, 2011
Journal hédoniste, tome I à tome IV, éditions Grasset, 1996-2007
Voir mes fiches sur d’autres sites :
Traité d’athéologie. Physique de la métaphysique, Grasset, 2005
Manifeste hédoniste, éditions Autrement, 2011
Journal hédoniste, tome I à tome IV, éditions Grasset, 1996-2007
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- Le manifeste hédoniste et Onfray, contre-histoire de la philosophie
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Christian Broussas, Feyzin, 12/2011 maj 11/2013 © • cjb • ©
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