lundi 12 janvier 2015

Lyon, de Bellecour à Vaise

Les hôtels particuliers de Bellecour

Même si certains de ces bâtiments ont disparu ou ont été reconvertis en "immeubles de rapport", il en reste encore de beaux exemples tout autour de la place Bellecour et dans les rues autour de la rue de la Charité, en allant vers Perrache.

Bellecour Vaise 005.JPG  Bellecour Vaise 039.JPG
Hôtels particuliers de Bellecour, vues intérieures

Le 5 place Bellecour - Bâtie en 1669, cette maison fut vendue par monsieur Perrachon en 1690, à Jean-Claude Pupil, seigneur de Cuzieux. L’immeuble fut saisi à la révolution mais son propriétaire réussit à la racheter en 1806.
Bellecour Vaise 004.JPG        Bellecour Vaise 007.JPG
Hôtels particuliers de Bellecour, escalier et cour intérieurs

Le 27 place Bellecour ( ainsi que 2 et 4 rue Boissac). L’emplacement occupé par ces immeubles appartenait, en 1560, à Jean de Cappella, marchand et échevin en 1544. C’est un sénéchal de Lyon qui acquit l’ensemble en 1683 mais la maison actuelle est l’œuvre de l’architecte P.J. Thénard pour les sieurs Dugas et de Parcieu, remarquable avec son escalier monumental, sa rampe, son heurtoir de porte en fer forgé à deux vantaux.
Bellecour Vaise 021.JPG       Bellecour Vaise 028.JPG
Bellecour Vaise 036.JPG           
Hôtels particuliers de Bellecour, quelques cours intérieures
Les décorations des façades reprennent les styles rococo et rocaille des intérieurs. Les  boiseries des portails des beaux immeubles ont souvent des fantaisies décoratives comme celui du 27 place Bellecour (ou également 3 rue Emile Zola ou 8 grande rue des Feuillants).

L’Hôtel de l’Europe est située au 1 rue Colonel Chambonnet dans le prolongement de la place Bellecour en direction de Saint-Jean. C’est un sieur Perrachon de Saint-Maurice qui fait bâtir en 1653 le premier hôtel particulier sur des plans de Girard Desargues, doté d’un superbe escalier monumental. En 1707, le peintre Daniel Sarabat décore le plafond et les murs du salon d’apparat d’œuvres mythologiques : Le triomphe d’Hercule accueillit dans l’Olympe, Minerve reçu par les Muses et la toilette de Minerve.

Un temps transformé en hôtel de luxe qui reçoit des personnages célèbres comme Talleyrand, Madame Récamier et Chateaubriand, Napoléon III ou le roi Charles IV d’Espagne, il deviendra salle de réception où l’on donne des bals, après qu’on eut couvert la cour intérieure. En 1996, les bâtiments sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques après leur réhabilitation.

Les hôtels particuliers, De Bellecour à Ainay

L’Hôtel de Varey
Situé au 2 rue Auguste Comte à l’angle de la Place Bellecour, il a été édifié par Loyer, un élève de Soufflot. Il possède de belles ferronneries. Tout près, on trouve aussi L’Hôtel de Villeroy au 34, rue de la Charité et L’Hôtel de Lacroix Laval au 30, rue de la Charité.

Bellecour Vaise 010.JPG


L’Hôtel de La croix-Laval (musée des arts décoratifs)
Situé 30 rue de la Charité, il fut bâti en 1739, sur les plans de Soufflot, pour Jean de Lacroix, seigneur de Laval. Lacroix-Laval était conseiller à la Cour des Monnaies, cour souveraine proche des prérogatives d’un parlement. A cette époque, la famille de Lacroix possédait aussi une résidence de plaisance, à l’ouest de Lyon, sur la commune de Marcy l’Etoile.
  
Bellecour Vaise 049.JPG         Bellecour Vaise 052.JPG
Le jardin qui relie les deux musées

L’Hôtel de Villeroy
Les exemples les plus intéressants des hôtels particuliers lyonnais datent du XVIIIème siècle. L’hôtel de Villeroy situé 34 rue de la Charité, date de la première moitié de ce siècle et abrite désormais le Musée des Tissus et des arts décoratifs. Il a été construit par Claude Bertaud de la Vaure, au début des années 1730 et abritait à l’époque le gouverneur de Lyon.
 L’ensemble comprend un vaste porche d’entrée décoré ouvrant sur une cour d’honneur avec un pavillon à trois étages composé de trois pans symétriques de neuf fenêtres et une belle ferronnerie ouvrageant les fenêtres. A l’intérieur, on peut admirer boiseries et parquets et un escalier d’honneur à pan droit. Avec son voisin situé au numéro 30, les deux cours intérieures de ces anciens hôtels particuliers, avec leur bâtisse ornée de ferronnerie, possèdent beaucoup de caractère.

L’Hôtel de Cuzieu
Derrière le portail d'entrée de la rue Sainte-Hélène, on peut apercevoir les façades et les toitures. A l'intérieur, on trouve en particulier au rez-de-chaussée  les deux salons et la chambre à alcôve avec leur décor d'époque, le grand escalier avec sa rampe en fer forgé, à l'étage le grand salon et la salle à manger richement décorée.

     Bellecour Vaise 063.JPG
Façade Ste-Hélène de l'hôtel de Cuzieu


Lyon et le quartier de Vaise
Le quartier de Vaise a été rattaché à la ville de Lyon le 24 mars 1852, plus exactement à une partie du 5e arrondissement avant de faire partie du  9e arrondissement lors de sa création en août 1964. Vaise a une histoire originale qui s'inscrit dans la longue durée et dont certains vestiges témoignent encore, histoire prolongée par l’implantation à l’époque contemporaine de nouvelles entreprises qui en font un secteur très attractif de la métropole lyonnaise. 
    Bellecour Vaise 082.JPG
Un groupe particulièrement studieux

Le premier immeuble d'habitation en béton armé de Lyon, qu’on a baptisé « le premier gratte-ciel de Lyon », est construit en 1910 au no 2 de la rue de Saint-Cyr sur une étroite parcelle, avec une façade sur le rond-point du Mont d'Or. L’immeuble Cateland, du nom de son architecte, a des dimensions particulières avec ses sept étages et sa hauteur de 30 mètres. Sa façade et sa toiture sont classées monuments historiques depuis 1991.

          Bellecour Vaise 060.JPG
L'immeuble Cateland                                      Le futur pont Schuman 


Après 1945, Vaise est toujours l'un des faubourgs ouvriers et industriels de Lyon. Vers les rues Gorge-de-Loup et Joannès-Masset, s'installe, en 1927, une nouvelle usine Rhodiacéta (qui deviendra Rhône-Poulenc) qui fabrique des textiles artificiels puis le nylon à partir de 1970. A la même époque, s’implante aussi l'usine d'embouteillage Guichard-Perrachon-Casino dans les Chais Beaucairois rue Johannès Carret. Les bombardements américains du 26 mai 1944 vont bouleverser les quartiers de la gare et de l'Industrie, touchant en particulier la gare de Vaise et l’église Notre -Dame-de- l’Annonciation. La mutation des activités interviendra dans les années 1970, quand le tertiaire prendra progressivement  le relais de l’industrie.


    Entrée de la gare de Vaise

Le quartier de Vaise est aujourd'hui relié au centre-ville par les voies des quais de Saône, avec courant 2014 le nouveau pont Robert  Schuman, le tunnel de la Croix-Rousse et, depuis 1991, par la ligne D du métro. Pour faciliter les transports, deux pôles multimodaux ont été créés autour de la gare de Lyon-Vaise et autour de la gare de gorge-de-Loup.

   Bellecour Vaise 093.JPG     Bellecour Vaise 089.JPG Plaque d'altitude       Fronton d'école

Le quai le long de la Saône permet d'avoir une vue plus globale sur l'évolution du quartier, d'admirer le nouveau pont ou la maison à tourelle en face du pont et de découvrir des curiosités comme les plaques d'altitude, le mouton rappelant l'ancien pont Mouton ou ce fronton sur la façon de l'école communale.

Bellecour Vaise 092.JPG          Bellecour Vaise 101.JPG
Le pont Mazarik                                            Le mouton (bélier)


Les églises de Vaise
L'église Notre Dame de l'Annonciation est située place de Paris, face à la gare de Vaise, dont le haut clocher sert aussi de « véritable signal visuel ». Construite de 1953 à 1957 par l'architecte Paul Erasme Koch, elle remplace l’édifice néogothique détruit au cours du bombardement de la gare de Vaise le 26 mai 1944.
     
ND de l'Annonciation                               Saint-Pierre de Vaise


L'église Saint-Pierre-de-Vaise est située au carrefour de la rue Saint-Pierre-de-Vaise et du boulevard Antoine-de-Saint-Exupéry, à l'emplacement d'un premier lieu de culte dédié à Saint-Baudille, mentionné dès 878. Une nouvelle construction fut entreprise de 1843 à 1846 par l'architecte Tony Desjardins à qui l'on doit notamment la restauration de l’hôtel de ville et la construction du Grand Séminaire. Pendant la Seconde guerre mondiale, l'église est en grande partie détruite par les bombardements alliés. Elle est essentiellement construite en pierres dorées et possède un carillon mécanique Paccard de 12 cloches et, derrière le chœur, un orgue de 1882 dû au facteur Joseph Merklin.  


 Bellecour Vaise 111.JPG
Saint-pierre de Vaise, la nef
  
      <<< • • Christian Broussas • Lyon Balade • °° © CJB  °° • • 05/2014 >>>

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire