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« Voilà l’histoire d’un amour si étrange que je n’étais pas sûr d’oser jamais l’écrire. Mais l’envie de raconter aura été plus forte que mes pudeurs. » Didier Decoin
Voilà un livre qu'on peut a priori penser orienté vers le drame du Titanic, dont on peut même dire "encore un !", mais avec un écrivain de la stature de Didier Decoin, il vaut mieux se méfier. Il aurait pu pondre un roman si romantique sur l'attitude extraordinaire des époux Straus
durant tout le naufrage, sur cette femme qui se sacrifie pour rester
jusqu'à la fin avec son bien-aimé mais là n'était pas son projet.
Pour qui connaît un peu Didier Decoin,
ce livre est bien dans le prolongement de ses thèmes favoris. Thème en
l'occurrence qu'il a traité à plusieurs reprises, dans des romans comme La promeneuse d’oiseaux, Mme Seyerling ou Est-ce ainsi que les femmes meurent ?,
où il aime partir d'un fait divers pour s'en emparer en faisant vivre à
sa façon des personnages, souvent des femmes brisées par la vie et des
laissés pour compte qui traînent leur vie comme un fardeau.
Horty, ce docker de
cinquante-deux ans, ce costaud quelque peu balourd, est touchant dans
cet étrange amour pour cette inconnue, qui le submerge, qu'il ne
parvient pas à oublier, fantasme idéalisé et objet de vénération, qui
devra bien rompre le ridicule d'une situation qui ne peut perdurer. sa femme Zoé ne peut à la fois lui pardonner et s'empêcher de l'aimer encore, « elle devinait que c'était cette souffrance qui allait l'empêcher de haïr, parce qu'elle l'occupait entièrement, lancinante, ne lui laissant pas un instant de répit. »
Avec Horthy et Marie Diotret, la femme de chambre du Titanic, l'auteur nous entraîne dans des lieux souvent interlopes, de la taverne de la Tête d’Écaille aux quais humides de Southampton, de terrains new-yorkais aux lacs du Maine, du Grand Théâtre illuminé à la noirceur des docks. Pendant ce temps, Zoé Horthy, la petite épouse rouquine attend qu’Horty revienne chez eux.
Dans ce colloque singulier entre Marie et Horthy, dans la vie dérivante d'Horthy, on rencontre aussi Maureen qui lorgne du côté des théâtres de Drury Lane, Sciarfoni, le lamaneur à demi fou submergé par la haine, Aïcha la serveuse trop fragile pour une histoire qui n'est pas la sienne mais qui lui sera fatale, et ajoute Didier Decoin, « comme tant d'êtres englués dans une pauvre vie répétitive et sans grandeur, elle avait compris depuis longtemps que c'est la vérité qui est insoutenable. » (page 181)
Zeppe, un italien, ancien garçon de cirque qui coure le cachet, va tenter de tirer profit de la situation et du talent d'Horthy pour raconter son histoire et fasciner son auditoire, pour retourner chez lui à Venise, entraînant dans son rêve vénicien son compère de ville en ville, dans une errance où Horthy est de plus en plus absent, rejoignant Marie dans le naufrage de sa vie.
Dans ce colloque singulier entre Marie et Horthy, dans la vie dérivante d'Horthy, on rencontre aussi Maureen qui lorgne du côté des théâtres de Drury Lane, Sciarfoni, le lamaneur à demi fou submergé par la haine, Aïcha la serveuse trop fragile pour une histoire qui n'est pas la sienne mais qui lui sera fatale, et ajoute Didier Decoin, « comme tant d'êtres englués dans une pauvre vie répétitive et sans grandeur, elle avait compris depuis longtemps que c'est la vérité qui est insoutenable. » (page 181)
Zeppe, un italien, ancien garçon de cirque qui coure le cachet, va tenter de tirer profit de la situation et du talent d'Horthy pour raconter son histoire et fasciner son auditoire, pour retourner chez lui à Venise, entraînant dans son rêve vénicien son compère de ville en ville, dans une errance où Horthy est de plus en plus absent, rejoignant Marie dans le naufrage de sa vie.
Affiche de la version cinéma
Commentaires et critiques
* « Un livre fertile en rebondissements et en trouvailles qui
témoignent d'une imagination puissante dans la veine du grand roman
populaire qu'on ne lâche plus après l'avoir commencé. » Le Monde* « Il est le plus féminin de nos romanciers mâles. Se glisse dans la peau des jeunes filles avec adresse de La femme de chambre du Titanic aux Trois vies de Babe Ozouf, chipe leur vie avec passion. »
Gilles Pudlowsky - Le Point
Voir mes fiches sur Didier Decoin :
* Didier Decoin, "Docile" -- * Didier Decoin, "Une anglaise à bicyclette"
* Didier Decoin, "Lewis et Alice" -- * Didier Decoin, "La pendue de Londres --
* Didier Decoin, "La femme de chambre du Titanic" --
* Didier Decoin, "Docile" -- * Didier Decoin, "Une anglaise à bicyclette"
* Didier Decoin, "Lewis et Alice" -- * Didier Decoin, "La pendue de Londres --
* Didier Decoin, "La femme de chambre du Titanic" --
Autres ouvrages sur le Titanic
* Leah Fleming, "L'enfant du Titanic", éditions Pocket, 2014
* Elisabeth Bouillon, Elisabeth Navratil, "Les enfants du Titanic", Hachette jeunesse, 1998
* Walter Lord, "La nuit du Titanic", éditions L'Archipel, 1998
* Christine Flauret-Ferri, "SOS Titanic Journal de Julia Facchini", 1912, Gallimard jeunesse, 2005
* Philippe Masson, "Le drame du Titanic", éditions Tallandier, 1998
* Leah Fleming, "L'enfant du Titanic", éditions Pocket, 2014
* Elisabeth Bouillon, Elisabeth Navratil, "Les enfants du Titanic", Hachette jeunesse, 1998
* Walter Lord, "La nuit du Titanic", éditions L'Archipel, 1998
* Christine Flauret-Ferri, "SOS Titanic Journal de Julia Facchini", 1912, Gallimard jeunesse, 2005
* Philippe Masson, "Le drame du Titanic", éditions Tallandier, 1998
* Catalogue Decoin : Béatrice en enfer, Ceux qui vont s'aimer, Il fait Dieu, John l'enfer
<<< Christian Broussas – Decoin - Carnon, 6 février 2015 - © • cjb • © >>>
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