Erik Orsenna, spécialiste des matières premières, géographe et aussi grand voyageur, convie le lecteur à un nouveau voyage à la poursuite du papier. [1]
Après le pays du coton en 2006 puis L'avenir de l'eau en 2008, Erik Orsenna décrypte un nouvel aspect de la mondialisation, cette fois à travers l'histoire du papier. Ce papier, instrument vital de l'écrivain, outil de la mémoire et « "dépositaire de tous les anciens temps" » , outil toujours actuel sous diverses formes que la technologie met à disposition et qu'on recycle maintenant jusqu'à 60 %.
L'écrivain et le papier, un duo inséparable. Et la création romanesque, se demande Érik Orsenna. D'abord, l'écrivain exerce une action de TRI dans ses souvenirs toutes les données et les informations qu'il reçoit. Ensuite, il RÉCUPÈRE toutes les données qui vont lui servir pour construire son histoire. Enfin, il RECYCLE, fabriquant sa "pâte romanesque" qu'il va pétrir pour l'apprêter à son goût.
Avec lui, on part à la découverte de la bibliothèque murée de Dunhuang, ultime cité chinoise de la route de la Soie, qui contient les plus vieux papiers du monde, de la Bibliothèque nationale de France et ses anecdotes comme la maniaquerie de Victor Hugo n'écrivant Les Misérables que sur du papier azuré ou Les Travailleurs de la mer sur du papier blanc.
Il a rendu visite aux "souvenirs les plus anciens "du papier, s'émerveillant devant les technologies les plus modernes, étonné que le chiffre d'affaires planétaire du papier l'emporte sur celui de l'aéronautique. « Deux mille ans que la planète et le papier cohabitent. Plus tu en sauras sur lui, mieux tu apprendras sur elle. »
Il nous emmène dans tous les pays où le papier joue un rôle important, que ce soit dans sa fabrication, pâte à papier issue de chiffons ou d'origine végétale, procédés de fabrication, préservation de cette matière solide mais qui craint par-dessous tout l'humidité. On voyage en France bien sûr, en Bretagne (Plogonnec), Moernach, Vidalon-lès-Annonay, la BNF, le Louvre, les Landes, Grenoble, Nanterre... mais aussi en extrême orient, en Chine (Turpan, Dunhuang), au Japon (Echizen, Hiroshima),en Inde (Rajasthan, Bollywood), à Samarcande, en Indonésie, au Brésil...
Il est optimiste sur l'avenir du papier et ne s’arrête pas à quelque funeste prévision, le déclin des journaux, la stagnation du support papier concurrence par des systèmes à écran. [2] On oscille entre la forêt canadienne et celle des Landes, du Japon, du Brésil, de l'Italie jusqu'en Inde, on entre dans la fabrication de cette « "soupe de fibres qu'on étale puis qu'on assèche". »
Commentaires critiques
« Infatigable voyageur, Erik Orsenna se penche à nouveau sur l'éclatement des frontières et des cultures, en regardant de près la fabuleuse histoire du papier et des livres. Un récit d'aventurier et d'écrivain. »
L'Express du 29 février 2012
« Une façon pour cet éternel voyageur de nous faire parcourir le monde et les époques. Et pour Erik Orsenna, l'écrivain, ce livre est aussi un hommage au papier, son compagnon privilégié de lecture et d'écriture". » Marie Pujolas, France-TV du 2 mas 2012
Voir aussi mes fiches sur Éric Orsenna
* Erik Orsenna et son oeuvre : article de synthèse comprenant L'exposition coloniale, L'entreprise des Indes, Voyage au pays du coton et Sur la route du papier
* Madame Bâ -- Mali ô Mali --
* L'avenir de l'eau , Princesse Histamine, La fabrique des mots
* Sur la route du papier --
* Les chevaliers du subjonctif --
Notes et références
- ↑ "Erik Orsenna est un intellectuel populaire et brillant qui fait comprendre à tous les enjeux du monde en marche", Ouest-France, 18 mars 2012
- ↑ Voir l'article "Orsenna, reporter jubilant" de Bruno Frappa dans La Croix du 29 février 2012
<< Feyzin ° © CJB °° • 28 septembre 2015 • • >>
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