Le mythe Beethoven        L’exposition Ludwig von

« La présence permanente et en tous lieux de la figure beethovénienne est la parfaite expression de l’uniformisation culturelle née de la globalisation des échanges. » Marie-Pauline Martin, commissaire de l'exposition

    

Beethoven par l’universalité de son génie, a fasciné toutes les générations depuis deux siècles. L’exposition qui lui est consacrée jusqu’en 2017 est l’occasion de rassembler des œuvres d’un grand intérêt montrant son influence dans des domaines aussi variés que la musique, le cinéma, les arts plastiques et… la politique. Elle veut montrer en quoi Beethoven dans l’imaginaire musical, peut rivaliser avec les ténors de la musique moderne.

Par exemple, le grand "pionnier du rock" Chuck Berry lui a rendu hommage dans une chanson intitulée "Roll over Beethoven" reprise en français par Eddy Mitchel sous le titre "Repose Beethoven" où il chante :

« Ta musique est profonde, ta musique a du cœur
Tu as conquis le monde en apportant le bonheur
Repose Beethoven, dans ta dernière demeure. »


 

Son influence est non seulement considérable mais elle s’exerce dans des domaines artistiques des plus variés : De Gustav Klimt à André Gide, de Michael Haneke à Antoine Bourdelle, John Baldessari ou Stanley Kubrick pour ne citer que les plus connus.

Si son œuvre a porté la musique à son zénith, comme par exemple l’interprétation par la Philharmonie de Paris de ses références incontournables, des symphonies à ses sonates pour piano ou ses quatuors à cordes, le « mythe beethovénien » dépasse traverse les genres artistiques, tend à être universel, représentant tout à la fois la tradition et symbolisant l’accès à une modernité évolutive.

   

Extrait du catalogue de l'exposition Ludwig van. Le mythe Beethoven, Paris, Gallimard / Cité de la musique-Philharmonie de Paris

« Aujourd’hui comme hier, Beethoven est partout, et surtout Beethoven est tout et dans tout. Homme d’abord, corps puissant et souffrant, colosse et sourd, il devient bientôt répertoire, modèle, relique, objet industriel, argument idéologique ou publicitaire, chacune de ces identités relayant  d’innombrables discours, bien souvent contradictoires. Hector Berlioz voit ainsi en Beethoven l’élu de Dieu ; sous la plume de Paul Claudel, le musicien devient l’égal de Dieu ; et pour Léo Ferré, il s’y substitue finalement : "Dieu, c’est Beethoven." Le faciès du musicien est tout aussi équivoque : dans l’imaginaire d’Auguste Rodin, il incarne le tragique de l’existence, alors que le même visage, attribué à l’apôtre Jean par Max Klinger, porte l’espoir d’une rédemption de l’humanité. 

L’ambivalence vaut encore pour sa musique : ses œuvres, selon Charles Baudelaire, ont ouvert salutairement la création aux « mondes de la mélancolie », quand, pour Emil Cioran, elles ont irrémédiablement "vicié"» la musique. Même dans l’intimité, le musicien accompagne les heures les plus contrastées : au Printemps de ses contes, Éric Rohmer se grise des musiques solaires de Beethoven, quand Jean-Luc Godard "l’écoute à minuit" »… 

Antoine Bourdelle : passion Beethoven
 
Antoine Bourdelle le sculpteur, est de ceux-là. Tout jeune, il voit chez un libraire un portrait de Beethoven... c'est le coup de foudre. Dès lors, il aura cette obsession de « dresser le Beethoven que j'entends et que j'admire de toute mon âme. » Au cours de sa vie, il réalisera quelque quatre-vingts sculptures du musicien ainsi que de nombreux dessins. 


Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr     Beethoven, 1903, bronze, Orsay
Peu de temps avant de mourir, Bourdelle sculpte encore une fois Beethoven, disant : « Nous sommes deux lutteurs qui ne se sont jamais séparés. Nos mains peuvent se serrer. »


* Le mythe Beethoven, vidéo --

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