vendredi 30 juin 2017

Auguste Rodin Le centenaire

« Une exposition qui ne laisse pas de marbre. » Télérama

  La cathédrale 1908
 
Pour célébrer dignement le centenaire de la mort d’Auguste Rodin, dont l'œuvre continue d'inspirer les artistes actuels, une belle exposition au Grand Palais s’imposait.

                
        L’exposition                                                                       Le film

Grandiose exposition qui compte pas moins de trois cents bronzes, plâtres et dessins de l'artiste. Beaucoup proviennent du musée Rodin installé à l’hôtel Biron, rejoignant d’un bon entre le pont Alexandre III et le Grand Palais.
son originalité tient aussi au fait de la mise en exergue des liens entre Rodin et les générations suivantes, dont certaines œuvres sont aussi exposées à côté de celles de Rodin.

Figure tutélaire de la République

« Je souhaite à Picasso de nous dire autant de choses et aussi clairement que Rodin », a déclaré Giacometti.

On a dit que Rodin était, avec Émile Zola et Claude Monet, les "figures tutélaires" de la République française, s’opposant à l’époque aux monarchies européennes. Rodin participe à l’exposition pour du centenaire de la Révolution en 1889 avec Claude Monet puis à l’exposition universelle de 1900.

Il est reconnu assez tôt, obtenant sa première commande publique dès 1877, participant ensuite  à la politique de l’État pour rappeler aux citoyens leur glorieux passé. Comme à l’époque de la Renaissance, il dirige un atelier qui est une véritable petite entreprise, laissant ses fondeurs, metteurs au point et praticiens le soin de finaliser les œuvres en bronze ou en marbre jusqu’à leur rendu définitif.

Si un nombre important de ses créations sont restées à l'état de plâtres, comme par exemple le buste du peintre Puvis de Chavannes, ils nous instruisent sur l’évolution du maître et le regard qu’il portait sur son œuvre.

      
Masque de Camille Claudel et main gauche de pierre de Wissant
-- Torse d’Adèle, plâtre, 1882

L’influence de Rodin
Pour Rodin,« le corps est comme un moulage des passions ».

Rodin avait d’abord à l’esprit de privilégier l'expression des sujets par rapport au travail sur la forme, le travail sur la matière devant permettre d’exprimer l’expressivité des sujets. Il met l’accent sur ce qui lui semble essentiel comme son Homme qui marche qui n'a qu'un torse et des jambes (voir la photo) car il veut uniquement représenter la marche. De même avait-il renoncé à dégrossir le marbre en arrière-plan d'un visage pour mettre en lumière l’expressivité de ce visage. « Le corps, dit-il, est un moulage où s'impriment les passions ».

                    
  L’homme qui marche : vu par Rodin & Giacometti            

On peut aussi constater une parenté entre L'Homme qui marche de Rodin et certains des personnages filiformes de Giacometti. Même Pablo Picasso et Henri Matisse se sont essayés à la sculpture façon Rodin comme on peut le voir avec leurs "assemblages hétéroclites".

   Deux visions du "Penseur"

Nombre de sculpteurs de la génération suivante ont subi son influence, passant même par son atelier comme Antoine Bourdelle, François Pompon et Aristide Maillol, mais aussi Camille Claudel, celle qui fut son grand amour. Constantin Brancusi fuira cette tutelle pesante mais n'en conservera pas moins une grande attirance pour l'art de Rodin comme le montre au Grand Palais son Sommeil avec la tête inclinée, le contraste entre les nuances délicates du visage et le bloc à peine dégrossi.

    
Ève tête et épaules baissées      Le sommeil par Brancusi et Rodin

Son influence diminue pendant l’entre-deux-guerres, beaucoup d’artistes délaissant l'art figuratif au profit de l'abstraction. Elle revint à l’ordre du jour après la seconde guerre mondiale et il va de nouveau inspirer nombre de sculpteurs.

L’exposition du Grand Palais met bien en exergue cette filiation entre le maître "barbu et bougon" du début du siècle et des artistes de la fin du XXème siècle comme Ossip Zadkine (1890-1967), Germaine Richier (1902-1959), Markus Lüpertz (né en 1941) ou encore Georg Baselitz (né en 1938), où la Chose populaire de2009 renvoie au Penseur de1904 dans une forme qui rappelle la bande dessinée.

       
 Les bourgeois de Calais (épreuve moderne)  Trois ombres, plâtre, 1885/89

Voir aussi
* Mon article Rodin La porte de l'Enfer --
* L'ensemble de mes fiches sur Les Arts plastiques --
 
* Vidéo Présentation Rodin --
  
Christian Broussas –Rodin Centenaire - 30/06/2017 • © cjb © >

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