Monique Lévi-Strauss, J'ai choisi la vie

 Référence : Monique Lévi-Strauss, J'ai choisi la vie, éditions Plon, collection Sciences humaines et sociales, 15 mai 2025
Entretiens avec Marc Lambron

   
                                                                     Son autobiographie  

« La parole d'une femme dans son siècle, empreinte d'érudition, d'élégance et d'indépendance. »

Encore une femme effacée par son mari, très peu connue du grand public. Et pourtant...
Éminente chercheuse, anthropologue et historienne, elle a accompagné son mari dans nombre de ses voyages et participé à ses recherches pendant quelque cinquante-cinq ans . Elle s'est décidée, à presque cent ans (elle est née en 1926 ) à dévoiler des pans de sa vie en se confiant à l'écrivain Marc Lambron.

    Cachemires, création française

Sa vie est déjà en soi un roman. [1] Fille d'une mère juive, son père l'oblige à vivre en Allemagne pendant toute la Seconde guerre mondiale, confrontée aux perquisitions de la Gestapo, changeant  fréquemment de domicile, résident à Wesel, Düsseldorf, Bonn, commençant des études de médecine à Weimar. [2]
Ils reviennent en France en 1945. Puis elle suit sa mère américaine à New York.  

    
Claude Lévi-Strauss : Tristes tropiques
La pensée sauvage Histoire du lynx

C'est à Paris qu'elle fera la connaissance de son mari chez le philosophe Jacques Lacan qui deviendra un ami intime. [3] Les sciences humaines, l'ethnographie et le structuralisme ont nourri sa pensée, à travers les voyages qu'elle a faits avec son mari, aussi bien que son intérêt pour les événements de son époque.

Elle parle de la psychanalyse comme d'une mode que pratiquaient les femmes de milieux aisés à cette époque et de la mentalité des hommes pour qui, toujours dans ce même milieu,  prendre maîtresse faisait partie du statut social. Elle évoque bien sûr son mari, leur collaboration, reprenant par exemple ses manuscrits, revenant sur Tristes tropiques, disant de lui : « Il pensait des choses très à contre-courant, à rebours de ce que disait son entourage, et il ressentait le besoin de les écrire. C’est pour ça qu’elles ont traversé le temps : elles échappaient aux modes. » 

 
Le couple Claude et Monique Lévi-Strauss

Dans un tout autre genre, au début des années 60, elle rencontre l'artiste textile américaine Sheila Hicks à Paris, une amie dont elle écrira la biographie publiée en 1973. Elle devient alors une spécialiste de l'histoire du textile, surtout des châles en cachemire qu'elle collectionne et publie deux ouvrages sur ce thème  : Cachemires : "l'art et l'histoire des châles en France au XIX^e siècle" puis en 2012 Cachemires : "la création française, 1800-1880".

En 2015, elle réédite et préface les lettres de Claude Lévi-Strauss à ses parents, ouvrage publié aux éditions du Seuil. Son immense culture a permis de nourrir les discussions avec Marc Lambron, un riche débat entre deux esprits curieux et tournés vers les arts  et la science.

Notes et références
[1] Voir sa biographie parue aux éditions du Seuil en 2014, intitulée Une enfance dans la gueule du loup.
[2] Entretiens avec Laure Adler, 2025 --
[3] Voir le documentaire de Valérie Solvit intitulé "Monique Lévi-Strauss, une femme dans le siècle".

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