« C'est seulement depuis les hauteurs de l'infinie bonne humeur que tu peux observer au-dessus de toi l'éternelle bêtise des hommes et en rire. » Milan Kundera
C'est un événement dans la mesure où Milan Kundera n'avait pas écrit de roman depuis la parution de "L'ignorance" en 2003. Onze ans après, il nous donne "La fête de l'insignifiance", une histoire qui se passe au cœur de Paris dans une apparente "légèreté de l'être".
Milan Kundera revient sur l'un de ses thèmes favoris, dépeindre la réalité d'un monde si triste compensée par un humour grinçant qui puisse évacuer le réalisme des situations. De la même façon, notre époque aussi devient comique à force de vouloir se prendre au sérieux. Comme si être trop prétentieux devait immanquablement déboucher sur l'ironie et la dérision.
C'est pour lui un thème récurrent déjà présent dans La Lenteur, [1] Véra, la femme de l'auteur, dit à son mari : "Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux... je te préviens : fais attention : tes ennemis t'attendent". Autre exemple, dans L'Immortalité, [1] Goethe et Hemingway se promènent ensemble dans le roman, bavardant et s'amusant. Il revient au roman de passer par l'imaginaire et l'ironie pour mieux rejoindre la réalité du monde. Ainsi va la fête de l'insignifiance, une insignifiance plus créatrice que toute ostentation, que tous les feux de la rampe. Elle est aussi cette sagesse que recherche une époque qui a oublié de rire, et d'abord de rire d'elle-même.
Ce "roman" se décline comme une pièce en sept actes, avec quatre amis qui devisent tranquillement devant un verre ou en parcourant les allées du Luxembourg, se contentant de vivre sans se prendre au sérieux, nous faisant partager échanges et réflexions par le truchement d'un narrateur.
Alain est un timide obsédé par le nombril des femmes, aussi bien par celui de son amie Madeleine. Ramon infatigable flâneur du Luxembourg a un faible pour les dames et déteste faire la queue. Charles adore raconter les blagues vaseuses de Staline tandis que Caliban, acteur au chômage aime jouer les serveurs pakistanais dans des soirées privées qu'organise Charles.
On y rencontre aussi un certain D'Ardelo, type bizarre et complexe, autant narcissique qu'hypocondriaque, séducteur en quête de "l'éternelle jeunesse", un certain Caquelique, séducteur dont l'insignifiance semble plaire aux femmes, ainsi que les ombres portées de revenants qui s'appellent Staline, Khrouchtchev, Kalinine ou Molotov, symboles pour Milan Kundera « d'une époque dont il ne restera plus de traces. »
« Les droits que peut avoir un homme ne concernent que des futilités pour lesquelles il n'y a aucune raison de se battre ou d'écrire de fameuses Déclarations!. » (page 127)
Commentaires et critiques
L'insignifiance,
telle que la décrit cet admirable roman, est peut-être la sagesse dont a
tant besoin une époque qui a désappris le rire et cultive l'oubli.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/milan-kundera-celebre-la-fete-de-l-insignifiance_1505537.html#EEymPIGzHlJzjLUd.99
* « Milan Kundera nous offre une sottie [2] qui brocarde le mal du siècle : l'esprit de sérieux. » François BusnelEn savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/milan-kundera-celebre-la-fete-de-l-insignifiance_1505537.html#EEymPIGzHlJzjLUd.99
* Il s'agit d'une œuvre qu'on peut considérer « comme une synthèse de tout son travail [...] inspirée par notre époque qui est drôle parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour. » Adelphi éditions
* « Dans ce roman construit en forme de pièce de théâtre, Kundera fait l'éloge de l'insignifiance en écrivant un roman qui ne l'est pas. L'inutilité d'être brillant, la valeur de l'amitié, la quête du bonheur… » Francetvinfo mai 2014
Notes et références
[1] L'immortalité, éditions Gallimard, 1990 et La lenteur, éditions Gallimard, 1995
[2] Pièce comique surtout jouée du XIVe au XVe s. qui, se présentant comme une bouffonnerie jouée par les « sots », se livrait à une attaque contre les pouvoirs et les mœurs de son époque
Voir aussi mes articles :
* Milan Kundera, L'art du roman, sa conception de l'écriture
* Milan Kundera, Les testaments trahis, portée et esthétique du roman
* Milan Kundera, Une rencontre, pouvoir et postérité de l'artiste
* Milan Kundera et Philip Roth * La Valse aux adieux *
Que
dire d'une époque qui fait du nombril - plus que des fesses ou des
seins - le symbole de la séduction féminine? Retrouvons cette fameuse
bonne humeur à la recherche de laquelle Milan Kundera nous propose de
partir. L'insignifiance, telle que la décrit cet admirable roman, est
peut-être la sagesse dont a tant besoin une époque qui a désappris le
rire et cultive l'oubli. Viva Kundera
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/milan-kundera-celebre-la-fete-de-l-insignifiance_1505537.html#EEymPIGzHlJzjLUd.99
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Milan Kundera nous offre une sottie qui brocarde le mal du siècle: l'esprit de sérieux. À lire de toute urgence.
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Milan Kundera nous offre une sottie qui brocarde le mal du siècle: l'esprit de sérieux. À lire de toute urgence.
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<<<< Christian Broussas – Kundera - Feyzin, 25 avril 2014 - <<< © • cjb • © >>>>
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