Référence : John Irving, "Avenue des mystères", éditions du Seuil, traduit par Josée Kamoun et Olivier Grenot, 528 pages, 2016
Lors d’un voyage aux Philippines, Juan Diego Guerrero, célèbre écrivain américain vieillissant, est confronté à des épisodes de son adolescence qui lui apparaissent en rêves. Une adolescence au Mexique, à la lisière de la décharge publique de la ville d'Oaxaca au sud de Mexico, où il a grandi avec sa sœur Lupe.
Voilà pour le fil conducteur.
« Il y a une vie dans les livres, et dans le monde de ton imagination. Davantage que dans le monde matériel. »
Juan Diego n'a pas été trop gâté par la vie : un pied écrasé par une voiture, un cœur fragile; il est obligé de prendre des bêtabloquants pour le protéger des émotions, et de temps en temps un peu de Viagra… Les émotions ne manqueront pas dans sa vie compliquée, avec notamment Miriam et Dorothy, mère et fille, désirables mais inquiétantes.
Au cours de son périple, Juan Diego repense à la mort de sa mère, simple femme de ménage chez les jésuites et parfois prostituée pour boucler les fins de mois, « tuée » par une statue géante de la Vierge Marie, à son adoption par un couple assez bizarre rencontré dans un cirque, à son destin et celui de sa petite sœur « extralucide jusque dans son sommeil » qui se glissait avec naturel dans les pensées des autres.
C’est avec elle que Juan Diego quittera Oaxaca pour un cirque ambulant et sa troupe de magiciens où Lupe utilisera ses dons de médium avant d’être blessée mortellement par un lion.
Juan Diego Guerrero a en fait vécu deux vies. Après une jeunesse miséreuse dans un énorme dépôt d’ordures au Mexique, il se retrouve quelque quarante ans après aux Etats-Unis dans l’Iowa, où il est devenu un romancier connu qui conçoit son métier « à l’ancienne », ressemblant en cela à un certain "John Irving", peaufinant des récits picaresques avec des personnage sau parcours pas vraiment linéaire.
Mais comme ces devanciers Oliver Twist ou Tom Sawyer, il fera des rencontres marquantes qui lui serviront plus tard à nourrir son imagination de romancier.
Ce récit est parfois débridé, parfois teinté de gravité dans ses développements sur la condition humaine quand le héros rejoint son destin dans une petite église d’un quartier pauvre de Manille.
Dans ce roman très foisonnant, on retrouve les thèmes favoris d'Irving, qui marque son œuvre comme autant de références : les orphelins, les femmes et la prostitution, les transsexuelles, le cirque et la religion. Et Juan Diego trouvera une forme de rédemption dans l'amour, même soumis à des situations inédites et difficiles.
Commentaires et critiques
«"Avenue des mystères", un brillant exercice de prestidigitation. Le créateur de Garp continue ses représentations imaginaires sous le dôme de son Grand Magic Circus littéraire, et promène son héros des bidonvilles mexicains jusqu’à une modeste chapelle de Manille. » Le Temps, 2016
Voir aussi
* John Irving, A moi seul bien des personnages --
Mes articles sur d'autres auteurs anglo-saxons contemporains :
* Jim Fergus -- Jim Fergus Chrysis -- Jim Harrison -- Hemingway, Paris est une fête - Tom Wolfe, Bloody Miami - Sara Bakewell, Sur Montaigne - Derek Walcott -
* David Lodge, Thérapie et Pensées secrètes - Jack Kerouac -
< Christian Broussas – John Irving 2 - 3 juillet 2016 < • © cjb © • >
Lors d’un voyage aux Philippines, Juan Diego Guerrero, célèbre écrivain américain vieillissant, est confronté à des épisodes de son adolescence qui lui apparaissent en rêves. Une adolescence au Mexique, à la lisière de la décharge publique de la ville d'Oaxaca au sud de Mexico, où il a grandi avec sa sœur Lupe.
Voilà pour le fil conducteur.
« Il y a une vie dans les livres, et dans le monde de ton imagination. Davantage que dans le monde matériel. »
Juan Diego n'a pas été trop gâté par la vie : un pied écrasé par une voiture, un cœur fragile; il est obligé de prendre des bêtabloquants pour le protéger des émotions, et de temps en temps un peu de Viagra… Les émotions ne manqueront pas dans sa vie compliquée, avec notamment Miriam et Dorothy, mère et fille, désirables mais inquiétantes.
Au cours de son périple, Juan Diego repense à la mort de sa mère, simple femme de ménage chez les jésuites et parfois prostituée pour boucler les fins de mois, « tuée » par une statue géante de la Vierge Marie, à son adoption par un couple assez bizarre rencontré dans un cirque, à son destin et celui de sa petite sœur « extralucide jusque dans son sommeil » qui se glissait avec naturel dans les pensées des autres.
C’est avec elle que Juan Diego quittera Oaxaca pour un cirque ambulant et sa troupe de magiciens où Lupe utilisera ses dons de médium avant d’être blessée mortellement par un lion.
Juan Diego Guerrero a en fait vécu deux vies. Après une jeunesse miséreuse dans un énorme dépôt d’ordures au Mexique, il se retrouve quelque quarante ans après aux Etats-Unis dans l’Iowa, où il est devenu un romancier connu qui conçoit son métier « à l’ancienne », ressemblant en cela à un certain "John Irving", peaufinant des récits picaresques avec des personnage sau parcours pas vraiment linéaire.
Mais comme ces devanciers Oliver Twist ou Tom Sawyer, il fera des rencontres marquantes qui lui serviront plus tard à nourrir son imagination de romancier.
Ce récit est parfois débridé, parfois teinté de gravité dans ses développements sur la condition humaine quand le héros rejoint son destin dans une petite église d’un quartier pauvre de Manille.
Dans ce roman très foisonnant, on retrouve les thèmes favoris d'Irving, qui marque son œuvre comme autant de références : les orphelins, les femmes et la prostitution, les transsexuelles, le cirque et la religion. Et Juan Diego trouvera une forme de rédemption dans l'amour, même soumis à des situations inédites et difficiles.
Commentaires et critiques
«"Avenue des mystères", un brillant exercice de prestidigitation. Le créateur de Garp continue ses représentations imaginaires sous le dôme de son Grand Magic Circus littéraire, et promène son héros des bidonvilles mexicains jusqu’à une modeste chapelle de Manille. » Le Temps, 2016
« Dans son quatorzième roman, John Irving dresse
le portrait d’un écrivain qui doit affronter les démons de son passé
parfois trouble. Passionnant. » Valéry Trieswiller, Paris-Match
Voir aussi
* John Irving, A moi seul bien des personnages --
Mes articles sur d'autres auteurs anglo-saxons contemporains :
* Jim Fergus -- Jim Fergus Chrysis -- Jim Harrison -- Hemingway, Paris est une fête - Tom Wolfe, Bloody Miami - Sara Bakewell, Sur Montaigne - Derek Walcott -
* David Lodge, Thérapie et Pensées secrètes - Jack Kerouac -
< Christian Broussas – John Irving 2 - 3 juillet 2016 < • © cjb © • >
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