Portes et fenêtres fermées sur un ciel immense,
Tout demeure en attente dans ce grand silence,
Tout est figé dans un tremblement de chaleur
Exténuante, brisant nos belles ardeurs.
C’est bien le temps qui s’écoule dans la torpeur
Et prolonge des après-midi de langueur.
Le doux pastel des feuillus et les couleurs franches
Des épineux et des sapinières tranchent
Avec la lumière d’un ciel chauffé à blanc
Qui stoppe net les plus formidables élans.
L’esprit lui-même se sent comme en suspension
Ici, assoupi par tant de profusion.
Planant sur l’azur, dans la chaleur suffocante
Qui daigne enfin faiblir à la nuit tombante,
L’horizon vibre dans un éther saturé
Et le vaste ciel semble alors m’aspirer,
Semble m’emprisonner dans son souffle brûlant
Qui me saisit comme sur des charbons ardents.
Le soir est parfois zébré d’étoiles filantes
Qui fusent et brillent d’une beauté insolente.
La nuit envahit alors peu à peu l’espace,
Rongeant le jour pour n’en laisser aucune trace
Et déversant dans des éclairs incandescents
Son trop-plein liquide, bruyant et violent.
J’imagine parfois de grands oiseaux planant
Doucement, très haut, si haut dans le firmament,
Si loin de nous au-dessus de la fournaise
Dont les feux scintillent dans des couleurs de braise,
Contemplant, indifférents, ce monde furieux
Fait de bruits et de fureur, en simples curieux.
J’imagine aussi une autre dimension
Dans le bouillonnement d’une masse en fusion,
La douce apesanteur d’une extrême chaleur
Qui pourrait m’emporter en nage, sans ressort
Quand, enfin libéré, je rêve que je plane
Avec les grands oiseaux qui à jamais s’éloignent.
Qu’on se voue au ciel, qu’on implore la pluie
Ou qu’on rêve, qu’on se projette au paradis,
C’est la même peur d’une" saison en enfer",
Lorsque le monde reste sourd à nos prières.
Dans sa démesure, seul le temps est éternel
Qui passe en s’étirant longuement dans l’univers
Pour nous entraîner très loin vers l’inconnu, vers
Aton, l’astre solaire, loin des désirs charnels.
Voir aussi mon site Récap Poésies <>
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