Cette année, pour cette nouvelle visite des centres historiques de Limoges et une incursion au lac de Vassivière, nous avons fait les guides. Beau temps sauf un peu de pluie le dernier jour, ce qui ne nous a pas permis d’aller dans les jardins de l’Évêché, de descendre jusqu’aux rives de la Vienne et ses deux ponts romains et de pousser jusqu'au quartier de l'abbessaille situé au bord de la Vienne, au pied du quartier de la Cité.

   
La gare des Bénédictins       Statues de la façade de part et d’autre de la verrière


Le quartier du château [1] et [2]
À partir de la magnifique gare des Bénédictins et son beffroi, on a musardé rue Jean Jaurès et boulevard Louis Blanc avec ses magasins de porcelaine, le pavillon du verdurier fait de mosaïques de grès et de frises en céramique.

        
St-Michel-des-Lions :  vue de la rue de la Ferrerie, vitrail, une partie du chœur 


Puis ce fut la montée vers l’église Saint-Michel-des-Lions [6] et ses superbes vitraux. En passant bien sûr rue du Consulat bordée d’immeubles du XVIIIème siècle, par l’incontournable Cour du temple [4] et ses immeubles à colombage, ses galeries à arcades du XVIème siècle.

St-Michel-des-Lions : partie du chœur

À partir de là, on peut essaimer vers les Halles décorées d’une frise en porcelaine faisant le tour du bâtiment et  illustrant les produits du marché. Elles bordent la place de La Motte, nom dû à la motte féodale où se dressait le château des vicomtes.

       
Cour du temple, côté rue du Tempe et côté rue du Consulat


On peut aussi se diriger vers le Présidial (derrière Saint-Michel-des-Lions ) et ses immeubles des XVIIème et XVIIIème siècles, en face de superbe hôtel Maledent de Feytiat datant de 1639 occupé maintenant par le ministère de la culture. [3]

       
Hôtel Maledent de Feytiat        Place de la Barreyrrette
 
En bas, au-delà de la rue Turgot, on débouche sur la place Fontaine-des- Barres datant du 16e siècle bordée de belles maisons à colombage, qui rejoint la rue des Combes. Belle fontaine sur la place Stalingrad et en arrière plan, les bâtiments du Conseil du département ainsi que celui de l'ancienne banque Tarneau.  

   
Place Fontaine-des-Barres                          La fontaine de la place Stalingrad


Le quartier de la Boucherie [2]
Juste derrière la Halle se situe l’un des plus vieux quartiers de Limoges, dédié à la fameuse vache limousine. La rue de la boucherie, rue typique s’il en est, débouchant sur une petite place où se trouve la petite chapelle Saint-Aurélien, signalée par une croix monolithe du XIVe siècle. Elle contient de nombreux ex-voto et statues de bois doré éclairés par des cierges. 


    
Rue de la boucherie et chapelle St-Aurélien          « Les petits ventres »

Juste à côté, une courte ruelle donne accès à la place de la Barreyrrette, [5] nom curieux provenant des barrières qui fermaient autrefois les enclos des animaux à abattre, îlot de calme inaccessible aux véhicules à moteur.
Au numéro 36, se trouve la maison traditionnelle de la boucherie. Au rez-de-chaussée, la boutique avec un billot, une armoire-glacière XIX ème et une cheminée pour cuire les abats. Le grenier à claire-voie servait de saloir et à faire sécher les peaux.


         
La Boucherie : Le duc
Étienne                  Chapelle St-Aurélien, intérieur

Le quartier de la Cité
Avec ses petites rues et ses maisons à colombage, il se regroupe autour de la cathédrale Saint-Étienne et situé juste en face, du Palais de l’Évêché.

                     
Fontaine de la mairie             La cathédrale, vue d'ensemble       

L’ensemble de la cathédrale est assez cohérent malgré une construction qui s’étale sur plusieurs siècles : chœur du XIIIème siècle, transepts du XIVème siècle, chapelle du XVème, la nef ne sera achevée qu’au XIXème siècle.

                   
 Lèche vitrine rues piétonnes       Le Palais de l'évêché (entrée)  

L’intérieur avec son immense vaisseau en impose bien qu’il soit assez sombre pour une cathédrale gothique. Le plus intéressant est son jubé placé sous le buffet d’orgue.  

           
 La cathédrale : la nef et le chœur                   Cathédrale : le Jubé

La paroi du fond supporte une galerie aux clés pendantes ornée des statues des six Vertus. Les bas-reliefs représentent des scènes mythologiques, les mieux conservées étant celles des travaux d’Hercule.

                
         Dans la Cité                                 Flacon à sel, émail peint sur cuivre

Le Palais de l’Évêché abrite actuellement le musée des beaux arts consacré d'abord à l’exposition des émaux et en particulier des émaux limousins (émail sur cuivre champlevé du Moyen-Age, émaux peints de la Renaissance, mais aussi art-déco ou contemporain).

     
                                                                Couvercle d'un coffret (second empire)


La collection comprend quelque 300 émaux allant du XIIème au XVIIIème siècle. On y trouve des exemplaires des trois grandes techniques utilisées :
- les émaux cloisonnés avec soudure sur une plaque de minces lames en métal;
- Les émaux champlevés avec plaque de cuivre creusée à l'aide d'un burin et incrustée d'une pâte dans les parties évidées;
- Les émaux peints avec dessin tracé au pinceau sur l'émail.


             
Barbedienne émail type cloisonné        Léon Jouhaud La place St-
Étienne

Le Palais de l’Évêché contient aussi un musée lapidaire, deux salles consacrées à l'Égyptologie ainsi qu'un étage dédié à la peinture, surtout les XVIIème et XVIIIème siècles avec par exemple La bataille de Constantin par Charles Le Brun et quelques toiles des "enfants du pays" Suzanne Valadon et Auguste Renoir (portrait de mlle Laporte) qui commença comme peintre sur porcelaine.

         
 Renoir : Marie-Zélie Laporte     Jean Renoir à 5 ans 
                       
Suzanne Valadon : La chambre bleue    
Léonard Limosin émail grisaille

Notes et références
[1] Voir aussi ma fiche Limoges 2016 (surtout les églises St-Pierre et St-Michel)
[2]
Voir aussi ma fiche 2015 Entre Limousin et Berry (1ère partie, présentation générale) --
[3] Voir aussi ma fiche D’un lac à l’autre (point 2 : autour du présidial) --
[4] Rue du Temple et cour du temple
La rue du Temple compte au moins 3 hôtels particuliers datant de la fin de la Renaissance. Une rue "en dévalade" qui menait ad templum (d’où son nom) à l’église Saint-Martial. Bâtis par des notables fortunés sur des terrains en jardins appuyés à des éléments d’anciens remparts, la Cour du temple et l’hôtel de Sempigny comportent une vaste cour et de magnifiques salles de réception caractéristiques de l’art limougeot : rez-de-chaussée et escaliers en granit, étages supérieurs en colombages garnis de torchis.
Sont nés dans cette rue des hommes comme le chancelier d’Aguesseau et le maréchal Bugeaud.
[5] Place de la Barreyrrette
Située à l’arrière des maisons de bouchers, elle était divisée en enclos par des barrières (d’où son nom) où on parquait les animaux avant l’abattage. Elle perdit tout intérêt après la construction d’un abattoir municipal en 1832 et fut réhabilitée en 1994.
[6] Saint-Michel des Lions
Église halle en granit de style gothique tardif (XIV-XVIème siècles) de 70 mètres avec clocher limousin coiffé d’une boule de cuivre. Quatre tourelles d’angle marquent le départ des étages supérieurs de plan octogonal.
Construite sur un point haut dédié à Saint-Martial, elle abrite les reliques de Saint-Martial, premier évêque de la ville et de Saint-Loup son successeur. Le chef de Saint-Martial est montré au peuple tous les 7 ans lors d’une procession ou ostentation solennelle, et son buste encadré des lettres S et M est présent sur les armoiries de Limoges.

            
 Émaux limougeots  :     Œuvres d’Ernest Blancher,   Jacques Laudin Ste Valérie

Sur le Limousin, Voir mes articles :
* Limoges/Limousin : Entre Limousin et Berry - Limoges 2016 - D’un lac à l’autre - L'or du Limousin - Le prince Zizim en Limousin - Clément VI pape limousin -
* Jean Giraudoux à Bellac (Haute-Vienne) --


Voir aussi
*
Les parcs limougeots, en particulier au nord-ouest du centre ville, le parc Victor Thuillat, le Jardin d'Orsay à l'ouest du centre-ville, à proximité du tribunal et du musée de la porcelaine (ou musée Adrien Dubouché), le jardin de l'Évêché, ancien parc d'agrément du palais épiscopal, près de la cathédrale, le Champ de Juillet, situé au pied de la gare des Bénédictins.

Le parc de l’Auzette à l’est de Limoges (au départ sur les communes de Panazol et Feytiat) s’étend sur les bords de la Vienne jusqu’à Condat-sur-Vienne. On peut aussi ajouter au nord de la ville, la roseraie du Mas-Jambost qui comprend plus de 200 variétés de roses et le bois de la Bastide (plus de 90 ha), autour du château éponyme, avec un parcours de santé.


Frise en porcelaine autour des halles, sur des motifs des métiers de bouche


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