Le cri d'amour d'Alexandre Jardin
« Tu m'as montré que vivre ce n'est pas bégayer sans fin ce que l'on est, c'est devenir. »
Selon Alexandre Jardin,
ce livre c'est d'abord le constat qu'il faudra bien, l'âge venant,
rompre avec ses parents, se résigner à cette séparation. Cette mère
adorée va devenir l'héroïne de son roman dans ce qu'elle avait de
meilleur, ce goût inné de la liberté et cette recherche du bonheur, d'un
certain idéal de l'amour qu'on retrouve souvent dans les romans de
l'auteur.
En lisant ce livre, on glane aussi plein d'informations sur Alexandre Jardin,
la recherche d'un amour toujours renouvelé qu'il faut constamment
réactiver, où il faut surprendre L'AUTRE. On mesure ainsi l'importance
de la famille pour lui, autant que son poids.
Avant de quitter sa mère, Alexandre Jardin
en dresse le portrait, en s'efforçant de rester neutre dans son approche.
Pour cela, il retrace les événements qu'elle a traversés, en
particulier ses amours très compliqués. Il pense toutefois qu'elle a eu
parfaitement raison de faire ce qu'elle a fait, qu'elle n'a rien à
regretter et qu'elle a bien eu raison d'en profiter même si elle en a
payé le prix.
"Fanou"
ne se contente pas d'avoir deux voire trois prétendants. Elle aura
jusqu'à cinq amants en même temps qu'elle héberge chez elle. Des hommes
charmants, brillants, issus du milieu du cinéma, comme Claude Sautet pour le plus connu et celui qu'on surnomme le Zubial, le père d'Alexandre. Tout ceci narré de façon confidentiel sans entrer dans des détails scabreux.
Son lieu de vie et de ses ébats amoureux, c'est Verdelot, le "château de sa mère",
qu'on pourrait aussi appeler la maison du bonheur où tout ce monde vit
dans une bonne entente qui permet à chacun de s'épanouir dans une
ambiance agréable. Une thébaïde où chacun arrive à trouver sa place.
Voilà donc pourquoi selon Alexandre le bienheureux, son cher fils, cette grande largesse d'esprit qui les caractérise est gage d'harmonie.
Finalement, Alexandre Jardin
nous présente un portrait très ambivalent d'une mère qui l'a sans doute
parfois fait souffrir, une femme qui à la fois donnait beaucoup
d'elle-même et par ses excès, donnait l'impression d'une névrosée
dominatrice.
Une femme autant à aimer qu'à détester.
Voir mes articles sur l'auteur :
* Alexandre Jardin et son oeuvre -- Ma mère avait raison --
* Le roman vrai d'Alexandre --
* Quinze ans après -- Des gens très bien -- Juste une fois --
<< Christian Broussas – Jardin - 13 juillet 2019 - © • cjb • © >>
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