« Aujourd’hui je suis raisonnablement
heureuse. » Joyce
Carol Oates
Un livre implacable sur un thème actuel : le drame de l’avortement qui déchire ici l’Amérique. Il s’agit, selon le Washington Post du «livre le plus important d’Oates ». Peut-être… En tout cas, il sera en bonne compagnie avec des ouvrages comme Bellefleur, Eux, Blonde, Nous étions les Mulvaney, Maudits , J’ai réussi à rester en vie.
Un livre implacable sur un thème actuel : le drame de l’avortement qui déchire ici l’Amérique. Il s’agit, selon le Washington Post du «livre le plus important d’Oates ». Peut-être… En tout cas, il sera en bonne compagnie avec des ouvrages comme Bellefleur, Eux, Blonde, Nous étions les Mulvaney, Maudits , J’ai réussi à rester en vie.
Une puissance, écrit un critique, et une
énergie sans cesse renouvelées, malgré ses 81 ans… et le prix de Jérusalem pour "la liberté des individus dans la
société".
Elle a réussi dans tous les genres : romans,
nouvelles, poésie, essais, théâtre, livres pour la jeunesse… sans doute une
centaine d’ouvrages.
Un appétit d’écrire, « sans doute parce que j'attends
toujours d'écrire LE livre qui restera, confiait-elle à Télérama en 2014. Mais je crois que
le nombre importe peu, et qu'il faut prendre chaque livre comme une entité
indépendante des autres. (…) À chaque ouvrage, j'explore un nouveau mode
d'expression. Un roman est toujours un monde en soi, peu importe que ce soit le
troisième ou le vingtième. Certains pensent que j'ai une personnalité multiple.
Je crois que je n'ai pas de personnalité du tout. Je suis transparente.
J'observe, j'absorbe, et tout ressort dans mes livres. »
Lors d’une interview de Laure Adler en 2012 à
l'Université de Princeton, New Jersey, elle se confie sur la perte de son mari
Raymond J. Smith et le journal
qu’elle a consacré à sa disparition. « J’étais
très seule, je n’étais pas sûre de vouloir continuer à vivre, je ne pouvais pas
imaginer l’avenir, je ne pouvais pas penser au lendemain, j’avais besoin de ce
journal, je ne pouvais pas écrire un roman car pour écrire un roman, il
faut se projeter dans l’avenir… Le publier a été "complètement
thérapeutique". »
Pour elle, « écrire est un acte de
communication », ne serait-ce
qu’à la suite de la publication de son journal
intitulé J'ai réussi à rester en vie,
elle a reçu de nombreuses lettres de femmes qui avaient aussi vécu la perte de
leur compagnon ? Cette expérience traumatisante a été marquée par une
période de déprime, si bien qu’elle estime aujourd’hui être "raisonnablement
heureuse".
Dans son Journal, on découvre une femme
heureuse parvenant avec les années à trouver un équilibre,
écrivant des heures entières dans son appartement, entourée de son mari, Ray Smith, vivant avec lui un "amour
amical". Elle aime aussi beaucoup enseigner, côtoyant sur le campus de
Princeton des collègues qui comptent parmi les plus connus des écrivains
américains comme John Updike, Norman Mailer, Philip Roth, ou le prix Nobel Saül
Bellow.
On y découvre une femme qui brocarde les
féministes, trouvant leurs pensées assez simplistes, celles du bien contre le
mal, des femmes contre les hommes, estimant que la révolution sexuelle a été un
désastre et qu’elles ont « un désir de réduire tout le monde à la
féminité. »
Une femme que les écrivains-penseurs exaspèrent, pour qui Freud n’a rien compris à la mélancolie, qui pense que Kierkegaard « est prétentieux », que Paul Valéry et Rilke « peuvent être considérés sous certains aspects comme des individus assez ridicules ». Elle est toujours dans le doute, ressent fortement « la précarité » des choses et se retrouve dans cette devise de Platon : « Une vie à laquelle l'examen fait défaut ne mérite pas qu'on la vive. »
Reste l’écriture : « L'art
passe en premier, doit passer en premier, et tout le reste est groupé autour, y
est subordonné (...) Rien d'autre n'est permanent, rien n'est transcendant, en
dehors de l'art. » Mais en fait, l’écrivain ne maîtrise rien et « l'esprit
souffle où il veut… »
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