Référence : Tatiana de Rosnay, Les fleurs de l’ombre
Trois générations de De Rosnay
On retrouve bien dans ce roman les thèmes préférés de Tatiana de Rosnay,
l’importance du deuil et des secrets, la puissance des lieux des
maisons… avec cette fois une incursion dans le futur inquiétant des
technologies modernes.
Dans un Paris victime d’attentats, la Tour Eiffel
disparue est devenue un hologramme… Nous sommes en 2024, peu de temps
avant le début des Jeux olympiques, dans un pays dévasté par des
attentas commis avec des drones, qui montre ses cicatrices et ses
immeubles éventrés.
L’écrivaine Clarissa Katsef vient de vivre une rupture difficile d’avec François son second mari lorsqu’elle a appris qu’il menait une double vie. C’est pour elle une période très difficile, après un premier divorce avec Toby, un américain, et elle peine de plus en plus à écrire.
Mais elle pense avoir enfin renoué avec la chance quand, contre toute
attente, elle peut s’installer dans la très convoitée résidence pour
artistes CASA, un bel appartement situé au 8e étage, une vue superbe sur Paris, un lieu préservé et tranquille. Et justement, CASA a été construit dans une zone dévastée pour rassurer les gens et les inciter à revenir dans ce quartier.
Tatiana de Rosnay avec son mari et son frère Joël
Dans cet univers connecté, elle a à disposition une assistance permanente nommée Madame Dalloway en référence à Virginia Woolf avec par exemple un robot polyvalent qui lit ses mails. Mais tout est à l'unisson : on ouvre la porte avec son empreinte oculaire, on pose ses mains sur un miroir de la salle de bain pour évaluer son état de santé...
Même Chablis son chat fait le dos rond et aplatit les oreilles comme si son instinct l'avertissait d'une présence, d'un danger. Clarissa a l'impression que quelqu'un l'observe en permanence. Malgré le scepticisme de sa fille Jordan, c'est sa petite fille Andy qui va être son plus ferme soutien.
Ce qu'elle pensait être une chance durera peu et va se transformer en un malaise diffus, ses nuits deviennent agitées, des situations passées refont surface. Elle se demande alors qui voudrait s’en prendre à son intimité, qui se cache peut-être derrière cette association philanthropique nommée CASA, le centre adaptatif de synergie artistique et si finalement elle n’est pas victime de ses propres peurs.
En tout cas, elle a la fâcheuse impression d'être constamment surveillée, témoin de
mystérieuses disparitions, de bruits bizarres, une psycho férue
d'informatique qui joue au petit chef… un climat délétère qui la mine.
Ce roman d’anticipation est aussi l’occasion d’une réflexion sur l’écriture avec de nombreuses références littéraires essentiellement autour des œuvres de Virginia Woolf et de Romain Gary.
Voir aussi
* Tatiana de Rosnay, A l'encre russe --
-------------------------------------------------------------------------
<< Ch. Broussas, De Rosnay 2020 30/10/2020 © • cjb • © >>
-------------------------------------------------------------------------
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire