Référence : Edgar Morin, L'entrée dans l'ère écologique, éditions de L'Aube, version I 2016, version II actualisée, 167 pages, mai 2020
« L’homme est un être culturel par nature parce qu’il est un être naturel par culture. » Edgar Morin
Déjà un demi-siècle de retard s'inquiète Edgar Morin.
Les dégâts sont visibles, il suffit de regarder autour de soi où la
pollution urbaine s'étend, où les terres arables se raréfient. Et ceci
sans parler de ce qui se passe en Amazonie ou en Californie, en Sibérie ou en Australie, pays dans lequel on a par exemple oublié les leçons à tirer de l'expérience millénaire des aborigènes..
La prise de conscience, c'est par exemple la figure de cette jeune scandinave qui reprend le flambeau telle une nouvelle Jeanne d'Arc, suivie par une bonne partie de la jeunesse. C'est un espoir même si « les évêques de la Sainte économie libérale et de la mondialisation ne manquent pas une occasion de la railler. »
Pour Edgar Morin, le problème est toujours le même, c'est ce qu'il appelle la structure cognitive qui, dans nos sociétés, qui a tendance à séparer l’humain du naturel : Dans l'Europe chrétienne, Dieu a créé l’homme à son image, un homme à qui on a promis la résurrection et le paradis, où les animaux sont interdits. Pour René Descartes par exemple, la tâche de l’homme est de conquérir et de dominer le monde naturel.
Edgar Morin et sa compagne Sabah Abouessalam
« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie. » Edgar Morin
On
le sait, les catastrophes causées par l'homme ne provoquent que des
réactions émotives sans lendemain et les changements de mentalité sont
toujours longs et difficiles : Tchernobyl, Three Mile Island, Bopal ou Fukushima
ont été trop vite oubliées, considérées comme des épiphénomènes.
L'espoir est de remplacer cette approche par une autre approche basée
sur la conscience écologique. Dans cette logique, il faut que s'impose la
conception d'un homme à la fois animal et spirituel où nature et culture. Comme l'a écrit André Malraux : « La culture… ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers. »
Edgar Morin en compagnie de Marion Cotillard
L’hégémonie de cette croyance ne s’est atténuée que récemment, sans toutefois que s’affirme encore la conception que l’homme est à la fois animal et spirituel, marquant l'interdépendance entre nature et culture. dès lors, une "transition écologique" ne suffirait pas à enrayer drastiquement les phénomènes qui ont abouti à la situation actuelle.
Edgar Morin et Pierre Rabhi
Les
forces de résistance tiennent aussi bien au poids des habitudes de
pensée, aux intérêts économiques considérables en jeu et la timidité des
politiques. Il ne s'agit nullement d'opposer décroissance et croissance
mais de trancher entre ce qui doit croître et ce qui doit décroître.
Pour Edgar Morin, il faut réaliser une osmose entre l'écologie, le social et le politique.
Journal 1992-2010
Il préconise une « société monde » dépassant le concept de mondialisation, tournée vers des politiques plus humanistes et aussi plus réalistes qui puissent dépasser la fracture actuelle entre les utopies des uns et les contraintes, les résistances des autres.
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