dimanche 28 février 2021

Philippe Delerm, La vie en relief

 Référence : Philippe Delerm, La vie en relief, Éditions Le Seuil, 240 pages, février 2021

       
Philippe Delerm et sa femme Martine chez eux dans l'Orne

À 70 ans, Philippe Delerm, ce maître de "l’instantané littéraire" continue de partager avec ses lecteurs les sensations et petits événements du quotidien à travers la délicatesse de son style pour que l’on puisse saisir vraiment le sel de la vie.  

Dans une interview, Philippe Delerm donne quelques précisions sur la genèse et l’écriture de son livre. Le projet s'est comme imposé à lui mais assez lentement,  ayant même eu quelques difficultés à l'expliquer à son éditeur.

       

Il n’aime pas « être de son temps » car il se sent de toutes les époques de sa vie, « de tout son temps ». Son projet était de sonder tous les âges d'un seul et même homme – l’enfant, l’adulte et la personne d’âge mûr que nous sommes, tous rassemblés en quelques minutes d’une intensité inégalée.

Il y avait également ce désir de  vivre par les toutes petites choses, des sensations infimes,  des phrases du quotidien, des gestes, des bruits, des odeurs, des ambiances, tout « ce qui résonne en chacun de nous. »

  
Delerm sur la côte normande et devant sa maison normande

Sa position de spectateur, d'observateur du monde a produit ce qu’on appelle son  "minimalisme." Ainsi, il aime observer et écouter le monde qui l'entoure, jouer « l’entomologiste du détail le plus  invisible,  du rouage le plus minuscule et en percevoir les ultrasons. »                          

Ce "peintre du quotidien" voit la vie en trois dimensions et en relief. Comme à son habitude, il nous fait part de son expérience, du déroulé d’une vie quotidienne qui, avec lui, prend une dimension universelle. Dans ces instantanés qu’il nous offre, on peut ainsi danser avec lui, assister de chez soi à un match de foot ou partager les repas du dimanche et les toasts du petit-déjeuner.

      

Toujours des textes courts, souvent de quelques pages, réunis dans un recueil. Par contre, il a choisi cette fois-ci l'ordre chronologique classique des périodes de l’existence : l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte, la vieillesse, centré sur des moments importants qui permettent d’introduire un autre histoire.

On est par exemple introduit dans le fameux gymnase dont il garde un mauvais souvenir… et aussi son odeur particulière. Une odeur caractéristique de poussière et de chaussettes mélangées à laquelle il va de nouveau être confronté…
Il nous parle également de l'abandon d'un enfant qui s'endort sur sa chaise, la fluidité d'un verre de prune dont on peut mirer la limpidité.

      

« Je pense qu'un écrivain se reconnaît à son style, et mon but est qu'on puisse repérer le mien sur une demi-page, » dit l'auteur dans une interview. Lui a mis du temps à trouver sa musique. Par exemple, pour son premier roman, La Cinquième Saison, publié en 1983, il se dit obsédé par la cadence des phrases.

De la musicalité de la phrase qui l'inspirait au début, il est passé à une envie d'une précision, à la justesse des sensations. En tout cas,  il a le sentiment d'évoluer, c'est le moteur de son écriture. Dans un roman, l'important est de créer un climat, « une réflexion sur le temps qui passe. »

Mes fichiers sur Philippe Delerm :
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Journal d'un homme heureux -- Les eaux troubles du mojito --
Philippe Delerm et son œuvre (1) -- Philippe Delerm et son œuvre (2) --
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