Référence : Tatiana de Rosnay, Célestine du Bac, éditions Robert Laffont, 336 pages, mai 2021
Une bouleversante amitié
« Un livre rescapé » selon Tatiana de Rosnay elle-même. Elle s'en explique en précisant : « Ce
roman, je l’ai écrit en 1990. J’avais rangé le manuscrit dans un
carton, puis l’avais oublié. Jusqu’au jour où, à l’occasion d’un
déménagement, nous nous sommes retrouvés, lui et moi. Je l’ai relu avec
émotion et il m’a semblé qu’il avait aujourd’hui une résonance
particulière. Il est là, entre vos mains. »
Deux êtres que tout sépare, qui n'auraient jamais dû se rencontrer. Et Pourtant... Martin Dujeu a dix-huit ans, né dans une famille aisée, un rêveur solitaire. Célestine du Bac est une paumée, sans âge, sans domicile, qui a connu les épreuves de la vie.
Et pourtant, ils vont vivre un jour à Paris rue du Bac,
une rencontre décisive. Naît entre eux une belle amitié, une
extraordinaire amitié qui va changer le cours de leur vie et les marquer
à jamais.
Il y a bien un mystère dans cet échange qui, comme on dirait aujourd'hui, ressemble si bien à une relation gagnant-gagnant.
Martin a deux passion, un beagle nommé Germinal et l’œuvre d’Émile Zola.
C'est un grand maigre et myope, mal dans sa peau, qui parle peu, en
échec scolaire, en froid avec un père avocat. Il a perdu sa mère Kerstin
à l'âge de deux ans dans un mystérieux accident d’avion et ne s'en est
jamais vraiment remis. Avec son père, c'est le silence, un silence lourd du passé et des mots qui ne viennent pas, même s'ils s'aiment
sans en être vraiment conscients.
C’est en promenant son chien dans cette rue du XVe arrondissement que Martin va croiser Célestine
qui vit sous un porche. Rien n'aurait dû les rapprocher, sauf
l'écriture à laquelle tous deux vouent une passion, se découvrant peu à
peu, apprenant à s'apprivoiser. Lui se pose les questions
incontournables, qui est-elle, quelle est sa vie d'avant et ce qui fait
qu'elle a aboutit là, sous ce porche ? Mais est-ce vraiment important ?
Ce qui les rapproche, c'est apparemment leur goût pour l'écriture, Célestine écrit un Journal intime que Martin brûle de le lire et tente aussi d'écrire à la manière d'Émile Zola, son auteur fétiche. Mais c'est sans doute cette phrase qui les caractérise le mieux : « Je
vous aime d'un amour sincère et respectueux comme l'amour d'un enfant
pour un parent et moi je t'aime comme si je t'avais tricoté, j't'aime
comme si je t'avais porté dans mon ventre. »
Un hiver très rigoureux que Célestine supporte mal et c'est l'hôpital où elle sera reconnaissante à Martin de sa générosité et sa fidèle amitié, lui demandant de lui confier ses trois les plus chers.
Voir aussi
► Tatiana de Rosnay, Célestine du Bac, A l'encre russe, Les fleurs de l'ombre -
► Delphine de Vigan, Les gratitudes - Les loyautés - Les heures souterraines -
D'après une histoire vraie - Les enfants sont rois -
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<< Ch. Broussas, Célestine/De Rosnay 04/06/2021 © • cjb • © >>
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