dimanche 25 juillet 2021

Principes d'écologie

Sur la pollution lumineuse

     
                                Mauvaise luminosité - Bonne luminosité

Évaluer la pollution lumineuse suppose de définir objectifs et moyens et de poser un diagnostic selon 3 couleurs :
- Résultats positifs : vert
- Résultats acceptables : jaune-orange
- Résultats mauvais : rouge

Le défi étant bien entendu de passer du rouge au jaune et du jaune au vert en prévoyant les moyens adaptés, en cartographiant la zone géographique concernée et en répertoriant les acteurs concernés par le dispositif.


Le coût de la pollution lumineuse : gaspillage énergétique + Santé + Environnement
•  Éclairages inadaptés/mal conçus/inutiles•
•  Émissions de CO2 (Sommeil de mauvaise qualité / Maladies (cancer, dépression,...)•Absence de spiritualité, de créativité (ciel non visible)
• Perte de biodiversité (faune/flore) /Perte de services éco systémiques (pollinisation, résistances faune, perturbation chaines de nourriture,...)
• Difficulté d’observations astronomiques, découvertes scientifiques
• Perte de racines culturelles, patrimoine nocturne + Perte de possibilité de créer l’altruisme

      
 Samuel Challéat, Sauver la nuit, éditions Premier Parallèle

Les principes d’un bon éclairage :
1 Évaluer les besoins 2. Contrôler l’emplacement
3. Contrôler l’orientation 4. Contrôler l’intensité

5. Contrôler la durée (quand est-ce nécessaire ?) 6. Contrôler la température (couleurs chaudes moins nuisibles)


L'arrêté du 27 décembre 2018 : (application en 2020)

Pour maîtriser le flux lumineux, il est interdit de diriger la lumière vers le ciel. L’arrêté exige que sur les nouvelles installations de lampadaires l’ULR (Upward Light Ratio) soit inférieur à 1%. C’est-à-dire que le flux lumineux ne doit pas dépasser la ligne horizontale du luminaire LED.


Seuils des températures couleur en Kevin

L’unité choisie pour mesurer la température de couleur d’une lumière est le Kelvin. Plus le nombre de degrés est faible, plus la couleur est chaude.
Dorénavant, les équipements lumineux ne doivent plus dépasser 3000 Kelvin pour un meilleur confort visuel. Ce qui correspond à une lumière blanche chaude utilisée habituellement pour des ampoules domestiques.

Au-dessus de ce seuil, la lumière équivaut à celle du jour, perturbant la biodiversité. Par exemple, les insectes pollinisateurs ont réduit de 62% leurs visites nocturnes dans les zones trop éclairées.
Désormais aussi, il faudra adapter l’éclairage nocturne aux conditions de son environnement, plus d’éclairage systématique et maximum pendant tout le spectre nocturne par exemple.

Notion de corridor biologique

     
Corridor biologique et réserves                                  Exemple de pont-corridor

Aménager le territoire a consisté pendant trop longtemps à créer des équipements et des structures favorisant l’essor économique (autoroutes, remembrement…) au détriment de la faune et de la flore qui à force ne peuvent plus communiquer avec leur milieu naturel.
D’où une prise de conscience (récente) de ces effets et des solutions à mettre en œuvre pour "réparer les dégâts" et dégager une stratégie basée sur la notion de corridor biologique.

Le corridor biologique (ou écologique) désigne au moins un milieu reliant plusieurs habitats vitaux pour une espèce ou une population. Ces milieux naturels indispensables à la circulation de la faune et de la flore (propagules) pour satisfaire leurs besoins (manger, dormir, hiberner, se protéger de prédateurs, se reproduire, se reposer) ont souvent été endommagés. Il faut donc "réparer" (reconnecter) dans la mesure du possible les circuits et structures écopaysagères. C’est en quelque sorte comme réparer les mailles d’un filet percé.

      
Corridors continus et discontinus              Les tritons tracent leur liaison bio

La plupart du temps, deux solutions sont utilisées : restaurer les mailles du réseau d'un habitat fragmenté, protéger ou restaurer les habitats endommagés. Cette évolution a progressivement engendré une législation pour protéger ces milieux, ensemble de textes aussi bien locaux que nationaux selon le niveau d'intervention, aussi bien préventifs que curatifs selon l'état du réseau.

Un écosystème local : le cas de l’étang de l’Or dans l’Hérault


L'étang de l'Or et les étangs palavasiens

L'étang de l'Or et de ses rivages, c’est une étonnante diversité biologique. Au fil de cette eau douce, salée ou saumâtre, on découvre un univers lagunaire très riche avec ses paysages, sa faune et ses oiseaux, ses reptiles, ses insectes, sa flore où on trouve par exemple la luzerne ciliée, plante endémique qui fait partie des espèces menacées en France.
C’est un site exceptionnel pour l’accueil des oiseaux d’eau, intégré au réseau Natura 2000 qui doit concilier conservation de la biodiversité et maintien des activités humaines.

L’étang de l’Or compte encore quelques pêcheurs professionnels, pêchant surtout l'anguille mais aussi des alevins de loups, des dorades, des soles, autant de poissons migrateurs venant de la mer pour grandir dans la lagune, véritable nurserie dès le mois d'avril. De plus, quelques espèces protégées s’y abritent.

        
L'étang de l'Or, vue de l'éco système                          La faune et la flore

C’est un milieu aquatique qui demeure fragile, surveillé par des équipes du CNRS ou d'Ifremer (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) dans ses unités de Sète et de Palavas.

Le taux de salinité de la lagune a tendance à augmenter, l’équilibre entre eau douce et eau salée est menacé, avec pour conséquences de détruire les roselières qui abritent des espèces protégées, de s'infiltrer dans le sol et nuire aux cultures. Le Symbo suit donc attentivement le taux de sel par litre d’eau.

Exemple de milieux continu et discontinu :
 
1- Dingy Saint- Clair (74) : Vallée barrée par un torrent, le Fier, mais permettant le maillage des haies et boisements.
2- Espaces boisés isolés empêchant les invertébrés de circuler.

Le Symbo (SYndicat Mixte du Bassin de l’Or) a pour objectif de coordonner et animer, sur le Bassin de l’étang de l’Or :
- La prévention des inondations et la défense contre la mer, la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau ;
- La préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité, des écosystèmes aquatiques et des zones humides.

Étang de Vic-la-Gardiole

Dans ce cadre, et en particulier pour le second point, il exerce les missions suivantes :

  • Assure l’animation et la concertation relative à la prévention des inondations, à la gestion et à la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques
  • Anime les démarches de protection et de préservation des espaces naturels et de la biodiversité des sites Natura 2000 de l’étang de l'Or (ou étang de Mauguio)
  • Exerce la mission de gestion courante des ouvrages hydrauliques de la Porte de Carnon et de la station de pompage de Tamariguières et de ses ouvrages associés.
  • Intervient dans l’élaboration d’études sur les pollutions des eaux superficielles, de transition et souterraines, la protection des eaux superficielles et souterraines, la mise en place et l’exploitation de dispositifs de surveillance de la ressource en eau et des milieux aquatiques.

   
L'Étang de l'Or vers Carnon-Pérols                    et vers Lansargues

Pour ce qui nous intéresse plus particulièrement dans cette étude, le syndicat a pour rôle de s’assurer que les flux qui viennent des eaux douces et des eaux de mer assurent bien la bonne salinité des eaux saumâtres des étangs lagunaires. Leur circulation représente la condition indispensable aux échanges entre étangs et au sein d’un même étang (l’étang de l’Or en l’occurrence), seule solution du continuum d’échanges pour la conservation de la faune et de la flore locales.

  
Pêche dans l'Étang de l'Or                             L'Étang de l'Or et le salaison 

Dit autrement, ceci revient en fait à créer un corridor biologique entre les zones différenciées de l’étang de l’Or et un large corridor biologique entre les étangs lagunaires qui forment un ensemble dans la Petite Camargue entre le canal du Rhône et l’étang de Thau : L’étang de l’Or et les étangs dits palavasiens (Étangs de Méjean, de l’Arnel, du Grec, du Prévost, de Vic et d’Ingril à Frontignan)  
Ceci est d’autant plus délicat à gérer que l’ensemble de ces étangs est traversé par le canal du Rhône à Sète, suite du canal du Midi.

Voir aussi
* Suivi de biodiversité -- Corridors bio Grand Genève -- Corridors, agir, participer -

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<< Christian Broussas, L'écologie 23/07/2021 © • cjb • © >>
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