Référence : Maya Angelou, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, Le livre de poche, 352 pages, octobre 2009
Un livre, un débat, mardi 14 juin 2022
« Un matin, au moment où je quittais la maison, elle me dit: " La vie te donnera exactement ce que tu y apporteras. Mets tout ton cœur dans tout ce que tu fais, prie et puis attends. " »
Maya Angelou en 2013
Ce livre, écrit en 1969, est le premier volume des mémoires de Maya Angelou sur l'enfance d’une femme exceptionnelle, dont l'influence aux États-Unis a été considérable. "Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage" est une œuvre importante, aussi bien en terme littéraire qu'en tant que témoignage sur les mœurs de la société américaine de son époque, abordant les questions d’identité y compris par rapport à la langue, de racisme et de résilience.
Tant que je serai noire Rassemblez-vous en mon nom
Maya Angelou est surtout connue pour sa saga autobiographique qu'elle a écrite sous l'impulsion de son ami l'écrivain James Baldwin qui a dit d'elle : « Vous entendrez la femme royale, la fille de la rue espiègle ; vous entendrez le prix de la survie de la femme noire et vous entendrez sa générosité. » Mais elle a aussi écrit plusieurs recueils de poésies auxquels elle attache beaucoup d'importance, dont "Et pourtant je m'élève", paru en français. Elle explique, à travers un itinéraire semé d'embûches, comment une personne dominée qui a intériorisé cette domination, peut reprendre confiance en elle-même et se battre pour changer sa condition.
Lettre à ma fille Et pourtant je m'élève Lady B
Être une jeune femme noire au début des années trente dans le sud des États-Unis est une condition très difficile à vivre. Dans ce premier opus, elle raconte son itinéraire, sa petite enfance jusqu'à l'âge de dix-sept ans.
À 3 ans, avec son frère Bailey, elle quitte ses parents pour aller vivre chez "Momma" sa grand- mère, femme forte dans un milieu conservateur et raciste respectée de tous, une femme qu'on dit juste et sévère, qui gère un magasin de marchandises avec l'oncle Billy . Puis à 7 ans, elle retourne vivre chez sa mère qui ne pourra empêcher le viol de sa fille. Elle ira de nouveau chez sa grand- mère à Stamps qui s'occupera d'elle. C'est "Momma" qui va la protéger malgré la ségrégation et les épreuves subies.
Avec James Baldwin
Elle nous fait partager ses émotions , les expériences que vit son héroïne, ses moments d'abattement, sa solitude. Surtout, elle ne comprend pas le comportement des Blancs, son oncle lui a simplement dit « ils ne nous connaissent pas du tout..., ils ont peur. »
Loin d'ici (film) La vie ne me fait pas peur (ado) Un billet d'avion pour l'Afrique
Sa chance, c'est la rencontre avec madame Flowers, qui l'encourage à s'adonner à la lecture, même à haute voix, « les mots signifient plus que ce qui est écrit... il leur faut la voix humaine pour leur infuser des nuances profondes. »
Sa mère lui donne ce principe de vie : « La vie te donnera exactement ce que tu y apporteras . Mets tout ton coeur dans ce que tu fais, prie et attends . »
Alors
elle décide de lutter, de ne jamais baisser les bras, apprend à
conduire, exerce le métier de receveuse dans le tramway de San Francisco , se cultive et devient militante.
Quelques points de repère
Le rapport aux Blancs
* « Je me rappelle n’avoir jamais cru que les Blancs fussent vraiment réels. » P37
* « Les autres, ce n’était pas des gens. C’était des Blancs. » p 38
* Les "petits Blancs" mal élevés sales & insolents
* Les Noirs ont une peur-admiration à l’égard des objets des Blancs p 64
* À St-Louis, ses parents se conduisent comme des Blancs p 89
à contrario : « On peut dire que mrs Flowers me rendait fière d’être noire rien qu’en étant elle-même. » p 118
modèle : « Elle se comportait avec autant de raffinement que les Blancs dans les films et les livres. »
Les jeunes blanches sont élevées comme des bourgeoises et les jeunes noires selon une éducation pratique. » p 129
* L’épisode de Sister Monroë p60 – (faire prêcher le Révérent)
* L’épisode du prénom mary/Margaret p 139
* Le sermon de Brother Bishop sur la charité (charité=critique des Blancs) p 156-57
* Remise des prix : discours du connard de Donleavy le Blanc qui met en
pièces les espoirs de Maya p 214 (« quelle horreur d’être noire et de
n’avoir aucun contrôle sur ma vie. »)
* Différences de langage et interprétation p 234
- Si la réponde d'un noir est incomplète/fuyante --> vérité non accessible
- Si on demande à un noir "où il était", il vous dira "où il va" »
[peut-on lui demander "où il va" pour savoir "où il était" ?]
* Installation à San Francisco 1941 p 252
La guerre y chasse les japonais remplacés par des noirs. Ils investissent « des immeubles de 2 ou 3 étages qui devinrent instantanément des taudis. »
Indifférence à l'égard des japonais. « On n'avait pas non plus à les craindre comme les Blancs. »
Identification à son époque p 254
Les riches Blancs (officiers de marine) « habitaient un autre espace-temps que moi. » p 255
* « La femme noire est prise entre les triples feux croisés du préjugé masculin, de l'illogique haine blanche et de l'absence de pouvoir noir. » p 324
* cf Maya la première receveuse noire p 318
Voir aussi
* Site www.bibliothèque-orange.org et bibliotheque.orange@wanadoo.fr
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