mardi 12 juillet 2022

Lothar von Seebach

 « Un œil vif, une palette harmonieuse, une main divine ! »

Lothar von Seebach (1853-1930), peintre allemand établi à Strasbourg, a été aussi un dessinateur, aquarelliste et graveur, membre vers 1900  du mouvement pictural du cercle de Saint-Léonard [1] dont il assurera la formation.

       
Autoportrait                   Nature morte au gibier 1881

Très tôt, ses dons sont reconnus et il s’inscrit à l’Académie des beaux-arts de karlsruhe avec Ferdinand Keller. En 1875, après son diplôme, il rejoint sa famille installée à Strasbourg, où son père sert comme officier depuis le rattachement de l'Alsace à l'Empire allemand. Il se tourne alors vers la nature morte qui lui permet de vivre après la mort prématurée de son père.

          
Bouquet de Dahlias 1915               Bouquet d’hortensias

Il suit de près les évolutions picturales de son temps, en particulier l'impressionnisme dans les salons dissidents parisiens. Il fait des voyages d’études en Bretagne (1897) puis plusieurs fois à Paris en 1879, 1880 et 1882, où il expose à plusieurs reprises, visite le Louvre, les salons impressionnistes et ceux des fauves (1905).

   
Le Biergarten 1897                                      Saules dans le Ried

En fait, il peindra des portraits classiques de commande dans son atelier ainsi que des toiles représentant fleurs et bouquets qui vont souvent décorer les intérieurs de la bourgeoisie strasbourgeoise, participant grandement à sa renommée mais aussi des compositions plus personnelles sur la nature ou des scènes de genre. 

         
Alice Schaal 1916                        Adam et Ève 1910                 

À partir de 1880, von Seebach se spécialise dans les bouquets de fleurs, toiles qui assoient sa réputation. D’abord des grands formats très fournis qui deviendront ensuite beaucoup plus sobres. 

             
Nu devant la glace                Bouquet de pivoines 1890

Cet engouement pour ce genre lui permit d'aborder d’autres sujets plus difficiles ou moins en vogue, qu’il n’exposait pas forcément.  Il peindra des fleurs toute sa vie contrairement à d’autres thèmes qu'il abandonnera rapidement.

   
Branches de lilas          Madame Christian Woerth      Bouquet de roses

Un journaliste, admiratif de l'étendue de son talent, écrira : « Selon les tableaux exposés dans les vitrines du marchand d’art Edel-Büchel, nous le tenions pour un spécialiste de peinture à fleurs. Et voilà un peintre d’une étonnante diversité, légèreté et adresse. Il nous conduit aux porteurs de charbon et transporteurs de minerai, il nous montre la forge et le tailleur de pierre. 

  La plaine inondée 1898

Il nous mène à l’atelier du sculpteur et au stand des femmes du marché, il donne à voir la vieille blanchisseuse avec le baquet, le jardinier et son panier. Il ne peint cependant pas la vie du peuple au travail dans un style de la peinture misérabiliste, mais simplement, vraie et sobrement, tel un véritable réaliste. »

                        
Jeune fille rousse 1898                        Femme assise en bleu

On l’appelait le « peintre du Vieux Strasbourg ». Il peint la ville, des vues du Rhin et de ses affluents. Il rend admirablement bien l’animation des rues, le travail des artisans et l’ambiance de leurs ateliers, peignant de véritables documents au tournant du siècle dernier.

  
Majoliques et fruits                               Strasbourg Pont de Ziegel

Dans son atelier de la porte de l'hôpital à Strasbourg, il peint les endroits qu'il fréquente, son quartier, le petit peuple de la Krutenau, les berges de l'Ill, la Petite France, le port sur le Rhin, à Kehl les paysages du Ried...


Vues de Strasbourg : rue de la douane 1895, centre ville 1917 et cour de corbeau

Après avoir obtenu la nationalité française, il quitte cependant l’Alsace en 1921, blessé par les piques de certains collègues, pour faire un voyage qu e le mènera au Lac de Constance puis à Francfort-sur-le-Main et à Fessenbach chez son frère Auguste.

    
Bouquet au vase à anse   Lilas blanc au vase sombre Effets de fleurs 1893

Il disait d’ailleurs à propos de son travail : « Je ne peins pas des tableaux, seulement des études. » Parmi les nombreux portraits qu'il réalisa, on peut noter ceux de la poétesse Elsa Koeberlé, fille du chirurgien Eugène Koeberlé dont il était très  proche.


Portrait d’Elsa Koeberlé 1898   À la fenêtre 1905   Madame Marthe Steinlen

Notes et références
[1] Le « Cercle de Saint-Léonard » comprenait notamment : Paul Braunagel, Auguste Cammissar, Benoît Hartmann, Léon Homeck, Lucien Blumer, Paul Spindler, Henri Solveen et Henri Loux

  
Jetée de roses 1899, 2 versions

Voir aussi
Document utilisé pour la rédaction de l’article Henri Rivière -- * Ilya Répine --
Document utilisé pour la rédaction de l’article * Crozant en Creuse -- Maurice Denis --

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