Portrait de l’artiste au Prieuré, 1921 Le musée sous la neige
« Maurice
Denis est le peintre du bonheur rêvé. Sa foi l’a aidé à traverser des
épreuves comme la mort d’un de ses enfants ou le décès de sa femme. Sur
ses peines, il jette des silences. Il a connu trois guerres, mais il a
toujours su qu’il y avait d’autres bonheurs à vivre. »
Fabienne Stahl, conservatrice du musée de Saint-Germain-en-Laye
St Georges aux roches rouges 1910
Même s'il est né à Granville et mort à Paris, Maurice Denis a toujours vécu à Saint-Germain-en-Laye, aujourd’hui située dans le département des Yvelines.
Maillol, L’été sans bras 1911 statue Parc du musée
"L’exposition Bonheur rêvé" nous propulse dans l’intimité de l’homme et de l’artiste, tout au long de sa vie, à partir de l’évolution de son œuvre dans les lieux où il a vécu.
Chemin dans les arbres 1891
Elle met par exemple en valeur le Prieuré, qui était dit-on « destiné à devenir la demeure définitive » et qu'en tout cas, il a occupé les trente dernières années de sa vie, devenu depuis le musée départemental Maurice Denis. Le « Nabi aux belles icônes » est l’un des fondateurs et le théoricien du groupe des Nabis. Sa peinture qui mêle étroitement le sacré et le profane, est d’inspiration symboliste et synthétiste avant de s’orienter vers un classicisme renouvelé.
Ève dans la forêt, 1924 : l’affiche et le tableau
« Et puis je ferai de l’Art, de l’Art de masse, en tout et partout. Je me gorgerai, je m’enivrerai de cette pure et sainte jouissance, de cette douce vie, si désirée, d’artiste. » (Maurice Denis, Journal, 30 juillet 1885)
Hommage à Cézanne 1900
L'exposition repose en partie sur des prêts importants, notamment du musée d’Orsay, et présente les œuvres majeures du Musée, avec de nombreux documents inédits, provenant de collections privées.
Degas et son modèle 1906
Classé maintenant parmi les « Maisons des illustres », le Musée inauguré en 1980 vient de fêter ses 40 ans marqué par une exposition qui correspond aussi à la célébration du 150e anniversaire du peintre né en novembre 1870, avec le parrainage exceptionnel de l’écrivain Éric-Emmanuel Schmitt.
Le mystère catholique 1889
Dans son tableau Les pèlerins d'Émmaüs par exemple, Maurice Denis se souvient de la leçon de Gauguin et applique les principes du mouvement nabi : peindre de mémoire, simplifier, recomposer, unifier. L’économie de moyens doit renforcer l’impact du contenu.
La vierge du Folgoët 1930
En montrant ensemble deux scènes consécutives – la rencontre avec les pèlerins sur le chemin et le repas partagé dans l’auberge – il utilise dans son œuvre la dimension de l’espace-temps. [1]
La maternité du Pouldu 1899
La plage de Trestrignel 1929
Comme souvent chez Maurice Denis, le sacré intervient dans la banalité du quotidien. Dans le tableau La Vocation des apôtres datant de 1906 qui met en scène un paysage caractéristique de la Bretagne, celui du port du Pouldu à l’embouchure de la Laïta, des pêcheurs suivent Jésus dont la haute silhouette souligne le rang, tandis que Jean-Baptiste prêche au bord de l’eau.
La Vocation des apôtres 1906
Très souvent, il se dégage de ses toiles une atmosphère de sérénité donné autant par les thèmes familiers qu'il développe que par sa façon de les traiter.
Les pèlerins d'Emmaüs 1895
Par exemple, ce tableau intitulé Portrait de Marthe et Maurice Denis au crépuscule, dit aussi Le Dessert au jardin et datant de 1897 associe un paysage, une nature morte et un autoportrait à sa femme Marthe, au crépuscule dans le jardin de la villa Montrouge où ils résident, rue de Fourqueux, à Saint-Germain-en-Laye.
Les moines de Beuron 1904
Le Dessert au jardin 1897
Le Paradis 1912
Au centre de l’œuvre, se trouve une rose, associée par le peintre à son épouse. Les silhouettes de femmes cueillant des fruits dans les arbres à l’arrière-plan évoquent le motif de sa toile L’Échelle dans le feuillage.
Le petit-déjeuner 1901
Ce tableau devait représenter beaucoup pour Maurice Denis parce qu'il l'a conservé pendant toute sa vie.
L'échelle dans le feuillage 1892 + détail
Arabesques poétiques pour la décoration d’un plafond, dit L’Échelle dans le feuillage 1892
Sous une voûte de feuillage, une quadruple figure de Marthe, sa future
épouse, semble baigner dans l’air. Des arabesques tournoyantes entraîne
notre regard vers le haut. La scène fait penser aux anges dans Le songe de Jacob relaté par la Bible ou à la composition Arabesque de Schumann.
La boxe 1918 Triple portrait de Marthe fiancée 1892
Il s’agit en fait d’un décor de plafond qu’il peint pour son ami peintre et musicien Henry Lerolle.
La décoration ajoute à la poésie de l’ensemble, loin du réel, à travers
les aplats des couleurs, le motif stylisé des frondaisons et des
trouées de ciel, et même dans les volutes du bas des robes. Un tableau
annonciateur de l’Art nouveau.
Régates à Perros-Guirec 1897
Baigneuses à Perros-Guirec 1904
Régates à Perros-Guirec 1897
Séduit par les reflets sur l’eau, les couleurs des voiles et l’animation du port, Maurice Denis
peint plusieurs fois cette fête populaire. Ici, le contraste entre la
jetée et la rampe d’accès au port répartit l’espace et rapproche les
plans du proche et du lointain, du fixe et du mouvant, de la fête et du
deuil. Les statures noires des Bretonnes se mêlent à la joie des baigneurs.
Le cadrage en vue plongeante, le graphisme décoratif des vagues, les
formes colorées simplifiées rejetant tout réalisme, représentent bien
l’esthétique des Nabis.
Madame Ranson au chat 1892 Baigneuses Plage de Pouldu, 1899
Portrait de madame Rançon au chat vers 1892
Les Ranson accueillaient volontiers leurs amis peintres dans l’atelier du boulevard du Montparnasse. Dans ce portrait de France Ranson, Maurice Denis
fait largement appel à l’art japonais : format vertical étroit, absence
de modelé, motifs ondoyants de la robe, du papier peint et même du
pelage du chat.
Ses ajustements lui permettent d’allonger la jupe et de la doter d’un
tout petit pied. À travers les arabesques qui marquent la composition,
il s’efforce d’accentuer l’élégance de la silhouette.
La vierge au baiser Chapelle du Prieuré
Notes et références
[1] Portrait de l’artiste devant le Prieuré 1921
À la mort de sa femme Marthe en 1919, Maurice Denis se retrouve seul
avec de jeunes enfants , atteint dans son moral et ses moyens
d’existence. Sur cette toile, il est devant chez lui, entouré des siens
avec ses deux garçons qui jouent, les filles qui bavardent. Marthe sur
la terrasse, accueille Élisabeth, sa future épouse, lui ouvre les bras.
Plage & enfant au bonnet rouge 1909
Baignade Ste-Anne La Palud 1905
Voir aussi
La collection Morozov-- Expo Edouard Vuillard --
La vocation des apôtres 1906 -- Les vitraux et Scènes de plage --
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