Toutes les civilisations ont encensé la mère, celle qui donne la vie. Dès l’Antiquité, les Grecs glorifient la maternité en la célébrant particulièrement au printemps, à travers la mère de tous leurs dieux, Rhéa. Au Vème siècle av. J.-C., c’est à travers la fête des Matraliae que les Romains lui rendent hommage, fête qui se déroulait alors le 11 juin, à l’époque du solstice d’été, célébrant Mater Matuta, la déesse de l’aube et de l’enfantement.

                

Le Moyen Âge sanctifie plutôt la Vierge Marie, mère du Christ. Même si elle ne peut logiquement être le symbole d’une « fête des Mères » en raison de son statut touchant à sa virginité. La tradition revient en Angleterre au XVIème siècle avec le « mothering Sunday », le dimanche des mères, instauré pour que les domestiques des grandes familles anglaises aient un jour de repos par semaine et puissent ainsi se retrouver en famille.

En  France, en 1897, "l’Alliance nationale contre la dépopulation", créée un an plus tôt par le médecin, démographe et statisticien Jacques Bertillon (1851-1922), lance l’idée d’une fête des enfants pour mettre en avant  l’importance donnée à la fécondité.

En France c’est en 1904 qu’un instituteur Prosper Roche fonde une société de secours mutuels qui inclut l’organisation d'une journée annuelle pour remettre des « récompenses de haut mérite maternel ». En juin 1918, le colonel de la Croix-Laval crée la première « Journée des mères » officielle à Lyon pour honorer les femmes qui ont perdu un fils "mort pour la France." Dans ce cadre, le pouvoir politique va inciter les mairies à organiser en mai une journée pour célébrer les mères.
Une idée que Vichy s’empressera de récupérer en 1941 en créant une « journée des Mères » célébrée le dernier dimanche de mai.

               

Vichy fait bien les choses en faisant placarder dans toutes les écoles de France le message suivant : « Ta maman a tout fait pour toi, le Maréchal te demande de l’en remercier gentiment… »
C’est aux mairies d’arrondissement de mettre sur pied la journée des Mères le 31 mai 1942. Même si les moyens ne suivent pas, elle est inscrite dans un cadre officiel et dans le calendrier républicain.

           

Après-guerre, c'est le président socialiste Vincent Auriol qui promulgue la loi du 24 mai 1950 qui stipule : « La République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d’une journée consacrée à la célébration de la « fête des Mères ». Dès lors, la célébration deviendra une coutume, une journée dédiée à la reconnaissance du rôle des femmes dans la société.

Au cours des années 60, le consumérisme va s'en mêler et faire peu à peu de cette fête un moment clé de consommation.

Carte postale

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<< Christian Broussas • Fête des mères  © CJB  ° 24/05/2023  >>
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