samedi 14 mai 2022

Albert Camus Cycles et chronologie

 Albert Camus Les cycles

1- De l’absurde à la révolte  

Sisyphe ou le « cycle de l’absurde »
L’absurde représente pour Camus une rupture entre l’homme et le monde, un point de départ, non une conclusion. Dans Le Mythe de Sisyphe en 1942, le héros symbolise l’absurde des actes répétitifs sans perspective, conscient de sa condition tragique. L’absurdité du pouvoir pousse Caligula à rechercher le point de non retour du pouvoir absolu.  

L’absurde  dans L’Étranger est autant l’acte par lui-même et son ressort incompréhensible que l’incapacité de Meursault à le faire partager et à susciter la moindre compassion des autres. Un geste qui est jugé inadmissible. Ce qu’on juge, ce n’est pas tant son crime que l’absurdité d’un geste apparemment sans mobile et sans explications ainsi que l’indifférence d’un homme sans remords et étranger à son propre sort.  

Prométhée ou le « cycle de la révolte »
Dans La Peste en 1947, Sisyphe est le symbole de la révolte individuelle, refusant sa condition et Prométhée le symbole d’une révolte collective et proclame son autonomie.

Cette révolte collective, on la retrouve en 1951 dans L’Homme révolté qui affirme « Je me révolte donc nous sommes ». La question centrale est celle du meurtre, inhérent à la révolte. Mais alors, comment l’homme, au nom de la révolte, s’accommoder-t-il du meurtre et de la terreur qui peut engendrer des systèmes totalitaires ? Et dans ces conditions, comment alors justifier ce monde d’asservissement au nom de l’Histoire ?
Camus montre les perversions de la révolte et la nécessité de concilier liberté et justice. Ceci peut se faire en recourant à la notion de "mesure" des grecs, une dynamique qui rejette la résignation, qu’il appelle « La pensée de midi ».
 

2- De Prométhée à Hélène

Déjà dans sa pièce Les Justes en 1949, Kaliayev refuse de sacrifier le neveu et la nièce du grand-duc Serge qui sont avec lui dans la calèche, que les conjurés ont décidé d'exécuter au nom de la Révolution. Contrairement à Stepan qui veut aller jusqu'au bout, quel que soit le prix à payer, s'impose des limite pour ne pas dénaturer sa révolte.

Dans Prométhée aux enfers en 1946, Camus projette le révolté  dans le monde de son époque.  Prométhée, écrit-il, « est ce héros qui aima assez les hommes pour leur donner en même temps le feu et la liberté » mais s’il revenait aujourd’hui parmi nous, les hommes régiraient comme les dieux antiques : « ils le cloueraient au rocher, au nom même de cet humanisme dont il est le premier symbole. » Dans ce monde de démesure, il se sentirait en enfer.
("Prométhée aux Enfers", L’Eté, 1954)

En 1948, dans "L’Exil d’Hélène", il reprend cette même idée d'une Hélène dédiée à la beauté et perdue, exilée dans l'occident moderne dédié à un rationalisme orgueilleux.
« Nous avons exilé la beauté… » Contrairement à l’Europe, « la pensée grecque s’est toujours retranchée sur l’idée de limite. Elle n’a rien poussé à bout, ni le sacré, ni la raison. Elle a fait la part de tout, équilibrant l’ombre par la lumière.  […] Némésis veille, déesse de la mesure, non de la vengeance. Tous ceux qui dépassent la limite sont, par elle, impitoyablement châtiés. »
Ainsi, dès 1948, Némésis, la déesse dont la colère peut s'abattre sur tous ceux qui s'adonnent à la démesure, est déjà présente dans l'esprit de Camus.
("L'Exil d'Hélène", L’Eté, 1954)
 

3- Némésis ou le « cycle de l’amour »

« Je ne connais qu'un devoir, c'est celui d'aimer. » Albert Camus

Aux totalitarismes européens, Camus oppose cette capacité grecque à rechercher un équilibre entre révolte et justice. Le symbole en est Némésis, qu’il évoque aussi bien dans l'Homme révolté que dans ses Carnets dès 1956 où il écrit : « Le troisième étage, c’est l’amour : Le Premier Homme, Don Faust. Le Mythe de Némésis. » Toujours dans ses Carnets, il écrit : « Parti de l’absurde, il n’est pas possible de vivre la révolte sans aboutir en quelque point que ce soit à une expérience de l’amour qui reste à définir ». (La pléiade, Œuvres complètes, t. II, 2006, p. 1068)  

Cette expérience de l'amour, symbolisée par le mythe de Némésis, Camus l'avait ébauché dans son roman inachevé Le Premier homme, publié en 1994, grande fresque biographique sur l'aventure humaine en Algérie au temps de la colonisation. Ce troisième cycle devait aussi comprendre une pièce de théâtre, Don Faust, et un essai, Le mythe de Némésis.  

Ce thème de l’amour tel que le conçoit Camus repose donc sur Némésis, déesse chargée de punir lhybris (la démesure grecque) et de revenir à un certain ordre naturel. Dans L’Homme révolté, il précise qu'une « réflexion qui voudrait tenir compte des contradictions contemporaines de la révolte devrait demander à cette déesse son inspiration. »  

À la fin de ses Carnets, Camus écrit un poème assez sibyllin où il note "Pour Némésis (à Lourmarin décembre 59) et qui commence ainsi :
« Cheval noir, cheval blanc, une seule main d’homme maîtrise les deux fureurs. À tombeau ouvert, joyeuse est la course. La vérité ment, la franchise dissimule. Cache-toi dans la lumière.
Le monde t’emplit et tu es vide : plénitude
. » [1]
 

    Cheval noir, cheval blanc

Ce texte fait d’une suite d’antithèses repose sur ces chevaux noir et blanc qu’il faut maîtriser. Ils sont sans doute le symbole du poète dans son rapport au monde, à son œuvre et à lui-même, qu’il ne parvient pas à maîtriser. Cet autre antithèse « cache-toi dans la lumière » fait probablement référence à une lumière éblouissante qui dissimule les contours. Ainsi sur ces contradictions qui représentent la lutte entre la raison et la passion, se construit dans la mesure, le dépassement des contradictions.
 

L'idée d'intégrer les contraires se retrouve déjà dans "L'Énigme", un texte de 1950 qui finit ainsi : « Au centre de l’univers d’Eschyle, ce n'est pas le maigre non-sens que nous trouvons, mais l'énigme, c'est-à-dire un sens qu'on déchiffre mal parce qu'il éblouit… Au centre de notre œuvre, fût-elle noire, rayonne un soleil inépuisable… » [2]  

Dans cet équilibre des contraires qu’il veut réaliser, Camus célèbre comme de nouvelles noces à Tipasa, un hymne à l’amour pour la vie, les êtres et le monde. La figure d’un Don Juan faustien ou d’un Faust qui retrouve le chemin de l’amour, s’impose à lui.

Dans Défense de L’Homme révolté [3], Camus offre une piste pour comprendre la portée de son Don Faust, il écrit : « L’idéologie du XIXe siècle… s’est détournée du rêve de Goethe unissant avec Faust et Hélène le titanisme contemporain et la beauté antique, en leur donnant un fils Euphorion. [4] Je n’ai pas dit que Faust avait tort dans ce qu’il était, mais seulement que pour être et créer, il ne pourrait se passer d’Hélène. »

Don Faust aurait sans doute été un dépassement des forces contraires en mettant confrontant ces deux forts caractères, l'âme et les sens, l'idéalisme de Faust et le matérialisme de Don Juan.  

Notes te références
[1]
Carnets III, Cahier IX, pages 259-260
[2] L'Énigme, court essai de 1950 intégé dans le recueil L'Été paru en 1954
[3] Œuvres complètes, Essais, page 1711
[4]
Dans le Faust II de Goethe, Euphorion, "fruit de l'amour le plus beau" meurt tout jeune d’une chute

 

Chronologie d'Albert Camus : Les années 50

      
                                            Avec François Mitterrand en octobre 1954
 

1950
Séjour à Cabris (06) : 2/01/50 au 14/07/50 entrecoupé de 2 courts séjours à Paris
Séjours dans les Vosges et à St-Jorioz (74) en septembre
Achat de l'appartement du 29 rue Madame à Paris 6ème et aménagement en décembre

1951

Second séjour à Cabris 24/01/51 à fin mars, vacances au Chambon (43) 29/07 au 30/08
  Travaille à son essai L'Homme révolté terminé le 8 mars - affecté par la mort de Gide
En juin, meeting sur l'Espagne - reçoit JC Brisville pour sa biographie
Séjour à Alger au chevet de sa mère hospitalisée, 19/09 au 1/12/51

Juillet-août : séjours à Ste-Foy la Grande (33) et au Panelier (43)
  Texte et défense de la revue Caliban : « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude. »
18 septembre 51 : parution de L’Homme révolté

« Et comment vivre dans ce monde d'ombre? Sans vous, sans deux ou trois êtres que je respecte et chéri, une épaisseur manquerait définitivement aux choses. (...) Il y a si peu d'occasions d'amitié vraie aujourd'hui que les hommes en sont devenus trop pudiques, parfois. » À René Char 26 octobre 51
En novembre, il est à Alger auprès de sa mère malade.
 

1952
Avril 52, il est à Cabris, balades à Cannes et St-Rémy
12 juin : quitte l’UNESCO
Querelle à propos de L’Homme révolté :
- 5 juin 52, article, Révolte et police (repris dans Actuelles II)
- 30 juin, réponse à Francis Jeanson, Révolte et servitude (repris dans Actuelles II)
- Août : nouveau séjour au Panelier
- 17 septembre : (À propos de Sartre et Jeanson), « je les ai toujours irrités ou blessés dans ce que je sens, de là ce vilain étalage et cette impuissance à être généreux. »
- Passe décembre en Algérie, chez son frère Lucien avec sa mère, visite le sud (Laghouhat, Gardaïa)
Il se plaint de sa vie à Paris et écrit très souvent à Maria Casarès  

1953
- Début 53 : travaille sur La postérité du soleil et Retour à Tipasa
- 10 mai : Discours de St-Étienne sur Le pain et la liberté
- 14 juin : création au festival d’Angers de deux adaptations de Camus, La dévotion à la croix de Calderon et Les Esprits de Pierre de Larivey.
- Juillet-août : passe quelques jours à Ermenonville avec Maria Casarès puis à Thonon-les-bains et à Cordes dans le Tarn. Retour sur lui-même : « À quarante ans on consent à l'annihilation d'une part de soi-même. » Travaille sur une novelle La Femme adultère et retrouve Maria Casarès à Lacanau.
- Début octobre, désabusé : « Noble métier où l'on doit se laisser insulter sans broncher par un laquais de lettres ou de parti ! » (Carnets. Cahier VII) 
- 17 octobre : Ébauche du roman qu'il intitulera Le Premier Homme.
-  29 octobre : publication d’Actuelles II (chroniques 1948-53)
- En décembre, il est à Oran au chevet de Francine qui fait une grave dépression, la trouvant « dans un état alarmant. »

   L'immeuble de la rue Chanaleilles  

1954
- Janvier 54 : Publication de sa nouvelle "La mer au plus près ".
- Février 54 : publication de son recueil L’Été
- Mars 54 : Projet du Premier homme : « J'imagine un premier homme qui part de zéro qui ne sait ni lire ni écrire, qui n'a ni morale, ni religion. » Lettre à propos de sa femme : « Non, Francine ne va pas mieux... »
- Fin mai : « Francine s'améliore de jour en jour... » mais c'est la séparation : il quitte la rue Madame pour habiter rue de Chanaleilles dans le VIIe
- En juillet, texte sur le thème Terrorisme et amnistie : « Le terrorisme naît de la solitude, de l'idée qu'il n'y a plus de recours… »
- Été 54 : « ... Je suis dans un triste état d'impuissance totale et de tristesse morne. J'ai l'impression d'avoir été détruit, et pour longtemps. » Part se reposer avec ses enfants dans l’Eure-et-Loir chez les Gallimard
- Début octobre : Camus est aux Pays-Bas, à La Haye, visite le musée Mauritshuis puis c’est Amsterdam, qui servira de décor à La Chute.
- 23 novembre au 15 décembre : voyage en Italie, rencontre avec Nicola Chiaromonte, Carlo Levi, Alberto Moravia… et conférence intitulée "L’artiste et son temps" à Turin, Gênes, Naples, Rome, Sorrente, Pompéi. Le moral revient.   
- Sa mauvaise humeur après l’attribution du Goncourt Simone de Beauvoir pour Les Mandarins dont il est le héros :  À part le fait qu’il est « directeur d'un journal issu de la Résistance, tout le reste est faux, les pensées, les sentiments et les actes… » 

1955

- Janvier 1955, il écrit dans Carnets. Cahier VIII : « La tentation communiste est, pour un intellectuel, de même type que la tentation religieuse. »

- Février 1955, voyage en Algérie, Alger, Tipasa, Orléanville en rapport avec le récent tremblement de terre.
-  Mars : Première de son adaptation de "Un cas intéressant" de Dino Buzzati. Il donne une lecture de sa pièce Caligula dont on dit « Il joue plutôt qu'il ne lit. »
- 26 avril au 16 mai 55 : voyage en Grèce, Athènes, Sounion, il sillonne le Péloponnèse puis visite les Cyclades.
Conférence sur Le Théâtre contemporain : « Notre époque est tout à fait intéressante, c'est-à-dire qu'elle est tragique. »
- Fin mai, début de sa collaboration avec L’Express où il écrit : « En Algérie, comme ailleurs, le terrorisme s'explique par l'absence d'espoir. » 
- Juillet : vacances avec ses enfants près de Chamonix, il termine la rédaction de La Chute.
- Août : voyage en Italie avec Maria Casarès
- Inquiétude à son retour : « Je suis bien angoissé devant les affaires d'Algérie. J'ai ce pays en travers de la gorge et ne puis penser à rien d'autre. » À son avis : « Nous sommes ici devant l’événement capital du XXè siècle : l'arme nucléaire amène la fin des idéologies. » 
- En octobre, il reçoit des menaces de mort

- Fin d’année chargée : il tacle dans ses articles de L’Express prêche pour la trêve du sang en Algérie, le conservatisme français qui refuse de donner la nationalité française au compositeur hongrois Tibor Harsanyi parce qu’il « exerce une profession socialement inutile » ou le général Franco qui pense que « le Maroc n'était pas mûr pour la démocratie. » 
Pour les prochaines élections législatives, il annonce son soutien à Pierre Mendès-France.

1956

- Janvier : 31ème article de L'Express : Trêve  pour les civils.  « J'ai choisi l'Algérie de la justice, où Français et Arabes s'associeront librement. »
18 janvier : Camus est à Alger : « Et puis tout vaut mieux que cette France de la méchanceté, ce marais où j'étouffe. » (Carnets. Cahier VIII)
« Menaces pour ce soir et demain. »
22 janvier : Il lance un "Appel pour une trêve civile" – Retour à Paris le 25. 
- Février Il quitte L’Express et écrit : « Si je voyais une action possible, même la plus folle,  je la tenterais. Mais nous dévalons vers l’abîme, nous y sommes déjà. (...) Il faudrait maintenant un miracle pour éviter le pire. » 
- 24 mars au 8 avril : Séjour à La Palerme à L’Île sur Sorgue avec les jumeaux, rejoints par son frère et sa mère. Il y retournera en juillet-août.
Il écrit : « nous sommes coincés entre deux fanatismes, une fois de plus. »
-  18 mai : parution de La Chute
-  Lettre à René Char. « Avant de vous connaître, je me passais de la poésie. Rien de ce qui paraissait ne me concernait. Depuis dix ans au contraire,  j'ai en moi une place vide, un creux, que je ne remplis qu'en vous lisant, mais alors jusqu'au bord. » 
- Article dans L'Express : Fidélité à l'Espagne
- 20 septembre : Première de son adaptation de "Requiem pour une nonne" de Faulkner
- Octobre : meeting pour l’Espagne (de Madariaga) : « la justice se perd dans la haine comme la rivière dans l'océan. »
- Novembre : Réagit avec vigueur à l’attaque soviétique contre la Hongrie.

Domaine de La Palerme, L'île-sur-la-Sorgue

1957
- En février 57, lettre à Jean Sénac : «... j'ai décidé de me taire en ce qui concerne l'Algérie, afin de n'ajouter ni à son malheur, ni aux bêtises qu'on écrit à son propos. » 

- 4 mars : publication du recueil L’Exil et le Royaume
- 21 juin : Camus est au Festival d'Art dramatique d'Angers. Première de l'adaptation par Camus de la pièce Le Chevalier d'Olmedo par Lope de Vega. Mise en scène d'Albert Camus.
- Juillet-août : vacances à Cordes-sur-ciel, Tarn puis chez les Gallimard. Se sent en panne d’écriture.
- 16 Octobre : Il est prix Nobel de littérature. « Effrayé par ce qui m'arrive. » Regrette les basses attaques dont il est victime.
- 1er novembre : Il défend Boris Pasternak
-7 au 15 décembre : Stockholm pour le prix Nobel de littérature
- Son moral est au plus bas.

          
                                          Camus dirigeant Le chevalier d'Olmédo

1958
- Toujours moral au plus bas. Crises d’angoisse.
- 20 mars. Lettre à Roger Quilliot : «  Je viens de passer une longue et mauvaise période de dépression compliquée de troubles respiratoires et où je n'ai rien pu faire. »
- Mars : court séjour en Algérie puis chez les Gallimard à Cannes. Il va mieux.
- 9 juin- 6 juillet : Voyage en Grèce avec Maria Casarès et les Gallimard, visite L’Acropole, Rhodes, circuit dans les Cyclades et dans le Péloponnèse.  Publication d’Actuelles III, chroniques algériennes, sélection de ses articles sur l'Algérie.
- 4 août : Lettre à Jean Grenier. « Je crois comme vous qu'il est sans doute trop tard pour l'Algérie. »
- 2 septembre au 26 octobre : Dans le Luberon avec René Char, achète la maison de Lourmarin.
- 13 novembre. Lettre à Nicola Chiaromonte. « Je ne peux plus écrire comme avant, continuer simplement mon œuvre. J'ai essayé. Mais en vain. Il me faut une sorte de révolution intérieure… »

          
La maison de Lourmarin           Le chevalier d'Olmédo Avec Catherine Sellers

1959
- Ses 3 séjours à Lourmarin : séjour 1 : 28 avril-28 mai - séjour 2 : 9 août-2 septembre et séjour 3 : 14 novembre-3 janvier 1960
- 30 janvier 59 : Première de son adaptation des Possédés de Dostoïevski au Théâtre Antoine à Paris.
- Mars : s’engage dans le mouvement pour l’objection de conscience. Dernier voyage à Alger pour visiter sa mère hospitalisée. (Carnets. Cahier IX
- En mai, il écrit : « Ai avancé dans première partie Premier Homme. » Lettre à Jean Grenier : « En vérité, je suis dégoûté jusqu'au cœur de ce qui se dit et s'écrit… Et si je n'arrive pas à trouver un autre langage, j'aime mieux me taire. »  
- Une semaine à Venise, d'abord pour promouvoir Les Possédés
- En août, Lettre à Maria Casarès. « je vais faire l'impossible pour terminer en un an la première version de mon livre (Le Premier homme). »
- 28 septembre : « La vie à Paris est un enfer. On s'y agite, on s'y surmène… On n' a plus droit à la vie privée... »
- 10 novembre, À Saint-John Perse : « L'an prochain, peut-être, j'aurai une scène à Paris. »
- 4 décembre : Lettre à Maria Casarès. « ... Je pense que je me suis donné huit mois et huit mois seulement pour en finir avec la première rédaction du monstre que je ponds en ce moment (Le Premier homme). […] Le livre comportera de cinq à six cents pages, au moins) »
- 14 décembre, Aix-en-Provence. Dernière conférence sur son métier d'écrivain à des étudiants étrangers à l'Institut des études françaises. »
- 28 décembre, Lourmarin. Dernière lettre à Jean Grenier. « Je rentrerai au début de janvier à Paris puis repartirai... »
 

Voir aussi
*
Présentation des Carnets -- Carnets III -
*
Le cycle de Némésis - Lire les Carnets, page 94 et suivantes -
* Le voyage en Grèce dans les Carnets -

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<< Ch. Broussas, Camus Années 50 14/05/2020 © • cjb • © >>
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