Référence : Giuliano da
Empoli, Le mage du Kremlin, éditions Gallimard, avril 2022, Grand prix du roman
de l’Académie française, finaliste du prix Goncourt
Un personnage inspiré de Vladislav Sourkov
Pour
camper Vadim Baranov le principal
personnage de son roman, Giuliano da
Empoli s’est
inspiré de Vladislav
Sourkov, un type
très particulier, amateur de rap, metteur en scène de théâtre d'avant-garde,
écrivain et homme d’affaires. Il fut aussi l'homme de l'ombre de Vladimir Poutine, « un poète parmi les loups » a écrit
un journaliste.
À propos de son roman, l'auteur a précisé que c’est en effectuant des travaux documentaires pour écrire son ouvrage précédent Les Ingénieurs du chaos, sur le thème des conseillers de leaders populistes, qu’il a découvert l’existence de Vladislav Sourkov, ce qui lui a donné l’idée de ce livre. « Il est tellement romanesque qu’il m’a libéré et poussé à devenir romancier », conclut-il.
Vladislav Sourkov et Poutine |
Vladimir Poutine tient un rôle important dans ce
roman qui repose sur de nombreux faits historiques. Il intervient à un moment
où la Russie des années 1990 est en
pleine mutation, le peuple russe se retrouvant sans transition plongé du rigorisme soviétique « dans un
supermarché » selon l’expression de Baranov.
En Russie, à l’époque les événements
souvent dramatiques se sont succédé, seconde guerre de Tchétchénie, élection présidentielle de 2000, naufrage du
sous-marin Koursk, attentat du théâtre de Moscou en 2002, révolution Orange en 2004… Baranov conseillera "Le
Tsar" dans la mise en place de sa politique autoritaire, dans l’évolution
du maître du Kremlin, « sa
métamorphose » dira la journaliste Laure Adler.
Même si le temps a passé et que Vadim
Baranov soit depuis tombé en disgrâce, assigné à domicile, il se dit
toujours fasciné par la personnalité de Poutine
qui dit-il, « voit et pardonne chaque chose. »
Giuliano da Empoli |
On y rencontre également quelques autres figures historiques au cours du récit : le fidèle de Poutine, Igor Setchine, le joueur d'échecs et opposant Garry Kasparov, l’aventurier et idéologue Édouard Limonov, mort en 2020 à l’issue d’une vie tumultueuse et le président américain Bill Clinton qui demande des nouvelles de son « ami Boris Eltsine ».
Il dit avoir préparé son roman comme un essai car « à part la vie privée du personnage principal, tous les faits sont réels, j'ai rencontré énormément de gens, j'ai beaucoup voyagé en Russie. C'est une reconstitution très fidèle de ce qu'a été ce pays ces vingt dernières années. Mais au cœur du pouvoir, et du pouvoir russe en particulier, il y a des éléments de paradoxe, une contradiction permanente, une irrationalité que seule la littérature pouvait transcrire ».
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<< Christian Broussas, Kremlin - 11/06/2024 © • cjb • © >>
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