Alphonse de Lamartine (1790-1869), poète, écrivain et homme
politique
Alphonse de Lamartine dans le Nord-Isère : Villemoirieu et Le Grand-Lamps
Alphonse de Lamartine à Chatillon et Caramagne en Savoie
La pension Chabert où Lamartine rencontra Julie Charles
Si la biographie d’Alphonse de Lamartine est largement liée à la Savoie et au lac du Bourget, il a aussi un lien fort tissé d’amitié
avec le département de l’Isère. Cette amitié va commencer non loin des rives du lac du Bourget dans la petite ville de Belley alors intégrée à la province du Dauphiné, où il est
interne au collège des Pères de la Foi. Il y restera cinq ans de 1803 à 1808 et écrira un poème "Adieux au collège de Belley" dont quelques
vers sont aujourd’hui gravés dans la pierre de ce collège qui porte maintenant son nom.
Il s’y fera aussi de solides amitiés comme Aymon de Virieu et Prosper Guichard de Bienassis. C’est chez ce dernier, dans le château de Bienassis dominant le bourg de Villemoirieu et la cité classée de Crémieu, il découvre, émerveillé, Les Confessions et rêve de devenir Jean-Jacques Rousseau. Il écrira ces vers :
« Ô Champs de Bienassis ! maison, jardin, prairies,… Sommeils rafraîchissants Goûtés au bord des eaux… » (Harmonies, XII) [1]
Les souvenirs de ces moments de douce harmonie affleurent à son esprit, qu’il reprendra dans sa préface des Confidences en 1845 : « Tu te souviens du temps de notre jeunesse, de ces jours d’automne que j’allai passer avec toi dans le solitaire château de ta mère en Dauphiné, sur cette colline de Bienassis, à peine renflé comme une vague décroissante qui apporte un navire à la plage. » Plus mélancolique, il se demande en 1810 « quels jours dans notre vie, vaudront les journées de Bienassis ! »
Les châteaux de Virieu-sur-Bourbre et du Grand-Lamps
Il rend aussi visite à son ami Aymon de Virieu au Grand-Lamps, près des ruines du château de Pupetières, ville située au sud de Bourgoin, entre Lyon et Grenoble. En 1819, il vient se reposer, profiter de son ami et de la douce présence de ce paysage vallonné. C’est là qu’il écrira "Le vallon", l’une de ses plus célèbres "Méditations poétiques", ce vallon qui « se creuse entre deux collines boisées, et son embouchures est fermée par les ruines d’un vieux manoir qui appartient à mon ami Aymon de Virieu. Mélancolique, il dira : « Quand reviendrez-vous, beaux jours à Lemps ! »
C’est Anna de Noailles qui y reviendra en 1907, ayant dans "Les Éblouissements" cette pensée pour son illustre prédécesseur :
« Dans ce vallon de fraîcheur argentine,J’ai mis mes faibles pas dans vos pas, Lamartine… »
« Un bel endroit pour y composer une tragédie » disait Stendhal de "La Grand-Chartreuse" et Lamartine précisait que « l’admiration n’est pas gaie ; elle est grave. » Il admire en effet ce paysage grandiose, les profondes « coupures de rochers », les torrents « endormis au fond des puits luisants » et ces « écumes plus bouillonnantes et plus laiteuses, pulvérisées par leur chute et saupoudrant les branches étendues des hêtres et des sapins… » [2]
Châteaux de Pupetières (Le Grand-Lamps) et de Biennassis (Villemoirieu)
C'est en 1801 qu'Alphonse de Lamartine fit connaissance avec la région, d'abord envoyé à la pension Puppin, à Lyon où il fugua rapidement puis au collège des Jésuites de Belley dans l'Ain. Brillant élève, son goût le porta tout de suite vers les grands textes littéraires de Virgile, Horace ou Chateaubriand, ce qui décidera de sa vocation poétique. Durant ce premier séjour, il noua de profondes amitiés qui le ramèneront dans la région, avec Prosper Guichard de Bienassis de Crémieu, Louis de Vignet de Chambéry et avec Aymon de Virieu qui donnera lieu à une longue correspondance interrompue par la mort de ce dernier en 1841.
Il reviendra plusieurs fois à Chambéry invité par Louis de Vignet, neveu des frères de Maistre, d'abord à Bissy, maintenant quartier de Chambéry, découvrant le mont du Chat, le lac du Bourget et les Charmettes où résidèrent Jean-Jacques Rousseau et Mme de Warens puis au château de Servolex domicile de la famille de Vignet.
En 1816, revenant du château de Chatillon la tempête le surprend près de l’Abbaye d’Hautecombe située sur les bords du lac et il sauve de la noyade une jeune femme Julie Charles, l'épouse d'un célèbre physicien. Ils se réfugient dans l'auberge des pêcheurs près de l’abbaye puis reprennent le chemin d'Aix-les-Bains. « J’ai sauvé avant-hier une jeune femme qui se noyait, elle remplit aujourd’hui mes jours » écrira-t-il plus tard. Il découvre avec ravissement que Julie et sa voisine de chambre à l'hôtel Chabert. Ils font ensemble de longues marches, surtout le chemin de Coëtan à Tresserve d’où ils peuvent admirer le lac en contrebas, à l’ombre de châtaigniers.
En 1817, il est de retour à Aix-les-Bains [1] où il souffre de l'absence de Julie, confie ses tourments aux eaux du lac au milieu d'une nature indifférente C'est là qu'il confiera sa nostalgie et son chagrin à sa plume et qu'il composera le long poème le Lac, traduisant son angoisse intime autant que celle de la fuite du temps. Il ne reverra pas Julie qui mourra de tuberculose le 18 décembre 1817. Elle sera aussi un peu plus tard la source de l’inspiration des Méditation poétiques.
En 1819, Lamartine rencontra une jeune anglaise Marianne Élisa Brich lors du mariage de sa sœur Césarine. Ce fut un coup de foudre puisqu'au cours du mois d’août, il la demanda en mariage lors d'une nouvelle rencontre à Aix-les-Bains. C'est au château de Caramagne près de Chambéry, loué par la mère de Mariane Élisa que Lamartine signa leur contrat de mariage dans le grand salon du château Le Mariage eut lieu le 25 mai 1820 et la cérémonie religieuse se déroula à la Sainte-Chapelle du château ducal de Chambéry. Le mariage civil fut célébré en juin 1820, juste après l'immense succès obtenu par la publication des Méditations poétiques et le jeune couple partit alors pour l'Italie où Lamartine avait été nommé attaché d’ambassade à Naples.
Donjon du château de Chatillon (Manouedith) Le château de Caramagne à Chambéry
[1] ↑ Harmonies poétiques et religieuses, 2 volumes, 1830
[2] ↑ Les Méditations, 1949 (première édition 1820)
Alphonse de Lamartine dans le Nord-Isère : Villemoirieu et Le Grand-Lamps
Alphonse de Lamartine à Chatillon et Caramagne en Savoie
La pension Chabert où Lamartine rencontra Julie Charles
1- Sur les pas de Lamartine dans le département de l'Isère
Il s’y fera aussi de solides amitiés comme Aymon de Virieu et Prosper Guichard de Bienassis. C’est chez ce dernier, dans le château de Bienassis dominant le bourg de Villemoirieu et la cité classée de Crémieu, il découvre, émerveillé, Les Confessions et rêve de devenir Jean-Jacques Rousseau. Il écrira ces vers :
« Ô Champs de Bienassis ! maison, jardin, prairies,… Sommeils rafraîchissants Goûtés au bord des eaux… » (Harmonies, XII) [1]
Les souvenirs de ces moments de douce harmonie affleurent à son esprit, qu’il reprendra dans sa préface des Confidences en 1845 : « Tu te souviens du temps de notre jeunesse, de ces jours d’automne que j’allai passer avec toi dans le solitaire château de ta mère en Dauphiné, sur cette colline de Bienassis, à peine renflé comme une vague décroissante qui apporte un navire à la plage. » Plus mélancolique, il se demande en 1810 « quels jours dans notre vie, vaudront les journées de Bienassis ! »
Les châteaux de Virieu-sur-Bourbre et du Grand-Lamps
Le château de Pupetières
Il rend aussi visite à son ami Aymon de Virieu au Grand-Lamps, près des ruines du château de Pupetières, ville située au sud de Bourgoin, entre Lyon et Grenoble. En 1819, il vient se reposer, profiter de son ami et de la douce présence de ce paysage vallonné. C’est là qu’il écrira "Le vallon", l’une de ses plus célèbres "Méditations poétiques", ce vallon qui « se creuse entre deux collines boisées, et son embouchures est fermée par les ruines d’un vieux manoir qui appartient à mon ami Aymon de Virieu. Mélancolique, il dira : « Quand reviendrez-vous, beaux jours à Lemps ! »
C’est Anna de Noailles qui y reviendra en 1907, ayant dans "Les Éblouissements" cette pensée pour son illustre prédécesseur :
« Dans ce vallon de fraîcheur argentine,J’ai mis mes faibles pas dans vos pas, Lamartine… »
« Un bel endroit pour y composer une tragédie » disait Stendhal de "La Grand-Chartreuse" et Lamartine précisait que « l’admiration n’est pas gaie ; elle est grave. » Il admire en effet ce paysage grandiose, les profondes « coupures de rochers », les torrents « endormis au fond des puits luisants » et ces « écumes plus bouillonnantes et plus laiteuses, pulvérisées par leur chute et saupoudrant les branches étendues des hêtres et des sapins… » [2]
Châteaux de Pupetières (Le Grand-Lamps) et de Biennassis (Villemoirieu)
2- Sur les pas de Lamartine dans le département de Savoie
C'est en 1801 qu'Alphonse de Lamartine fit connaissance avec la région, d'abord envoyé à la pension Puppin, à Lyon où il fugua rapidement puis au collège des Jésuites de Belley dans l'Ain. Brillant élève, son goût le porta tout de suite vers les grands textes littéraires de Virgile, Horace ou Chateaubriand, ce qui décidera de sa vocation poétique. Durant ce premier séjour, il noua de profondes amitiés qui le ramèneront dans la région, avec Prosper Guichard de Bienassis de Crémieu, Louis de Vignet de Chambéry et avec Aymon de Virieu qui donnera lieu à une longue correspondance interrompue par la mort de ce dernier en 1841.
Il reviendra plusieurs fois à Chambéry invité par Louis de Vignet, neveu des frères de Maistre, d'abord à Bissy, maintenant quartier de Chambéry, découvrant le mont du Chat, le lac du Bourget et les Charmettes où résidèrent Jean-Jacques Rousseau et Mme de Warens puis au château de Servolex domicile de la famille de Vignet.
De Chatillon à Caramagne
En 1816, revenant du château de Chatillon la tempête le surprend près de l’Abbaye d’Hautecombe située sur les bords du lac et il sauve de la noyade une jeune femme Julie Charles, l'épouse d'un célèbre physicien. Ils se réfugient dans l'auberge des pêcheurs près de l’abbaye puis reprennent le chemin d'Aix-les-Bains. « J’ai sauvé avant-hier une jeune femme qui se noyait, elle remplit aujourd’hui mes jours » écrira-t-il plus tard. Il découvre avec ravissement que Julie et sa voisine de chambre à l'hôtel Chabert. Ils font ensemble de longues marches, surtout le chemin de Coëtan à Tresserve d’où ils peuvent admirer le lac en contrebas, à l’ombre de châtaigniers.
En 1817, il est de retour à Aix-les-Bains [1] où il souffre de l'absence de Julie, confie ses tourments aux eaux du lac au milieu d'une nature indifférente C'est là qu'il confiera sa nostalgie et son chagrin à sa plume et qu'il composera le long poème le Lac, traduisant son angoisse intime autant que celle de la fuite du temps. Il ne reverra pas Julie qui mourra de tuberculose le 18 décembre 1817. Elle sera aussi un peu plus tard la source de l’inspiration des Méditation poétiques.
En 1819, Lamartine rencontra une jeune anglaise Marianne Élisa Brich lors du mariage de sa sœur Césarine. Ce fut un coup de foudre puisqu'au cours du mois d’août, il la demanda en mariage lors d'une nouvelle rencontre à Aix-les-Bains. C'est au château de Caramagne près de Chambéry, loué par la mère de Mariane Élisa que Lamartine signa leur contrat de mariage dans le grand salon du château Le Mariage eut lieu le 25 mai 1820 et la cérémonie religieuse se déroula à la Sainte-Chapelle du château ducal de Chambéry. Le mariage civil fut célébré en juin 1820, juste après l'immense succès obtenu par la publication des Méditations poétiques et le jeune couple partit alors pour l'Italie où Lamartine avait été nommé attaché d’ambassade à Naples.
Donjon du château de Chatillon (Manouedith) Le château de Caramagne à Chambéry
Notes et références
[2] ↑ Les Méditations, 1949 (première édition 1820)
Voir aussi
- Lamartine à Saint-Point et Montceau
- Lamartine à Mâcon et Milly
- Lamartine à Cormatin
- Lamartine à Chambéry
Liens externes
<<<<<<< Christian.Broussas - Feyzin - 21/12/2012- <<<<< ©• cjb •©
>>>>>>>
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire