Roman (puis pièce de théâtre) sur la
solitude, la communication impossible entre deux êtres, mais qui peut aussi
rapprocher deux solitaires en mal d’amour et de reconnaissance.
Après la mort de son mari, Mathilde malgré ses trois enfants s’est lancée à fond dans le travail comme dans une drogue, épaulée par Jacques le directeur marketing du groupe. Mais tout s’est déréglé et elle s'est retrouvée du jour au lendemain harcelée, déstabilisée, soumise à des insinuations et à des humiliations. Détruite peu à peu par celui même qui la protégeait.
L'entreprise devient alors « le lieu souverain de la violence et de l'impunité.
» Au harcèlement lui-même vient s'ajouter le terrible sentiment de se sentir coupable.
Thibault, un
médecin urgentiste s’est aussi lancé dans le travail parce que son couple va
mal, qu’il n’existe plus entre eux aucun dialogue et qu’il en souffre
énormément. C’est comme quand un ordinateur « ne
peut lire un document ou ouvrir certains disques. » Il est bien décidé
à rompre ce lien qui le détruit, il est comme ses malades, rongé par la
solitude, certains ne viennent aux urgences que pour rencontrer quelqu'un, se
sentir moins seuls pendant un moment. Mais son travail « se partage essentiellement entre 60 % de
rhino-pharyngites et 40 % de solitude. »
Pour Mathilde,
sur qui pourrait-elle compter dans cette entreprise où on lui lance de petits sourires
gênés et où la DRH, cette pauvre Patricia
Lethu, n'a aucun pouvoir sur la situation. Mathilde se replie sur elle-même,
vivant de plus en plus avec ses enfants, n’osant pas afficher ses « heures
souterraines. » Coupable. Elle voit maintenant cette entreprise qui
lui avait tant donné comme un monde hostile et totalitaire, « le lieu
souverain de la violence et de l'impunité. »
Ces deux êtres se cherchent sans se trouver. Ils éprouvent le même besoin d'amour, font le même rêve. Mathilde rêve d'un homme «à qui elle demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière elle, sa force et sa fragilité. Un homme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. Qui n'aurait pas peur des larmes derrière son sourire, ni de son rire dans les larmes. » De son côté, Thibault « rêve d'une femme à qui il demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière lui. Une femme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. » Solitudes parallèles à travers cette espèce de copier-coller qui marque leur intime quête de fusion malgré toutes leurs insuffisances.
Ces deux êtres se cherchent sans se trouver. Ils éprouvent le même besoin d'amour, font le même rêve. Mathilde rêve d'un homme «à qui elle demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière elle, sa force et sa fragilité. Un homme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. Qui n'aurait pas peur des larmes derrière son sourire, ni de son rire dans les larmes. » De son côté, Thibault « rêve d'une femme à qui il demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière lui. Une femme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. » Solitudes parallèles à travers cette espèce de copier-coller qui marque leur intime quête de fusion malgré toutes leurs insuffisances.
Les Heures
souterraines fait penser
à l’un de ses romans précédents No et moi paru en 2007 qui traitait déjà
du thème de la détresse dans un monde contemporain anonyme. Si les deux personnages "se frôlent sans jamais se
rencontrer, chacun finira par trouver sa voie, à sortir de l'impasse du harcèlement pour Mathilde et de l'amour impossible pour Thibault.
"Les Heures souterraines" au théâtre de Paris - 2015
D'après le roman de Delphine de Vigan, adaptation d'Anne Loiret
Avec Anne Loiret et Thierry Frémont
« Aujourd'hui, tout le monde connaît au moins une personne concernée, et c'est à ça qu'on mesure un sujet de société, a confié Anne Loiret à l'AFP. A chaque fois que je parle du roman autour de moi, on me dit "ma cousine est dans ce cas-là" ou "mon beau-frère va très mal dans sa société. »
Thierry Frémont et Anne Loiret dans Les heures souterraines
Elle ajoute en évoquant le sort de Mathilde que « cela peut se passer dans n'importe quelle entreprise, c'est favorisé par l'absence de mobilité, l'impossibilité de quitter l'entreprise en claquant des doigts et aussi la multiplication des familles monoparentales : quelle marge de manœuvre a-t-on lorsqu'on est une mère seule avec trois enfants comme Mathilde ? »
Les phrases-miroir de Delphine de Vigan
* Mathilde rêve d'un homme « à qui elle demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière elle, sa force et sa fragilité. Un homme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. Qui n'aurait pas peur des larmes derrière son sourire, ni de son rire dans les larmes".
Thibault quant à lui "rêve d'une femme à qui il demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière lui. Une femme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. »( pages 167 et 178)
* Voir aussi mon site Portraits de femmes et son roman D'après une histoire vraie --
<< Christian Broussas D de Vigan - Feyzin, 31 mai 2015 © • cjb • © >>
"Les Heures souterraines" au théâtre de Paris - 2015
D'après le roman de Delphine de Vigan, adaptation d'Anne Loiret
Avec Anne Loiret et Thierry Frémont
« Aujourd'hui, tout le monde connaît au moins une personne concernée, et c'est à ça qu'on mesure un sujet de société, a confié Anne Loiret à l'AFP. A chaque fois que je parle du roman autour de moi, on me dit "ma cousine est dans ce cas-là" ou "mon beau-frère va très mal dans sa société. »
Thierry Frémont et Anne Loiret dans Les heures souterraines
Elle ajoute en évoquant le sort de Mathilde que « cela peut se passer dans n'importe quelle entreprise, c'est favorisé par l'absence de mobilité, l'impossibilité de quitter l'entreprise en claquant des doigts et aussi la multiplication des familles monoparentales : quelle marge de manœuvre a-t-on lorsqu'on est une mère seule avec trois enfants comme Mathilde ? »
Les phrases-miroir de Delphine de Vigan
* Mathilde rêve d'un homme « à qui elle demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière elle, sa force et sa fragilité. Un homme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. Qui n'aurait pas peur des larmes derrière son sourire, ni de son rire dans les larmes".
Thibault quant à lui "rêve d'une femme à qui il demanderait : est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière lui. Une femme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. »( pages 167 et 178)
- Mathilde : « J'aimerais qu'un homme me prenne dans ses bras, comme ça, sans rien dire.
Je rêve parfois d'un homme à qui je demanderais : est-ce que tu peux m'aimer ?
Avec toute ma vie fatiguée derrière moi ? »
- Thibault : « J'aimerais qu'une femme me prenne dans ses bras, sans rien dire. Parfois, je rêve d'une femme à qui je demanderais: est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute ma vie fatiguée derrière moi ? »
----------------------------------------------------------------------------------------------------------- Thibault : « J'aimerais qu'une femme me prenne dans ses bras, sans rien dire. Parfois, je rêve d'une femme à qui je demanderais: est-ce que tu peux m'aimer ? Avec toute ma vie fatiguée derrière moi ? »
* Voir aussi mon site Portraits de femmes et son roman D'après une histoire vraie --
<< Christian Broussas D de Vigan - Feyzin, 31 mai 2015 © • cjb • © >>
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